Si Kent Hughes avait accepté le poste de directeur général des Penguins de Pittsburgh, l’histoire aurait pu être bien différente.
Alors qu'il aurait pu devenir DG des Penguins à plusieurs reprises avant d'accepter le poste à Montréal, on aurait pu assister à une relation unique entre un des plus grands leaders du hockey, Sidney Crosby, et un entraîneur innovant comme St-Louis.
Car Hughes l'avoue. Il aurait nommé St-Louis à Pittsburgh.
Une telle alliance aurait fait jaser dans la LNH.
Mais Hughes était trop brillant pour se laisser séduire par cette opportunité empoisonnée.
L’idée de déménager à Pittsburgh n’était pas attrayante pour lui. Non seulement il ne voulait pas priver sa femme de son environnement familier à Boston, mais il voyait aussi les limites de cette équipe vieillissante dont la fenêtre pour la Coupe Stanley était déjà fermée à double tour.
Bien sûr, imaginer St-Louis aux commandes d’une équipe dans l’urgence de gagner comme les Penguins aurait pu donner des résultats intéressants, mais cela aurait aussi pu virer au désastre.
St-Louis, dans une équipe où la pression de gagner immédiatement est écrasante, aurait été dans une situation complètement différente de celle qu’il vit à Montréal, où il bénéficie encore d’une immunité et d'une patience jamais vue à Montréal.
Avant même son arrivée à Montréal, plusieurs équipes de la LNH, dont les Penguins, avaient manifesté un intérêt pour Hughes. Mais sans sa tête, cela a toujours été Boston ou Montréal.
Il l'avait affirmé lors du balado de son ancien client, Torrey Mitchell, cet été. Il l'a répété à Marc De Foy du Journal de Montréal ce week-end.
Et ce n’est pas surprenant, tant il était respecté dans le milieu. En fait, Jeff Gorton lui avait déjà proposé de devenir son adjoint lorsqu'il dirigeait les Rangers de New York.
Mais Hughes, fidèle à lui-même et à ses priorités familiales, avait refusé.
L’idée de travailler à New York, dans un environnement incertain sous la direction de James Dolan, propriétaire du des Rangers et des Knicks qui peut changer d'avis ou d'humeur du tout au tout, ne le séduisait aucunement.
Le congédiement de Gorton a prouvé qu'il avait raison.
Sa loyauté et son souci du bien-être de sa famille l’ont poussé à refuser ces opportunités.
Hughes connaissait également David Morehouse, alors copropriétaire des Penguins. Leur histoire remonte à l’époque où leurs fils jouaient au hockey mineur à Boston.
Morehouse a tout fait pour attirer Hughes à Pittsburgh, mais ce dernier tenait à ce que sa famille reste à Boston. C’est finalement Montréal qui a su le convaincre, avec un projet qui correspondait non seulement à ses ambitions professionnelles, mais aussi à ses besoins personnels.
Hughes a expliqué que s’il avait accepté le poste à Pittsburgh, sa femme se serait retrouvée seule dans une ville qu’elle ne connaissait pas, tandis qu’il serait absent environ 200 jours par an à cause de ses obligations professionnelles.
Cette absence prolongée l’aurait isolée, loin de ses repères, ses amis, et sa routine bien établie à Boston. Hughes, qui attache une grande importance à l’équilibre familial, ne voulait pas imposer ce sacrifice à sa femme.
Il a toujours été clair sur le fait que la stabilité de sa famille est une priorité dans sa vie, ce qui a dicté sa décision de refuser Pittsburgh.
« Cela aurait probablement pu être bien, mais je ne voulais pas dire à ma femme de déménager à Pittsburgh alors que j’allais voyager 200 jours par année et qu’elle ne connaissait personne. »
Lors de cette réflexion, Montréal est apparu comme la solution parfaite pour Hughes et sa famille. D'une part, sa femme aime particulièrement la ville, où elle a grandi et où elle a ses amies d'enfance, ce qui a facilité la décision.
Hughes a également mentionné que vivre à Montréal offrait une stabilité que Pittsburgh ne pouvait pas garantir, tant sur le plan personnel que professionnel.
La proximité avec Boston, où réside une partie de sa famille, a également joué un rôle important. Hughes n’a pas hésité à exprimer à quel point la vie à Montréal convenait non seulement à lui, mais surtout à sa femme, et que cela faisait partie des raisons principales de son choix.
Ce qui est fascinant, c’est de voir à quel point les trajectoires de Hughes et de St-Louis diffèrent. Hughes, toujours attentif à l’équilibre familial, a refusé des opportunités prestigieuses pour préserver la stabilité de sa vie personnelle.
St-Louis, quant à lui, continue de se sacrifier pour sa passion du hockey, soutenu par une femme qui vit séparée de lui pendant la saison, au Connecticut.
Mais à quel prix? Cette vie de sacrifice, où St-Louis et sa femme vivent séparés durant de longues périodes, doit être pesant, surtout pour elle.
Après tout, même dans le monde sans pitié du hockey, l'équilibre familial reste essentiel.
Kent Hughes et Martin St-Louis prouvent que derrière chaque grande figure du hockey, il y a une famille dont les sacrifices et le soutien façonnent en grande partie leurs décisions.
Hughes, en plaçant la stabilité familiale au centre de ses choix, et St-Louis, en persévérant dans sa quête de succès malgré les difficultés familiales, ont fait en sorte qu'ils se sont retrouvés à Montréal et non à Pittsburgh.
Le destin est parfois tordu...mais fait souvent bien les choses.