Justin Barron s’effondre à Nashville

Justin Barron s’effondre à Nashville

Par David Garel le 2024-12-28

Dix jours après la transaction qui a envoyé Justin Barron à Nashville en échange d'Alexandre Carrier, les premières impressions sont aussi cruelles à Nashville.

Ce qui devait être une nouvelle opportunité pour Barron s’est rapidement transformé en un cauchemar. Pendant ce temps, Carrier, sans faire de bruit, devient une pièce maîtresse de la défense montréalaise, répondant aux attentes placées en lui.

Si les Predators espéraient relancer la carrière du jeune défenseur, les débuts de Barron laissent déjà entrevoir une erreur de calcul.

Hier soir, lors d'une défaite humiliante de 7-4 contre les Blues, Justin Barron a été tout simplement atroce.

Utilisé comme septième défenseur, il n’a passé que sept minutes sur la glace, mais ce court laps de temps a suffi pour qu’il termine la soirée avec un différentiel de -3.

Barron semblait complètement dépassé, multipliant les erreurs et offrant des performances dignes d’un joueur terrifié par la pression.

Pour le revoir "choker" sous la pression, il faut cliquer sur la vidéo suivante:

Ses déplacements hésitants et son incapacité à gérer les attaques adverses ont rappelé l’image d’un « Bambi effrayé qui vient de perdre sa mère », un commentaire cruel mais tristement pertinent.

Les partisans de Nashville, eux, commencent déjà à exprimer leurs frustrations.

Lors de l’entraînement d’aujourd’hui, Barron était en extra, un signe clair qu’il sera probablement laissé de côté pour le prochain match. Il n’aura fallu que deux matchs pour que la patience des Predators s’effondre.

À Montréal, c’est tout l’inverse. Alexandre Carrier, acquis pour stabiliser la défense, fait exactement ce qu’on attendait de lui.

Sans être spectaculaire, il joue de grosses minutes, excelle en désavantage numérique, et offre une sécurité défensive que le Canadien cherchait désespérément.

Depuis son arrivée, Carrier est devenu un pilier de la brigade montréalaise, jouant avec constance et efficacité. Il a rapidement gagné la confiance de Martin St-Louis et de ses coéquipiers, apportant une stabilité que Justin Barron n’a jamais pu offrir.

Surtout, Carrier contribue aux victoires. Dans une équipe où la défense a souvent été pointée du doigt, il incarne une bouffée d’air frais.

Il est évident que Nashville a misé sur le potentiel de Justin Barron. À 23 ans, l’ancien choix de premier tour possède des qualités physiques et offensives qui, dans le bon environnement, pourraient éclore.

Mais après seulement deux matchs, le constaf est grave. Barron n’a pas réussi à saisir sa chance, et son passage en extra à l’entraînement indique déjà une perte de confiance de la part du personnel d’entraîneurs.

Si l’objectif des Predators était de se débarrasser du contrat de Carrier, le pari semble risqué. À 3,75 M$ par année jusqu’en 2025-2026, Carrier représentait un coût abordable pour un défenseur fiable et polyvalent.

En le cédant pour Barron, Nashville a pris un risque qui, pour l’instant, ne porte pas ses fruits. Pire encore, cette transaction pourrait être perçue comme un vol de Montréal si Barron continue à s’effondrer sous la pression.

La transaction, bien qu’encore récente, commence déjà à dessiner un verdict préliminaire.

À Montréal, le Canadien récolte les bénéfices d’un défenseur expérimenté qui contribue immédiatement à la cause de l’équipe. À Nashville, Justin Barron représente une énigme qui, pour l’instant, semble s’enfoncer dans l’échec.

Barron avait clamé haut et fort qu’il n’avait jamais eu sa chance à Montréal. Pourtant, les opportunités qui lui ont été offertes à Nashville se sont soldées par des performances désastreuses.

Les Predators espéraient relancer le jeune défenseur, mais au vu de ses premiers pas, ils doivent déjà se demander si ce pari en valait la peine.

Pour le Tricolore, l’échange Barron-Carrier est, jusqu’à présent, une nette réussite. En sacrifiant un espoir décevant, Kent Hughes a solidifié sa défense avec un joueur capable de répondre aux besoins immédiats de l’équipe.

Carrier n’est pas une solution à long terme, mais il est exactement ce qu’il fallait à Montréal pour naviguer cette phase critique de reconstruction.

Pour Justin Barron, le temps presse. Si ses performances à Nashville ne s’améliorent pas rapidement, il risque de voir sa carrière dans la LNH basculer définitivement.

Et pour les Predators, cette transaction pourrait rapidement devenir un exemple embarrassant de mauvaise évaluation.

Pendant ce temps, Montréal savoure sa victoire sur le marché des transactions.

