Kent Hughes, directeur général du Canadien de Montréal, a choisi un moment pour le moins délicat pour se rendre à Boston.
Alors que la pression monte à Montréal pour remplacer Martin St-Louis par Jim Montgomery, et que les rumeurs grondent quant à un potentiel changement d’entraîneur, cette visite dans la ville des Bruins pourrait difficilement tomber plus mal.
Hughes a annoncé qu'il y serait pour surveiller l’évolution de l’un de ses espoirs les plus prometteurs, Michael Hage, qui joue pour les Wolverines de l’Université du Michigan.
Mais pour plusieurs observateurs et fans du CH, ce déplacement ressemble davantage à de l’huile jetée sur le feu que l'inverse.
À l’émission JiC sur TVA Sports, Renaud Lavoie a révélé que Hughes passerait la fin de semaine à Boston, où il assistera à deux matchs de Hage face aux Terriers de l’Université de Boston.
La star montante Hage, qui occupe déjà un rôle de premier centre avec son équipe et accumule les points en ce début de saison universitaire, est assurément une pièce importante pour l’avenir du Canadien.
Malheureusement, la coïncidence géographique de la visite de Hughes à Boston en ce moment même, alors que la ville est en proie à une tempête médiatique entourant Jim Montgomery, ne fait qu'intensifier la pression autour du DG et de son équipe.
Le timing de ce déplacement n’a pas manqué de faire réagir. Depuis plusieurs semaines, une partie grandissante des partisans et analystes québécois réclame le remplacement de Martin St-Louis par un entraîneur plus expérimenté, et le nom de Montgomery revient constamment dans les discussions.
En pleine tourmente à Boston, Montgomery est lui-même sur le siège chaud (hot seat), et certains dans les médias bostonnais voient même d'un bon œil une éventuelle permutation entre les deux entraîneurs.
Avec la situation chaotique du Canadien et l’insatisfaction générale envers la gestion de St-Louis, l’idée que Montgomery puisse prendre les rênes du CH devient un rêve pour beaucoup à Montréal.
Cette situation expose une réalité inconfortable pour Hughes : sa loyauté envers Martin St-Louis est mise à l’épreuve.
Plusieurs fans et analystes commencent à douter de la capacité de St-Louis à mener cette équipe vers un avenir gagant.
Ils estiment que l'approche « concepts plutôt que systèmes » de St-Louis a ses limites et que l’équipe manque de rigueur tactique.
Comparé à Montgomery, un entraîneur réputé justement pour sa rigueur et sa discipline, le contraste est frappant.
À la fin de la saison dernière, Hughes avait pourtant vanté les mérites de St-Louis, soulignant la relation privilégiée que celui-ci entretient avec ses jeunes joueurs.
Mais les résultats décevants du CH cette année et les performances inégales sur la glace rendent ce discours difficile à maintenir.
Et maintenant, avec Montgomery potentiellement sur le marché, la tentation pourrait devenir irrésistible pour Hughes, surtout si les Bruins décident de tourner la page.
L’ironie de la situation est énorme. Hughes, natif de Boston, se retrouve dans une position où il pourrait être contraint de choisir entre son ami et collègue de longue date, St-Louis, et un entraîneur montréalais d’origine, Jim Montgomery, dont la philosophie de jeu semble mieux adaptée aux attentes des fans montréalais.
Si Hughes ne fait rien et que les défaites continuent de s’accumuler, il risque d’être perçu comme trop indulgent, voire "soft".
Mais s’il décide de prendre une décision drastique, cela pourrait changer profondément la dynamique du vestiaire et de l’organisation.
Le timing de cette visite à Boston n’est pas passé inaperçu auprès des partisans montréalais, qui espèrent qu’une telle coïncidence ouvre la porte à une refonte complète derrière le banc.
La pression pour effectuer ce changement se fait de plus en plus forte, et cette escapade à Boston met Hughes sous le feu des projecteurs.
Mais Hughes est bel et bien à Boston pour Hage uniquement.
Martin St-Louis ne sera pas congédié. Même si ça jase à Boston.