Jake Evans répond à la LNH : un témoignage qui fait honte

Jake Evans répond à la LNH : un témoignage qui fait honte

Par André Soueidan le 2025-11-22

Une mise en échec peut parfois durer une seconde, mais résonner pendant des années.

Jeudi soir, quand Tom Wilson a lancé son coude au visage de Jake Evans, tout le monde au Centre Bell a figé.

Pas à cause de la violence du contact, mais à cause du passé du joueur étendu sur la glace.

Un passé de commotions. Un passé de doutes. Un passé qui revient au galop dès que son casque touche trop fort la bande.

Evans a senti exactement la même chose que la foule : un éclair, un vertige, puis la peur.

« Ma bouche saignait, ça dit tout », a-t-il lancé, avec le genre d’honnêteté brute qui rend mal à l’aise n’importe quelle direction de la LNH.

Aucune dramatisation, pas de détour. Juste un constat : le coup était haut. Le coup était illégal. Le coup méritait une sanction.

Et pourtant… rien.

Aucune punition supplémentaire. Aucun geste disciplinaire. Une autre soirée où la LNH joue à la loterie avec la santé de ses joueurs, et où Tom Wilson se faufile encore une fois entre les mailles du filet.

Evans, lui, avait de vrais choix à faire. Un joueur avec son historique ne peut pas se permettre de jouer au héros.

« Avec mon historique, je sais qu’on doit protéger notre tête plus que tout », a-t-il confié.

Il a tenté de revenir pour une présence, par instinct, mais le cerveau a tiré la sonnette d’alarme.

Repos. Silence. Attente. Tests. Discussions avec les médecins.

« Je voulais être sûr d’être à 100 %… parfois les symptômes arrivent plus tard. »

Cette franchise, ça force un respect immédiat. Ce qu’il dit entre les lignes : je connais les conséquences. Je sais ce que ça peut coûter. Je sais que la LNH ne me protégera pas.

Chaque fois qu’Evans tombe, l’aréna retient son souffle.

Et pourtant, samedi soir, l’attaquant sera encore au centre d’une ligne énergique avec Josh Anderson et Florian Xhekaj.

Trois joueurs directs, simples, qui foncent au lieu d’hésiter.

« On aime créer du momentum, surtout quand l’équipe traverse une période difficile », a expliqué Evans.

Un rôle clair, une mission simple : rallumer un Canadien fragile mentalement depuis deux semaines.

Mais impossible d’oublier le message qu’il a lancé, sans jamais lever le ton : ce qui est arrivé n’était pas du hockey.

« très haut », a-t-il répété avant de préciser que le sang qui coulait suffisait comme verdict.

Et derrière cette phrase-là, une autre vérité apparaît : la Ligue nationale n’a pas bronché.

Elle n’a rien appris. Elle n’a pas protégé un joueur vulnérable.

Ce soir, pourtant, Evans remettra le casque, posera les deux lames sur la glace et jouera comme si rien ne s’était passé.

C’est ça, la réalité d’un joueur qui refuse d’être défini par ses blessures. Il ne demande pas la pitié. Il demande seulement un minimum de justice.

Un minimum de cohérence. Un minimum de respect pour la santé des joueurs.

La LNH a tourné la tête.

Jake Evans, lui, a parlé.

Et ses mots devraient faire honte à ceux qui dirigent la LNH...

Ouch...