Hier soir, Justin Trudeau s’est offert une rare sortie publique en débarquant au Centre Bell pour assister au choc Canada-États-Unis, mais ce qui devait être un moment léger s’est rapidement transformé en désastre médiatique.
L’entrevue qu’il a accordée à Élizabeth Rancourt avant le match, sur les ondes de TVA Sports, a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux, et pas pour les bonnes raisons.
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D’un côté, les Canadiens sont en colère contre leur premier ministre, qui a tenté de jouer la carte du leader rassembleur, surfant sur la tension politique avec Donald Trump et les relations économiques avec les États-Unis.
Mauvaise idée. Ses déclarations sur le patriotisme canadien, ses références aux grands moments du hockey et ses tentatives d’inspirer une fierté nationale ont sonné faux aux oreilles d’un public déjà exaspéré par son gouvernement.
De l’autre, Élizabeth Rancourt semblait subjuguée par son invité. L’animatrice, souvent critiquée pour son manque de mordant, n’a posé aucune question difficile, n’a offert aucun contrepoids aux propos de Trudeau et s’est même laissée aller à une attitude quasi-fascinée.
Le flirt était-il dans l’air? Impossible à dire avec certitude, mais plusieurs internautes ont noté son enthousiasme débordant, son regard admiratif et son ton bien plus chaleureux qu’à l’habitude. Un malaise? Assurément.
Trudeau a tenté de s’approprier l’événement en se positionnant comme le leader charismatique qui unit les Canadiens face aux tensions économiques et politiques avec les États-Unis.
Il a notamment insisté sur le fait que « c’est un moment pour les Canadiens de se rassembler, de crier haut et fort et d’être fiers de notre jeu et de notre pays ».
Il voulait clairement utiliser le sport comme métaphore politique et envoyer un message à Donald Trump et aux conservateurs, mais les Canadiens ne sont pas naïfs.
Sur les réseaux sociaux, c’est un véritable tsunami de critiques qui a suivi l’entrevue.
« Il essaie de se rattacher au hockey parce qu’il sait qu’il est fini. Pathétique. »
« Trudeau joue au leader patriotique… après avoir traité les Canadiens comme des moins que rien pendant des années. Qu’il se regarde dans le miroir. »
« Il essaie de capitaliser sur le hockey, mais il est incapable de gérer l’économie du pays. Pitoyable. »
Son message de fierté canadienne ne passe plus auprès de la population. Son ton condescendant, ses références forcées et ses tentatives maladroites d’inspirer l’unité ont eu l’effet inverse.
Le point culminant? Son bizarre tic nerveux de se sécher les mains moites constamment pendant l’entrevue. Comme si lui-même sentait le malaise de la situation. Encore pire? Son tutoiement d’Élizabeth Rancourt.
Élizabeth Rancourt était-elle troublée et conquise?
Si l’entrevue de Trudeau a mal passé auprès du public, c’est aussi en partie à cause de l’attitude de l'animatrice.
D’ordinaire plus neutre et professionnelle, elle semblait ici extrêmement excitée d’avoir Trudeau en face d’elle.
Son sourire constant, son ton admiratif, ses regards appuyés… Tout donnait l’impression qu’elle était totalement séduite par le premier ministre.
Certains internautes y ont vu une vraie connexion entre les deux :
« On dirait une ado devant sa star préférée. Sérieux? »
« Elle était tellement fascinée par Trudeau qu’elle en oubliait presque de poser des questions. »
« Flirt ou pas, Rancourt n’a pas été professionnelle. On dirait qu’elle buvait ses paroles. »
D’autres, cependant, étaient plus critiques :
« Elle n’a pas osé lui poser UNE seule vraie question. Trudeau savait que ça allait être une entrevue complaisante, et il avait raison. »
« TVA Sports est un réseau en train de couler, et voilà son animatrice en train de jouer à la groupie avec Trudeau. Tout pour plaire à Québecor! »
Que ce soit intentionnel ou non, le contraste était flagrant : un Trudeau en mode séduction politique et une Rancourt manifestement troublée par son invité.
Au final, cette entrevue aura eu l’effet inverse de ce que souhaitait Justin Trudeau. Plutôt que d’inspirer un sentiment d’unité et de fierté nationale, il a réveillé la colère du public et exacerbé son impopularité.
Quant à Élizabeth Rancourt, elle se retrouve encore une fois dans une situation inconfortable, critiquée pour son manque de professionnalisme et son ton excessivement enthousiaste.
