Martin St-Louis a levé le voile sur l’arrivée imminente d’Ivan Demidov.
C’est désormais clair : le prodige russe pourrait enfiler l’uniforme du Tricolore dès vendredi, alors que l’équipe prendra la route vers l’Ontario pour affronter les Sénateurs d’Ottawa et les Maple Leafs de Toronto.
Et même si quelques détails logistiques doivent encore être réglés – comme l’obtention d’un visa de travail et la traversée officielle vers l’Amérique du Nord – le compte à rebours a bel et bien commencé.
Mais St-Louis, fidèle à son habitude, reste volontairement flou. Il ne veut rien confirmer, rien dévoiler.
« On va voir comment il s’intègre », a-t-il lancé, comme pour repousser les questions, tout en gardant le contrôle absolu sur le moment de l’annonce.
« Il reste encore des choses à régler, notamment à l’extérieur de la patinoire. Il doit obtenir son permis de travail. Mais une fois qu’il l’aura, il va venir le plus rapidement possible. »
Dans les coulisses, St-Louis sait exactement ce qu’il va faire. Il est en mode séries. Il ne veut pas livrer ses plans sur la place publique, mais tous les signaux sont là : Demidov sera utilisé, et il ne débarquera pas pour réchauffer le banc. C’est un joueur de mission, un joueur de talent, un joueur qui peut faire basculer une série.
Le coach du Canadien ne s’est pas empêché d’envoyer quelques messages codés. Il a confirmé que le Tricolore ne patinera pas mercredi, au lendemain du match contre les Red Wings, mais que les joueurs seront de retour sur la glace jeudi, au Complexe CN de Brossard.
« C’est à ce moment-là que Demidov devrait faire sa première apparition en pratique », a-t-on compris en coulisses. Une session décisive, une immersion rapide pour s’évaluer, se faire une idée. Puis viendra le vrai test.
Le dilemme est là, mais la décision semble déjà prise. Va-t-il tester son joyau dès le week-end, à Ottawa ou à Toronto?
Ou préférera-t-il créer l’événement lundi, contre Connor Bedard et les Blackhawks, dans un Centre Bell en feu? Une chose est certaine : Demidov ne restera pas longtemps dans l’ombre.
Il faut dire que le contexte est parfait. Le Canadien a remporté une victoire cruciale contre les Red Wings, se rapprochant dangereusement d’une place officielle en séries. La pression baisse.
L’excitation monte. Et l’arrivée de Demidov agit comme un électrochoc pour l’organisation, les joueurs… et les partisans.
St-Louis le sait, et il l’a laissé entendre :
« On va regarder notre situation, et voir s’il peut jouer un ou deux matchs avant les séries, si on les atteint. »
C’est subtil, mais c’est clair : s’il peut, il jouera. Et il pourrait même jouer plus vite qu’on le pense.
Rappelons que celui ayant récolté 19 buts et 49 points en 65 matchs avec le SKA de Saint-Pétersbourg a été libéré dimanche, à la suite de l’élimination de son équipe au premier tour des séries de la Coupe Gagarine.
Sa saison en Russie est officiellement terminée. Il appartient maintenant à Montréal.
Mais pour St-Louis, la prudence reste de mise, du moins en apparence. L’état-major veut s’assurer que son joyau soit prêt physiquement et mentalement. Ils veulent lui donner une chance de s’intégrer, de comprendre le système, de sentir l’ambiance, avant de le lancer dans la mêlée.
Dans ses échanges avec les journalistes, Martin St-Louis a clairement joué la carte de la concentration et de la stratégie, tout en semant des indices sur son plan avec Ivan Demidov.
« Je me concentre à clincher une place en séries. Je peux pas me déconcentrer à savoir quand il va arriver. »
Cette déclaration montre bien que l'entraîneur est entièrement absorbé par la mission immédiate : qualifier son équipe.
Mais derrière ce masque de concentration, on sent que St-Louis réfléchit déjà à l’intégration rapide de Demidov dans sa formation. Il a aussi ajouté :
« J’ai eu des infos, mais il reste des choses à régler. Dès qu’il a son visa, il s’en vient. Et on va le voir jeudi matin. » Puis, comme pour désamorcer l’excitation croissante autour du prodige russe, il a conclu :
« Je veux pas trop parler d’un gars qui n’est même pas ici encore. Quand il sera ici, là je vais vous en parler. »
Bref, Martin St-Louis sait. Il sait exactement ce qu’il va faire. Il ne veut simplement pas le dire.
Or, soyons clairs : le plan est prêt. St-Louis ne dira rien pour ne pas donner d’indices aux adversaires. Il cache ses cartes. Mais l’intention est là, bien présente.
Le Canadien ne ferait pas traverser un joueur de ce calibre, à ce moment-ci de l’année, simplement pour observer.
Le contexte logistique – visa, arrivée, premières patins – n’est qu’un voile temporaire. Une fois ce voile levé, Demidov entrera en scène.
Et c’est là que le rêve commence.