Juraj Slafkovsky et son aveu troublant : « Un joueur de quatrième trio »

Juraj Slafkovsky et son aveu troublant : « Un joueur de quatrième trio »

Par André Soueidan le 2025-01-12

Juraj Slafkovsky, premier choix au total en 2022, a-t-il finalement trouvé son identité dans la Ligue nationale ?

Difficile à dire, mais selon ses propres mots, il serait devenu un « joueur de quatrième trio ».

Une blague, sans doute. Mais une blague qui, pour beaucoup, sonne comme une confession involontair. Hier soir, après avoir livré une performance plus robuste qu’à l’habitude contre les Stars de Dallas, avec sept mises en échec, le colosse de 6 pieds 3 et 230 livres a lâché à la blague : « I am a fourth line player now, ha, ha, ha. »

Charmant, Juraj. Mais si tu crois que cette déclaration va nous faire oublier ton énorme contrat de 61 millions de dollars sur huit ans qui entrera en vigueur la saison prochaine, tu rêves en couleur.

Et pourtant, en voyant comment Martin St-Louis gère son temps de glace, on se demande si cette phrase n’a pas un fond de vérité.

Car lorsqu’arrive la prolongation à 3 contre 3, là où la vision, les mains et la vitesse sont primordiales, Slafkovsky reste scotché sur le banc, spectateur d’un spectacle auquel il n’est jamais convié.

Et soyons honnêtes, on comprend pourquoi : il n’a ni la vision exceptionnelle, ni les mains magiques, ni la vitesse explosive nécessaires pour dominer dans ce contexte.

Tout ça devient encore plus alarmant quand on se rappelle qu’il est supposé être un joueur de premier trio, un premier choix au total, un élément clé du futur du Canadien.

Depuis son arrivée dans la LNH, on attendait de Slafkovsky qu’il utilise son imposant gabarit pour devenir un « power forward » de premier plan, un joueur capable de dicter le tempo et d’ouvrir des espaces pour ses coéquipiers.

Mais soyons honnêtes : à part quelques éclairs sporadiques, il n’a pas été à la hauteur de ces attentes. Son tir est correct, mais il ne fait pas trembler les gardiens.

Sa vitesse est acceptable, mais loin d’être spectaculaire. Sa vision est fonctionnelle, mais jamais transcendante. En somme, Slafkovsky n’a pas les outils nécessaires pour briller en prolongation.

C’est là où le bât blesse. Martin St-Louis ne l’utilise jamais dans les moments cruciaux, et pour cause.

À trois contre trois, ce n’est pas de robustesse que vous avez besoin, mais d’intelligence de jeu, de créativité et de rapidité.

Ce sont des qualités qu’on retrouve chez des joueurs comme Nick Suzuki ou Cole Caufield, mais pas chez Slafkovsky.

Si on devait résumer son jeu en un mot, ce serait “limité”. Et ce n’est pas ce qu’on attend d’un joueur qui touchera un salaire annuel de 7,6 millions de dollars dès l’an prochain.

Ah, parlons-en de ce contrat. Dès la saison prochaine, Juraj Slafkovsky empochera 10 millions de dollars par année pendant deux ans, suivi de 9 millions en 2027.

Ses trois premières années lui rapporteront un total ahurissant de 29 millions de dollars. Ce n’est clairement pas le salaire d’un joueur de quatrième trio.

Et pourtant, on ne peut s’empêcher de se demander si ce contrat ne devient pas un fardeau pour le Canadien, une constante comparaison entre ce qu’il est payé et ce qu’il livre sur la glace.

Et là, on ne peut s’empêcher de revenir sur le malaise évident de Kent Hughes lors de sa conférence de presse de mi-saison.

Lorsqu’on lui a demandé son évaluation de la saison de Slafkovsky jusqu’à présent, il a pris un moment pour répondre avant de lâcher, presque à contrecœur : « Juraj peut faire mieux. Et il le sait. »

Un constat simple, mais lourd de sens. C’est une manière polie de dire que Slafkovsky n’a pas été à la hauteur des attentes.

Et comment pourrait-il l’être ? Depuis son arrivée à Montréal, il semble toujours en quête d’une identité, oscillant entre le rôle d’un joueur robuste et celui d’un espoir offensif.

Hier soir, il a montré des signes de vie avec ses sept mises en échec. C’est un début, certes. Mais ce n’est pas suffisant pour justifier son statut de premier choix et encore moins son contrat astronomique.

Slavkovsky a été repêché pour devenir un pilier de l’attaque, un joueur qui fait la différence dans les moments importants. Et pourtant, dans ces moments cruciaux, il est absent. Invisible en prolongation, inutile en tirs de barrage.

Ce n’est pas un hasard si Martin St-Louis préfère regarder ailleurs.

Il est temps que Slafkovsky se regarde dans le miroir et décide quel genre de joueur il veut être. Les attentes sont énormes, et son potentiel physique est indéniable.

Mais tout cela ne signifie rien s’il ne trouve pas une manière d’apporter une réelle valeur ajoutée à son équipe. Si son gabarit est son principal atout, alors il doit apprendre à l’utiliser pleinement.

S’il veut être plus qu’un joueur de quatrième trio, il doit prouver qu’il peut produire, qu’il peut être un moteur offensif et non juste un passager.

Et pour l’instant, cette blague sur le quatrième trio sonne comme une réalité cruelle. Parce qu’à moins d’un revirement spectaculaire, c’est là que son jeu semble le mieux convenir.

Le hockey est un sport qui ne pardonne pas les demi-mesures, et Slafkovsky doit comprendre que son avenir dépend entièrement de sa capacité à s’adapter et à évoluer.

Parce qu’en ce moment, il est coincé entre les attentes d’un premier choix et la réalité d’un joueur qui n’a pas encore trouvé sa place.

Alors Juraj, tu veux faire des blagues sur ton rôle ? Très bien. Mais n’oublie pas : les joueurs de quatrième trio ne touchent pas 10 millions par année.

Et pour ceux qui le font, les excuses et les demi-mesures ne sont pas acceptables.

À suivre