Jean Perron s'effondre dans le studio de la Poche Bleue

Jean Perron s'effondre dans le studio de la Poche Bleue

Par David Garel le 2025-03-22

Jean Perron dérape complètement sur les ondes de la Poche Bleue, alors qu'il a tendu des propos inacceptables et dépassés sur Ivan Demidov

C’est un moment télévisuel qui fait honte. Une sortie aussi navrante que gênante. En direct, l’ancien entraîneur du Canadien a tenu des propos absolument inacceptables à l’égard du jeune prodige russe Ivan Demidov.

Des propos d’un autre temps, remplis de mépris, d’incompréhension profonde du dossier, et flirtant dangereusement avec la xénophobie déguisée.

Tout est parti d’une simple question : 

« On amène-tu Demidov à Montréal, s’il est libre ? » 

Et là, Jean Perron a offert une réponse qu’on croirait sortie des années 1980 :

« Heille, un doigt dans l’œil, jamais. Lui, il ne connaît pas la structure du Canadien, il ne connaît pas la culture du Canadien. T’amènes un Guhle, qui, lui, connaît le Canadien, lui, il n’a pas de problème. Il va rentrer là-dedans comme du beurre dans la poêle. »

Lorsque Tony Marinaro a tenté de le ramener à la raison, en lui demandant s’il laisserait vraiment Joshua Roy dans l’alignement à la place de Demidov en séries, Perron a plongé tête première dans le ridicule :

« Je ne veux rien savoir d’amener un gars comme Demidov, qui n’est même pas capable de jouer d’une façon régulière. Là, il n’a même pas joué ce soir. En tout cas, t’amènes pas un étranger comme Demidov, à l’heure actuelle, il ne connaît pas notre système. Il va virer vraiment la chimie de ce club-là à l’envers. »

Cet extrait vidéo nous donne la chair de poule. Jean Perron s'effondre sous nos yeux:

Un étranger ? On comprend qu’il voulait dire « un joueur externe », mais dans le contexte actuel, le mot utilisé est lourd de sens.

Le terme « étranger » a toujours été utilisé dans l’histoire du hockey pour marginaliser, rejeter ou stigmatiser des joueurs qui ne venaient pas du moule nord-américain.

Le dire aussi sèchement, en 2025, sur une plateforme écoutée par des milliers de partisans, c’est d’une ignorance qui donne des frissons dans le dos.

Surtout quand on sait que Perron a toujours été anti-Russe:

Et comme si ce n’était pas déjà assez gênant, Jean Perron n’est même pas capable de prononcer correctement le nom du jeune homme qu'il dénigre la place avec autant de mépris. 

Au lieu de dire Demidov, il répète Devidov — D-E-V-I-D-O-V — sans jamais se corriger. Ce n’est pas seulement une erreur de diction, c’est une démonstration de son manque de culture et de son absence totale de respect. 

Quand on ne prend même pas la peine de dire correctement le nom d’un joueur qu’on attaque en ondes, c’est qu’on ne mérite tout simplement pas le micro.

Mais surtout, ce qui est insultant pour l’intelligence collective, c’est que Perron ne comprend même pas ce qu’il se passe avec Ivan Demidov.

Il est incapable de voir au-delà de la surface, de comprendre que le jeune attaquant est mis dans les gradins non pas à cause d’un manque de talent ou d’attitude, mais bien parce qu’il subit une pression psychologique immense pour le forcer à signer une prolongation au SKA de Saint-Pétersbourg.

On parle ici d’un jeune homme de 19 ans, maltraité, manipulé par une organisation puissante, sacrifié en pleine saison malgré un total de 49 points en 64 matchs.

On parle d’un joueur qui, selon plusieurs sources, est tenu à l’écart du jeu par stratégie politique, alors qu’il détient le record de la KHL pour le plus grand nombre de points pour un joueur de moins de 20 ans.

Et Jean Perron, de son fauteuil de commentateur dépassé, regarde ça et pense que c’est parce que « le gars n’est pas capable de jouer d’une façon régulière » ? Honteux.

Pire encore : Perron ose parler de chimie. De « ne pas déranger la chimie du club ». Quelle chimie ? Depuis quand une équipe qui se cherche un 2e trio depuis des lunes se permet de refuser un talent générationnel pour une notion aussi subjective que la « chimie » ?

Les partisans ont d’ailleurs répondu en masse avec sarcasme, colère et mépris.

« Chimie de quoi ça fait 7 ans qu’on a un 2ième trio sans chimie esti de jambon au poulet. »

Les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. C’est une véritable tempête d’indignation qui a éclaté dans les heures qui ont suivi la diffusion de l’extrait.

