Steve Yzerman commence à sentir la soupe chaude à Détroit, et pour de bonnes raisons.
Celui qui était censé ramener la gloire aux Red Wings est aujourd'hui confronté à des questions de plus en plus pressantes quant à la direction qu'il prend.
Pour un directeur général aussi acclamé, l'ombre du doute plane sur son efficacité à reconstruire une équipe qui, autrefois, dominait la LNH sans interruption.
Depuis son arrivée en 2019, Yzerman a pris les rênes d'une équipe en pleine reconstruction.
Cinq ans plus tard, les Red Wings semblent stagner dans une zone grise de non-performance.
« Ils ne sont ni en reconstruction totale, ni en voie de compétition, mais plutôt pris dans un bourbier d'indécision », diront certains.
Pendant ce temps, le Canadien de Montréal, a non seulement atteint la finale de la Coupe Stanley, mais semble également progresser plus rapidement que prévu dans sa propre reconstruction depuis l'arrivé de Kent Hughes en 2021.
Les difficultés actuelles des Red Wings ne se limitent pas aux résultats sur la glace.
Les négociations de contrat avec Lucas Raymond et Moritz Seider, deux joueurs essentiels pour l'avenir de l'équipe, sont au point mort.
Raymond, qui a marqué 31 buts et accumulé 41 passes en 82 matchs la saison dernière, est devenu une pièce maîtresse de l'attaque des Red Wings.
Pourtant, ses négociations de contrat traînent en longueur, créant un malaise palpable autour de la vision de Yzerman pour l'avenir de l'équipe.
Malgré un espace sous le plafond salarial de 17,6 millions de dollars, les Red Wings ne parviennent pas à conclure ces deux extensions cruciales.
Cela soulève des questions sur la capacité de Yzerman à convaincre ces jeunes talents de s'engager dans sa vision de la reconstruction.
Pendant ce temps, Kent Hughes semble opérer avec une efficacité remarquable, faisant paraître Yzerman comme un « peewee » dans la grande ligue.
Hughes, en seulement deux ans, a su redonner de l'espoir aux partisans montréalais, et ce malgré les défis de la gestion d'une équipe en pleine refonte.
Les Red Wings ont également pris des décisions qui laissent perplexes.
La signature de vétérans comme Patrick Kane et Vladimir Tarasenko, et l’ajout de Cam Talbot pour une rotation à trois gardiens, n'indiquent pas une direction claire pour l'avenir.
Yzerman, qui a admis ne pas vouloir cette configuration de gardiens, semble manquer de cohérence dans ses choix stratégiques.
Ces signatures apparaissent comme des tentatives désespérées pour gagner du temps, plutôt que de solidifier un plan de reconstruction à long terme.
Si les Canadiens de Montréal surpassent les Red Wings cette saison, il sera peut-être temps pour Yzerman de reconsidérer sa position.
Hughes a montré qu'une approche ciblée et réfléchie peut mener à des résultats rapides, même en période de reconstruction.
En revanche, les Red Wings continuent de se débattre dans l'incertitude.
En fin de compte, Yzerman devra bientôt répondre à la question qui le hante depuis son arrivée : son plan de reconstruction a-t-il vraiment une chance de réussir ou est-il temps de se retirer en admettant qu'il a été vaincu?
Avec des équipes comme le Canadien qui progressent plus rapidement, Yzerman pourrait devoir envisager une fin prématurée à son rêve de ramener les Red Wings au sommet.
Amen