Pour comprendre l’ampleur de l’échec qu’incarne Justin Barron, il faut remonter à ses origines.

Sélectionné au 25e rang par l’Avalanche du Colorado lors du repêchage de 2020, Barron était alors perçu comme un défenseur avec un talent offensif hors-pair.

Doté d’un gabarit intéressant et d’un bon coup de patin, il incarnait l’espoir de devenir un défenseur droitier fiable, capable de contribuer aux deux extrémités de la patinoire.

Pourtant, dès ses premières années, les failles ont commencé à apparaître, et les attentes élevées se sont rapidement transformées en frustrations tellement la rondelle devenait une patate chaude au sein de son territoire.

Lors de ses débuts professionnels avec l’Avalanche, Barron n’a jamais su capitaliser sur les opportunités limitées qui lui étaient offertes.

Dans une organisation regorgeant de talents défensifs comme Cale Makar et Bowen Byram (parti à Buffalo depuis), Barron s’est vite retrouvé relégué au second plan.

Son passage dans la Ligue américaine avec les Eagles du Colorado a révélé des lacunes importantes, notamment en matière de constance défensive et de robustesse.

Barron n’a jamais réussi à se démarquer suffisamment pour forcer la main de l’organisation. Malgré un potentiel théorique, il était évident qu’il peinait à s’adapter à la vitesse et à l’intensité du hockey professionnel.

L’Avalanche, visant des objectifs élevés, n’a pas hésité à inclure Barron dans un échange pour obtenir Artturi Lehkonen en 2022. Un sacrifice qu’ils ne regrettent sûrement pas aujourd’hui, alors que Lehkonen est devenu un élément central de leur succès.

Lorsque Barron est arrivé à Montréal dans le cadre de cet échange, les journalistes criaient au vol. Kent Hughes le décrivait comme un jeune défenseur prêt à faire le saut dans la LNH, capable de s’épanouir dans un rôle important.

Pourtant, son parcours avec le Canadien a été marqué par les mêmes problèmes qu’au Colorado : manque de constance, erreurs coûteuses, et une incapacité chronique à s’imposer dans les moments clés.

Barron a souvent eu l’air perdu sur la glace, particulièrement dans son territoire. Son incapacité à lire les jeux adverses et à bien se positionner a fait de lui une cible facile pour les attaquants adverses.

Offensivement, ses contributions ont été sporadiques, ne compensant jamais ses faiblesses défensives. Les partisans et les analystes, d’abord patients, ont fini par perdre espoir en lui.

Malgré quelques éclairs de talent offensif, Barron n’a jamais su convaincre qu’il pouvait devenir un joueur de la LNH à temps plein.

Pire encore, ses performances hésitantes ont fini par briser la confiance de l’état-major montréalais, au point où il réchauffé les gradins avant d’être expédié à Nashville.

Le passage à Nashville représente une dernière chance pour Barron de relancer sa carrière. Cependant, en seulement deux matchs, il a confirmé ce que ses détracteurs répétaient depuis des années : il n’a pas ce qu’il faut pour s’imposer dans la LNH.

Nashville avait espoir que Barron commence sa nouvelle aventure sur les chapeaux de roues.

Sa prestation catastrophique contre les Blues, marquée par des erreurs flagrantes et un différentiel de -3 en seulement sept minutes de glace, a fait éclater la bulle de cet espoir.

Désormais relégué au rôle de joueur extra à Nashville, Barron semble suivre le même chemin qu’à Montréal et au Colorado.

Son incapacité à saisir les opportunités, combinée à son manque de robustesse et de confiance, fait de lui un joueur difficile à défendre, même pour les plus optimistes.

Pendant ce temps, Alexandre Carrier continue de prouver qu’il était la bonne acquisition pour Montréal. Solide défensivement, constant dans ses performances, et prêt à endosser un rôle de leader dans la brigade défensive, Carrier offre au Canadien exactement ce que Barron n’a jamais pu fournir.

À 23 ans, Justin Barron est encore jeune, mais son avenir dans la LNH semble de plus en plus incertain. Les excuses d’un développement tardif ou d’un manque d’opportunités ne tiennent plus.

Barron a eu plusieurs chances dans des environnements différents, et chaque fois, il a déçu. Si Nashville, une équipe en pleine transition, décide déjà de l’écarter après deux matchs, cela en dit long sur la perception qu’on a de son potentiel.

Pour Barron, le temps presse. S’il ne parvient pas à redresser la barre rapidement, il risque de rejoindre la longue liste des espoirs de premier tour qui n’ont jamais réussi à s’établir dans la LNH.

Barron sert de rappel brutal que le talent brut ne suffit pas à faire une carrière. Le hockey professionnel exige bien plus, et pour l’instant, Barron n’a pas été à la hauteur.

C'est sa dernière chance. À lui de relever la tête.