Les partisans sont nombreux à avoir dénoncé le ton condescendant et l’analyse dépassée de Jean Perron. Le mot “boomer” est revenu à plusieurs reprises, tout comme les comparaisons avec Don Cherry, dont les propos controversés sur les joueurs étrangers et ses dérives nationalistes avaient fini par lui coûter sa tribune.

« Un bon boomer Jean. Une chance que Demidov est pas noir, le n bomb serait sûrement sorti. » 

Ivan Demidov, c’est un talent générationnel. Un joueur qui aurait pu sortir premier au repêchage si sa situation politique n’était pas si complexe.

C’est un joueur qui, à 19 ans, a dominé la KHL, qui a déjà commencé à apprendre le français, qui montre plus de respect envers le marché montréalais que certains vétérans du club. Et Perron le traire comme s'il était un moin que rien?

Et ce que Jean Perron ne semble pas saisir — ou refuse de voir — c’est que le hockey moderne est justement bâti sur l’intégration de jeunes talents internationaux dans des moments clés. 

Cole Caufield qui a fait une entrée fracassante en séries dès ses premiers coups de patin dans la LNH a-t-il été traité d'étranger par Perron?  

Il est absolument inacceptable que dans un contexte aussi tendu que celui de Demidov, alors qu’on sait qu’il subit des pressions politiques, qu’il est mis dans les gradins comme outil de chantage, qu'on permette à un "has been" comme Perron de clamer que ce jeune-là n’a pas sa place ici parce qu’il est “étranger” et qu’il pourrait briser la chimie.

Cela nou donne mal au coeur. Et si la Poche Bleue ne réalise pas la gravité de ce qui a été dit sur sa plateforme, alors c’est toute leur crédibilité qui s'effondre.

Parce qu’il y a des opinions, et il y a des propos nocifs. Parce qu’il y a des débats, et il y a des insultes camouflées sous l’ignorance. 

Parce que défendre une “culture du Canadien” ne signifie pas rejeter ce qui vient de l’extérieur, mais plutôt intégrer avec intelligence ceux qui veulent y contribuer.

Et Ivan Demidov, malgré tout ce qu’il traverse, veut jouer à Montréal. Il veut être ici. Il veut apprendre notre langue. Il veut porter ce chandail. Mais Perron le traite comme un "sale étranger" ?

L'ancien coach a oublié que la recrue Claude Lemieux lui a fair gagner la Coupe Stanley en 1986. Et que dire de Cale Makar et tous les joueurs ajoutés en séries avec peu ou pas d’expérience en LNH… et qui ont changé le cours d’une série à eux seuls?

Mais Perron ne voit rien de ça. Il ne voit pas non plus la situation de la conjointe de Demidov, Ekaterina Yakovleva, qui était très active sur les réseaux sociaux avant… et qui a disparu complètement de la sphère publique.

Sa dernière publication Instagram remonte à 29 semaines. Sa dernière vidéo YouTube, il y a 8 mois. Un silence inquiétant, comme si elle avait reçu l’ordre de se taire, ou pire, qu’elle était menacée indirectement, pour éviter de nuire au SKA et aux plans de la KHL.

Pendant que la guerre en Ukraine se poursuit, pendant que le Canada s’affiche fièrement aux côtés de l’Ukraine, le service militaire russe continue d’être une menace réelle pour les jeunes comme Demidov. 

Le cas Ivan Fedotov est encore frais. Le danger est réel. Le contexte est grave. Et Jean Perron, lui, parle de système de jeu, de chimie, comme si Demidov arrivait de la Rusie avec une attitude de diva ? C’est indécent.

Tony Marinaro, à sa défense, a essayé d’intervenir. Il a tenté de lui faire entendre raison. Mais Jean Perron a persisté, s’est enfoncé, jusqu’à prononcer chaque mot de trop, sans filtre, sans nuance, sans une once d’humanité.

Le scandale public est justifié. Parce que ce n’est pas juste une opinion controversée. C’est une déclaration dangereuse, méprisante, et franchement discriminatoire envers un jeune homme qui traverse l’enfer, loin de chez lui, dans un système qui tente de le briser parce qu’il a osé rêver de jouer à Montréal.

Don Cherry a été chassé pour moins que ça. Et si La Poche Bleue veut conserver sa crédibilité, elle doit se distancer rapidement de ces propos, ou elle risque de devenir complice du retour d’un discours rance, dépassé, et profondément nuisible au sport qu’on aime.

Il est temps que certains « anciens » comprennent que leur époque est révolue. Et qu’un jeune comme Ivan Demidov mérite notre soutien, notre protection, et surtout notre respect.