Une chose est sûre : cette entrevue ne sera pas oubliée de sitôt. Et si Trudeau voulait un moment de gloire médiatique… eh bien, il l’a eu, mais pas de la façon qu’il espérait.
Ce qui rend cette interview encore plus savoureuse, c’est qu’elle rappelle étrangement un moment télévisuel culte de 1981.
À l’époque, Pierre Elliott Trudeau, alors premier ministre du Canada, s’était retrouvé en face de Denise Bombardier dans une entrevue chargée en tension et en admiration mutuelle.
Dans cet affrontement verbal, on pouvait sentir une certaine séduction intellectuelle entre les deux. Trudeau père, avec son air détaché et son esprit vif, était manifestement impressionné par le charisme et la répartie sans pitié de Bombardier.
Mais la journaliste, fidèle à elle-même, ne s’est pas laissé charmer facilement : elle lui avait lancé des questions difficiles, le mettant sur la défensive et exigeant des réponses claires et précises.
Quarante-quatre ans plus tard, le fils Justin Trudeau se retrouve dans une situation étrangement inversée. Cette fois, c’est lui qui semblait nerveux, se séchant les mains à répétition et gesticulant exagérément, comme s’il tentait de masquer son malaise.
Rancourt, quant à elle, paraissait conquise, buvant pratiquement ses paroles et évitant tout sujet sensible.
Le contraste est saisissant : là où Denise Bombardier avait su imposer le respect, Élizabeth Rancourt s’est retrouvée à jouer un rôle de spectatrice admirative, donnant l’impression que Trudeau pouvait dire tout ce qu’il voulait sans jamais être challengé.
Était-elle simplement intimidée par le moment? Ou y avait-il un réel jeu de séduction entre les deux?
Après tout, Justin Trudeau a été le premier à briser la barrière du vouvoiement, optant pour un tutoiement inhabituellement familier à l’égard de l’animatrice. Un détail qui n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux.
Peut-être était-il simplement trop à l’aise, ou alors, peut-être qu’il a senti qu’il n’avait rien à craindre de cette entrevue. Car soyons honnêtes : la seule tension dans cet échange venait du fait que Trudeau tentait trop fort de contrôler son image.
Alors que son père avait affronté une journaliste redoutable, lui s’est retrouvé dans un échange totalement complaisant, où il était le seul maître à bord.
Une ironie qui n’a échappé à personne
Au final, cette entrevue aura tout raté. Ce qui devait être un moment léger et patriotique avant un grand match de hockey s’est transformé en un étrange mélange de malaise politique, de flirt à peine subtil et de réaction publique explosive.
Justin Trudeau, qui voulait jouer au rassembleur inspiré, a plutôt renforcé son image d’homme déconnecté de la population.
Ses mains moites, son tutoiement surprenant, et ses gestes nerveux ont trahi une tension qui n’avait rien de naturel. Était-ce à cause du regard admiratif d’Élizabeth Rancourt? Ou plutôt sa beauté?
Était-ce la peur du jugement du public?
Quant à Élizabeth Rancourt, elle a donné l’impression d’être sous le charme, totalement conquise, au point de laisser Trudeau dérouler son monologue sans jamais le défier.
Une attitude qui a renforcé le sentiment qu’on assistait à une opération de communication sans opposition plutôt qu’à une véritable entrevue journalistique.
Mais le plus fascinant, c’est la réaction du public canadien, qui a été cinglant. Entre ceux qui dénonçaient l’opportunisme politique de Trudeau et ceux qui se moquaient du flirt à peine dissimulé, l’opinion générale est sans appel :
« Trudeau essaie encore de nous manipuler avec ses belles phrases, mais on n’achète plus. »
« Élizabeth Rancourt avait l’air d’une adolescente devant son crush… Malaisant! »
« Pourquoi il se sèche autant les mains? Le stress ou… autre chose? »
« C’était une blague cette entrevue. Aucune vraie question. Juste du flattage d’égo. »
Ce qui devait être un moment de fierté nationale s’est transformé en scène digne d’un téléroman, où les sous-entendus de séduction et les maladresses corporelles ont éclipsé le message politique.
Bref, une entrevue qui a viré au désastre, une animatrice visiblement conquise, un politicien qui a plus transpiré que convaincu, et un public qui en ressort plus exaspéré que jamais.
Un moment de télé que Justin Trudeau et Élizabeth Rancourt auraient sûrement préféré oublier.
Malheureusement pour eux, les réseaux sociaux n’oublient jamais.