Ivresse à St-Louis: Logan Mailloux au pays des rêves

Ivresse à St-Louis: Logan Mailloux au pays des rêves

Par David Garel le 2025-10-02

C’est une véritable claque au visage.

Un uppercut à la mâchoire du Canadien. Et il vient d’un joueur que Kent Hughes a personnellement expulsé de son plan d’avenir.

Logan Mailloux a encore une fois été extraordinaire. Une performance sans bavure, une démonstration de puissance, d’intelligence et de constance.

Le DG des Blues, Doug Armstron, est en état d'ivresse tellement il est excité avec son nouveau défenseur.

Cette fois-ci, il a passé 22 minutes 50 secondes sur la patinoire, récoltant une passe dans une victoire écrasante de 7 à 1 contre les Sénateurs d’Ottawa, dans ce qui commence à ressembler à un scandale de gestion pour le Tricolore.

Le joueur que Montréal a jugé « trop cocky et trop bad boy » brille à Saint-Louis.

Mailloux a été partout. Solide défensivement. Tranchant en relance. Physiquement engagé. Trois mises en échec, une passe, un différentiel de +2, et surtout : un sentiment grandissant dans les médias américains que le vol de l’été 2025 a eu lieu entre Montréal et Saint-Louis.

Le défenseur droitier n’a même pas joué sur la première ou deuxième paire. Il évoluait avec Tyler Tucker, sur la troisième unité défensive. Mais malgré cela, il a été le défenseur le plus utilisé de son équipe. 

Devant Colton Parayko, Justin Faulk, Philip Broberg, et même Cam Fowler. Normal, Jim Montgomery voulait le tester et reposer ses "studs" avant la saison? Il l’a surutilisé. Et Mailloux a répondu présent.

Montgomery ne cache plus son admiration.

À l’issue du match, le coach était émerveillé en parlant de Mailloux. Le ton a changé : ce n’est plus une expérience. C’est un coup de cœur.

« Logan a été sensationnel. Il fait tout ce qu’on lui demande. Il joue simple, dur, avec flair. On le sent prêt à franchir le pas. »

Une déclaration lourde de sens. Quand un entraîneur de la trempe de Montgomery vante aussi tôt les mérites d’un jeune joueur, on parle de plans d’intégration immédiats dans la LNH. 

Et on parle d’un revirement de perception complet par rapport à l’image que Mailloux portait encore il y a quelques semaines à Montréal.

À Montréal : silence, malaise… et un Bolduc qui cherche encore son souffle...

Pendant que Mailloux régale les fans des Blues, Zachary Bolduc peine à émerger. Il continue de s’entraîner sur la première vague de l’avantage numérique. Il devait briller dès son entrée en scène. Mais pour l’instant, rien. Pas d’étincelle. Pas de domination. 

On doit encore lui laisser du temps de s'acclimater. Mais on l’a vu à bout de souffle durant les pratiques. Fatigué. En recherche constante d’espace et de confiance.

Et pendant ce temps-là, Mailloux joue comme un vétéran. C’est insoutenable pour le public montréalais, surtout quand on constate le manque flagrant de profondeur du CH à droite.

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Il ne faut pas oublier : Logan Mailloux a été traîné dans la boue à Montréal. On a parlé de ses retards. De son comportement hors glace. D’un garde du corps à un after-party. De coupes de lacets par ses coéquipiers pour lui faire comprendre qu’il devait se responsabiliser.

On a ri de lui. On a dit qu’il ne ferait jamais la LNH. Qu'il était un garnement qui n'aimait que sortir la nuit.

Et pourtant. Il a pris le message. Il a digéré l’humiliation. Il a absorbé les coups. Et aujourd’hui, il frappe plus fort que jamais. Cette deuxième performance étincelante n’est pas un hasard. C’est une mission. Il veut faire payer le Canadien de Montréal.

Les fans ne sont pas naïfs. Sur les réseaux sociaux, on commence de plus en plus à se poser des questions. Comment Kent Hughes a-t-il pu échanger un défenseur droitier de 6’3’’, capable de jouer 23 minutes par match à 22 ans, contre un ailier encore incertain physiquement et qui peine à se tailler une place dans l’alignement de Martin St-Louis?

Le rapport qualité/valeur d’un défenseur droitier comme Mailloux explose celui d’un ailier moyen comme Bolduc. Dans une ligue où les défenseurs de son profil coûtent des millions et sont presque impossibles à acquérir sans se ruiner, Saint-Louis a flairé le bon coup. Et Montréal a mordu à l’hameçon.

Certains diront que ce n’est que la présaison. Faux. La présaison, pour les jeunes joueurs c’est la vérité brute.

 C’est le moment où tu joues contre d’autres gars affamés, où les entraîneurs testent ta solidité mentale, ton endurance, ton QI hockey. Et Logan Mailloux, jusqu’ici, est l’un des meilleurs défenseurs de toute la LNH en matchs préparatoires.

On voit une fluidité nouvelle dans ses sorties de zone. Une lecture du jeu beaucoup plus mature. Fini le joueur survolté qui en faisait trop. Il joue juste. Et il joue fort.

Saint-Louis le dit ouvertement : ils l’adorent. Pas de controverses. Pas de distractions. On ne parle plus de ses frasques. On ne parle que de hockey. Et le hockey est excellent. Dans une équipe où Faulk, Broberg, Fowler, Parayko se disputent les minutes, Mailloux force déjà la main de ses patrons.

Et pendant ce temps, à Laval, personne ne remplace son profil. Aucun défenseur ne peut jouer comme lui. Aucun ne peut combiner physique, offensive, présence, et flair.

Le CH, qui cherche désespérément un quart-arrière droitier pour son avantage numérique, vient peut-être de laisser partir celui qui aurait pu faire carrière au Centre Bell pendant 10 ans.

Il est trop tôt pour parler de catastrophe. Mais ce que Mailloux est en train de faire envoie un message brutal à Kent Hughes et à Martin St-Louis. Le jeune défenseur n’est pas venu pour faire la paix. Il est en mission. Il veut faire regretter au CH de ne pas l’avoir cru. De ne pas lui avoir fait confiance.

Et le plus ironique? C’est exactement ce feu intérieur, cette hargne, cette “chip on the shoulder”, qu’on reprochait à Montréal de ne jamais voir chez lui. Maintenant qu’il l’a, il le montre… à l’extérieur.

Zachary Bolduc, lui, doit se réveiller. Et vite. Parce que pour l’instant, la transaction est un vol. Un hold-up de Kent Hughes contre lui-même. Saint-Louis n’en revient pas de leur acquisition. Et Mailloux, lui, n’en revient pas de ce qu’on lui a offert : une seconde chance, une tribune… et un adversaire à faire payer.

L’histoire de Logan Mailloux vient peut-être juste de commencer. Et elle s’écrit en lettres majuscules à Saint-Louis.