C’est un nom qui revient dans toutes les conversations entre recruteurs et DG de la LNH. Un joueur qui semble, sur papier, cocher toutes les cases du besoin criant du Canadien de Montréal au centre : Martin Necas. Et pourtant, le Tricolore ne ferait même pas partie du dossier.
Alors que Necas vient de marquer deux buts dès son premier match dans l’uniforme de l’Avalanche du Colorado, à la droite de Nathan MacKinnon et Artturi Lehkonen, plusieurs se demandent : comment se fait-il que le CH ne soit pas activement à ses trousses? Surtout qu’à l’interne, Necas continue de marteler qu’il est un centre naturel.
Mais même avec ce départ canon, tout le monde dans le milieu sait que sa présence à Denver est temporaire. Il a beau dire qu’il est heureux, qu’il voit les rumeurs passer et qu’il les ignore, il est lucide. En entrevue, il a affirmé :
« J’ai vu toutes sortes de choses dites sur moi. Beaucoup sont fausses. Mais je ne peux rien y faire. Je sais ce que je vaux. »
« C’est plate d’entendre ces choses-là, mais au fond de toi, tu sais ce qui est vrai. Tu n’as pas besoin de le prouver à personne. »
Derrière cette déclaration, c’est une tension bien réelle. Necas sait que les chances sont minces qu’il obtienne le contrat qu’il veut avec l’Avalanche, tout simplement parce que l’équipe n’aura pas les moyens de le payer.
Et comme il ne veut pas signer de prolongation à rabais, il devient l’une des cibles les plus désirables sur le marché. Panarin est vieillissant. Kempe approche de la trentaine. Necas, lui, n’a que 26 ans. Il représente la perle rare de ce marché 2026 affaibli… et le Canadien n’est même pas au téléphone.
Le prix à payer… ou à éviter?
La réponse, selon plusieurs sources : le prix sera trop élevé.
Martin Necas entre dans la dernière année de son contrat de deux ans et 13 M$ (6,5 M$ par année). Il veut un contrat long terme, et il vise entre 10 et 11 M$ annuellement. Une somme qui fait frissonner la direction du Canadien.
Kent Hughes, qui se veut prudent dans sa gestion de la masse salariale, ne semble pas vouloir s’aventurer sur ce terrain glissant, lui qui a déjà plusieurs jeunes à prolonger à moyen terme (Slafkovsky, Hutson, Guhle, etc.). Il ne veut pas compromettre l’avenir pour un joueur qui, dans la tête de Martin St-Louis, n’est pas un centre “pur”.
Le CH ne veut pas le payer comme un joueur de concession. Point.
Le passage de Necas au Colorado pourrait n’être qu’un tremplin. Malgré son excellent début, personne ne s’attend à ce qu’il signe une prolongation à Denver.
Un dépisteur de longue date cité par Jimmy Murphy (RG Média) a été catégorique :
« Je serais abasourdi s’il termine la saison avec l’Avalanche, encore plus s’il signe à long terme là-bas. »
Pourquoi? Parce que le Colorado doit penser à Cale Makar, qui sera joueur autonome en 2027. Et Makar pourrait casser la banque : on parle de 17 M$ par année. Pour le conserver, il faudra faire des sacrifices ailleurs. Et Necas sera probablement une victime de cette réalité.
Au moment où les Oilers (McDavid), les Jets (Kyle Connor) et les Golden Knights (Eichel) ont sécurisé leurs vedettes à long terme, le marché 2026 de l’autonomie a perdu des plumes.
Mais Necas reste l’une des plus grosses prises disponibles, avec Artemi Panarin et Adrian Kempe.
Les Maple Leafs, Rangers, et Ducks sont en mode “location de luxe” à la date limite. Les Flyers et Sharks pourraient eux tenter de le signer à long terme.
Mais le Canadien? Inexistant dans les rumeurs.
Jimmy Murphy confirme que Montréal ne figure pas sur les radars, malgré un besoin criant à la position de centre.
Et pourtant, Necas avait été sur le radar de Montréal, des Leafs et des Rangers quand il jouait en Caroline, avant son échange contre Mikko Rantanen.
Et là, la vraie bombe. Parce que si le Colorado décide de magasiner Necas (comme ils l’ont fait avec Rantanen), le plan B serait de tout miser sur Sidney Crosby.
Oui, Sidney Crosby.
Selon plusieurs rumeurs, le Colorado rêve d’un Crosby-MacKinnon pour les séries éliminatoires. Les deux joueurs sont meilleurs amis. L’idée de les réunir, même à court terme, est séduisante pour Joe Sakic et Chris MacFarland.
Le hic?
Selon The Athletic, Crosby préférerait jouer à Montréal s’il devait quitter Pittsburgh. C’est le souhait de plusieurs au sein du CH, incluant Geoff Molson. Mais si le Colorado se libère de Necas à temps, il pourrait offrir à Crosby une vraie chance de Coupe. Et ça, même Crosby ne pourrait y être insensible.
Alors que toutes les grosses organisations de la LNH se préparent à bouger, le CH semble dormir au gaz.
Ce n’est pas nouveau. Kent Hughes aime travailler dans l’ombre. Mais dans ce cas-ci, il semble que le CH a volontairement décidé de ne pas se mêler au dossier Necas.
Le club ne veut pas s’enligner vers une offre de 10-11 M$ pour un joueur qu’il ne voit pas comme un centre no 1.
Martin St-Louis a une influence grandissante sur les décisions. Et si Martin ne le voit pas comme son centre de rêve, Hughes ne dépensera pas.
Par excès de prudence, le CH pourrait encore passer à côté d’une pièce essentielle de son futur top-6.
Ce refus de s’engager dans le derby Necas envoie un message inquiétant : le CH n’est peut-être pas prêt à accélérer son cycle de reconstruction.
Et pourtant, l’ajout de Necas, un joueur dans la fleur de l’âge, productif, polyvalent, aurait pu servir de pont entre la jeunesse et la timing d'être prétendant à la Coupe Stanley.
Mais à Montréal, on semble avoir peur de viser plus haut.
Est-ce que Kent Hughes espère secrètement d'être dans la loterie Gavin McKenna?
Ouch...