Samuel Montembeault vit actuellement un cauchemar éveillé. Pour un athlète de haut niveau, il n’y a rien de plus cruel que d’être spectateur d’un moment historique alors qu’il aurait dû en être l’un des principaux acteurs.
Le match d’hier entre le Canada et les États-Unis était bien plus qu’un simple affrontement de hockey : c’était un duel d’une intensité rare, un choc qui restera gravé dans les annales du sport canadien.
Et Montembeault ? Il était en haut, dans les estrades, obligé de regarder. Un moment unique, un match du siècle… sans lui.
Ce tournoi aurait pu être son moment de gloire. L’occasion de prouver, devant toute la planète hockey, qu’il pouvait se hisser au sommet.
Qu’il pouvait être le gardien numéro un d’Équipe Canada. Mais il ne joue même pas. Il est figé dans le rôle de figurant, comme si sa présence ici n’avait été qu’un mirage, une récompense vide de sens.
Pendant ce temps, il voit les autres briller, il voit son propre pays vibrer… et il sait qu’il n’en fait pas partie. Et le pire dans tout ça ? Il n’a aucun contrôle sur la situation.
Retour à Montréal : un futur de plus en plus incertain
Si son absence dans le tournoi est une humiliation en soi, la suite risque d’être encore plus brutale. Parce que dès qu’il remettra les pieds à Montréal, un seul nom sera sur toutes les lèvres : Jacob Fowler.
Fowler n’est plus une simple promesse lointaine. Il est l’héritier, celui que tout le monde attend. Il l’a dit lui-même : il est prêt pour la LNH dès l’an prochain.
« Je veux jouer dans la LNH. C’est mon but et je vais travailler pour ça. »
Et personne ne doute qu’il y arrivera. Fowler, c’est ce gardien qui a tout raflé au niveau universitaire. Un compétiteur féroce, qui a l’étoffe des grands. Ce n’est pas une question de “si”, mais de “quand”. Et le “quand” arrive à toute vitesse.
Montembeault se retrouve donc dans une situation insoutenable. Il n’a pas réussi à s’imposer comme le gardien incontestable du Canadien cette année, et voilà que deux jeunes phénomènes se dressent sur son chemin. Jakub Dobeš et Jacob Fowler.
La vérité, c’est que le prochain duo du CH, c’est eux. Pas lui.
Montembeault avait une seule et unique mission cette saison : prouver qu’il était un véritable gardien numéro un. Une saison où il pouvait solidifier son rôle avant l’arrivée de la prochaine génération. Mais il ne l’a pas fait.
Depuis plusieurs semaines, les voix se multiplient pour réclamer plus de départs pour Dobeš. Pourquoi ? Parce que même en étant un recrue, Dobeš a déjà montré plus de constance et de sang-froid que Montembeault dans les moments critiques.
Et maintenant, avec Fowler qui approche, l’étau se resserre encore plus.
C’est comme si, peu importe ce que Montembeault tente, la malchance le suit comme une ombre. Il a vécu l’extase d’être sélectionné par Équipe Canada… pour se retrouver relégué au troisième rang. Il a eu une chance en or de s’imposer à Montréal… et il a laissé passer sa fenêtre.
Chaque fois qu’il semble en contrôle de son avenir, quelque chose vient lui rappeler qu’il est en sursis.
Et maintenant, il est seul avec ses pensées.
Il doit gérer cette cruelle réalité : il a laissé passer sa chance.
Il peut s’accrocher à l’idée qu’il a un contrat de trois ans, mais même ce filet de sécurité semble fragile. Son absence de clause de non-échange rend son départ d’autant plus probable. Kent Hughes le sait. Les partisans le savent. Le vestiaire le sait.
Tout le monde sait que l’avenir n’appartient pas à Samuel Montembeault.
Et maintenant, il doit faire face à cette pression écrasante. Chaque match qu’il jouera avec le Canadien ne sera plus une opportunité de s’établir, mais plutôt un test de survie.
Est-ce qu’il pourra relever la tête ? Est-ce qu’il pourra prouver qu’il peut encore être un joueur clé pour cette organisation ?
Ou est-ce qu’il s’effondrera sous le poids des attentes, laissant Dobeš et Fowler lui arracher ce qu’il a tenté de bâtir ?
Une chose est sûre : la tempête ne fait que commencer.
Si Samuel Montembeault avait encore l’illusion de pouvoir compléter son contrat de trois ans à Montréal, il doit maintenant se rendre à l’évidence : c’est mission impossible.
Il sait qu’il vit sur du temps emprunté. Il le sent chaque jour, à chaque match, à chaque fois qu’il enfile ses jambières.
La réalité est sans pitié: il est devenu un gardien de transition. Un stopgap, un pont vers un avenir qui n’inclut pas son nom.
Et cette prise de conscience doit être brutale.
Son contrat de 3,15 millions de dollars par saison n’a jamais été conçu pour être un investissement à long terme. Il était là pour stabiliser la position devant le filet, pour offrir une certaine continuité pendant que les jeunes poussaient derrière. Mais aujourd’hui, ce rôle s’évapore. Le futur est déjà là.
Si Montembeault vit dans l’incertitude, Fowler, lui, avance avec une confiance inébranlable.
Il le dit sans détour : il est prêt pour la LNH. Il se sent prêt, il n’a aucun doute sur son potentiel. Dans sa tête, il peut se battre pour un poste dès l’an prochain.
Ce n’est pas simplement un bon jeune gardien parmi tant d’autres. C’est peut-être le meilleur gardien qui ne joue pas encore dans la LNH.
Son potentiel est immense, et les recruteurs en parlent avec le même enthousiasme qu’ils avaient pour Carey Price à l’époque.
Fowler, c’est un gagnant, un gardien d’une maturité exceptionnelle pour son âge. Il ne pense pas à Montréal. Il ne pense pas à la pression des partisans ou aux débats incessants sur la place de Montembeault.
Il pense seulement à gagner.
Il va signer son premier contrat professionnel sans se poser de questions. Il va se présenter au camp d’entraînement avec la ferme intention de forcer la main des dirigeants.
Peu importe si le plan initial est de l’envoyer à Laval : dans sa tête, il peut s’imposer immédiatement.
Ce n’est pas exagéré de dire que le Canadien a une pépite d’or entre les mains.
Un gardien aussi talentueux et complet à un si jeune âge, c’est rare. Et dans un marché comme Montréal, qui a toujours été féroce avec les gardiens, Fowler est exactement le type de joueur qui peut briller sous les projecteurs.
On ne parle plus d’un projet à long terme. On parle d’un jeune homme qui pourrait être dans la LNH plus vite qu’on le pense.
Et pour Montembeault, c’est une autre gifle en plein visage.
Il doit maintenant gérer une double peine :
1. Le tournoi des 4 Nations, où il a été réduit au rôle de figurant.
2. L’arrivée imminente de Fowler, qui menace directement sa place.
Les chiffres ne mentent pas. Montembeault n’a jamais réussi à s’imposer comme un gardien élite dans la LNH. Et maintenant que le futur est en train de se matérialiser devant lui, sa fin à Montréal semble inévitable.
Le pire dans tout ça ? Il le sait.
Il sait que le vent tourne. Il sait que chaque défaite, chaque mauvaise performance, chaque moment d’incertitude le rapproche un peu plus de la sortie.
Jakub Dobeš a déjà pris une partie de son terrain. Jacob Fowler est prêt à prendre le reste.
C’est une question de temps. Une question de mois. Mais certainement pas de trois ans.
Mission impossible.