Les partisans du Canadien de Montréal sont-ils mal vus en Slovaquie?

Alors que Juraj Slafkovsky est l'une des plus grosses vedette au pays, le journaliste slovaque Martin Toth-Vano a décidé de prendre l'avion pour Montréal afin de s'entretenir avec Kent Hughes.

Il voulait absolument lui poser cette question à propos du traitement réservé à Slafkovsky par les partisans et les médias du Québec.

Voici sa question: En tant que jeune de 18 ans, tu t'adaptes à jouer avec des hommes, puis tu t'adaptes aux attentes de simplement jouer dans la LNH. Et en plus de cela, il joue à Montréal, où tout le monde le juge à chaque présence, à chaque match. Comment vous pensez qu'il gère cette pression?

La réponse de Kent Hughes est directe, franche, honnête et ne passe pas par quatre chemins. On dirait même qu'il en a marre du comportement de certains partisans envers son premier choix au total en 2022. Voici sa réponse:

"S'il a un excellent match, on parle de lui comme un prodige et on raconte à quel point il est dominant, puis s'il a un mauvais match, on parle de lui comme le pire joueur de la ligue.  Pour un jeune joueur, c'est plus difficile que pour un joueur avec de l'expérience qui est un peu plus établi en termes de son identité en tant que joueur."

On peut très bien sentir que Hughes est tanné de la bipolarité de certains partisans. Le journaliste lui demande ensuite si le DG compte l'envoyer dans la ligue américaine ou au championnat mondial junior. Voici la réponse de Kent Hughes:

"Je n'écarte jamais les options qui s'offrent à nous complètement. Nous n'avons pas fermé la porte à la ligue américaine ou au championnat mondial junior. Mais si nous prenons la décision d'envoyer Juraj à Laval, ce sera simplement parce que nous pensons que c'est la meilleure étape suivante dans son développement. Les jeunes joueurs que nous avons renvoyés, il y en a eu quelques-uns qui ont été vraiment formidables pour nous cette année au camp d'entraînement, mais nous les avons renvoyés en disant : 'Eh bien, peut-être que nous serions une meilleure équipe avec toi à Montréal, mais tu ne serais pas un meilleur joueur en jouant pour nous.' Donc, si à un moment donné, nous percevons que sa confiance est en baisse, nous pouvons toujours envisager cela."

Encore une fois, Juraj est âgé de seulement 18 ans. Ce qui m'importe n'est pas l'endroit où il est présentement. Ce qui m'importe est l'endroit où il sera à 22 ou 23 ans. Donc, si à un moment donné nous pensons qu'un renvoi à Laval l'aidera à devenir la meilleure version de lui-même à 22 ans, nous envisagerions cela. Mais nous ne l'avons pas encore fait."

Et le championnat mondial junior avec la Slovaquie?

"Encore une fois, comme la ligue américaine, je pense que c'est quelque chose que nous évaluerons lorsque le moment sera venu. Je sais que les gens au Canada croient que chaque joueur devrait avoir la chance de jouer au championnat mondial junior et que c'est un moment inoubliable qui peut lancer leur carrière.

Mais c'est une semaine de hockey seulement. Et je ne pense pas qu'il y ait une semaine de hockey qui forme un joueur de hockey. C'est une vie de travail. Mais nous évaluerons cela lorsque nous y arriverons."

Il faudrait dire à Kent Hughes que le championnat mondial junior dure deux semaines. Et que c'est vraiment la chance d'une vie pour un Européen, surtout que la Slovaquie a de grandes chances de compétitionner pour la médaille d'or, surtout si Slafkovsky est dans l'alignement.

L'an dernier, la Slovaquie aurait sûrement battu le Canada en quarts-de-finale avec "Slaf". On peut bien sentir l'énervement et la fatigue de Hughes quand vient de lemps de commenter le dossier Slafkovsky. Il s'est "lâché lousse" avec le journaliste slovaque car ce dernier ne vient pas de Montréal. Il n'aurait jamais parlé ainsi à un journaliste d'ici.

Mais il s'est quand même retenu à plusieurs reprises pour ne pas dire sa façon de penser au partisans du CH qui s'en prennent à Slafkovsky à chaque jour. 

Hughes a aussi comparé Slafkovsky à Joe Thornton et Tage Thompson pour montrer à quel point un attaquant de puissance prend du temps avant de se déveloper. Il répète que Slafkovsky doit affronter la pression montréalaise alors qu'il est encore en train d'apprendre l'anglais et qu'il doit même affronter des médias francophones. Bref, il vit la pression deux fois plutôt qu'une.

Le but de Hughes ici est de montrer le côté humain difficile que vit Slafkovsky à Montréal. Le DG veut que l'acharnement des fans cesse.

Il doit toutefois comprendre que les gens n'en veulent pas à Slafkovsky ou même David Reinbacher.

Les gens en veulent à Nick Bobrov et leur colère est mal diffusée car elle tombe sur les épaules des jeunes au lieu des épaule du directeur du recrutement.

Mais Kent Hughes ne doit jamais oublier qu'il a une part de responsabilité dans cette colère des fans. On peut toutefois le comprendre d'être fatigué et d'être tanné. On l'a bien senti tout au long de son entrevue avec ce journaliste slovaque. Pour lire l'entrevue au complet, c'est ici.

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