La colère noire de Martin St-Louis: ça chauffe en Russie

La colère noire de Martin St-Louis: ça chauffe en Russie

Par Marc-André Dubois le 2024-09-14

Il est clair que Martin St-Louis, entraîneur des Canadiens de Montréal, et Roman Rotenberg, coach du SKA Saint-Pétersbourg, ne seront jamais sur la même longueur d'onde en ce qui concerne l'utilisation du jeune prodige russe Ivan Demidov.

Selon des sources proches du dossier, St-Louis serait furieux après avoir appris que Rotenberg avait pris des décisions concernant le temps de jeu de Demidov sans tenir compte de l’avis du Canadien.

Rotenberg, une figure dominante du hockey russe, n’aurait pas apprécié que St-Louis, pourtant un élément clé du développement de Demidov, ne soit même pas présent lors de la rencontre cruciale entre les dirigeants du SKA et ceux du CH pour établir un plan de progression pour le jeune joueur.

Derrière cette tension se cache une guerre d’ego et de pouvoir entre deux entraîneurs aux philosophies très différentes.

St-Louis, connu pour sa gestion attentionnée des jeunes talents, voulait s'assurer que Demidov bénéficie d’un environnement propice à son développement tout en jouant un rôle important à Saint-Pétersbourg.

Rotenberg, lui, semble avoir pris cela comme une intrusion dans sa gestion de l’équipe. Selon plusieurs journalistes russes, il aurait vu dans cette rencontre une tentative de contrôle de la part du Canadien, et St-Louis, en étant absent, n'a fait qu'attiser les frustrations de l'entraîneur russe.

Les Canadiens espèrent, pour leur part, que Demidov aura suffisamment de temps de glace et de responsabilités à Saint-Petersburg pour parfaire son jeu avant un éventuel passage en Amérique du Nord.

Or, avec Rotenberg aux commandes, rien n’est moins sûr. L’entraîneur russe a toujours montré qu’il préférait garder le contrôle total sur ses joueurs, et cette situation pourrait rapidement dégénérer en conflit ouvert avec le Canadien si la gestion de Demidov ne satisfait pas les attentes de St-Louis et de son équipe.

Avec des tempéraments aussi explosifs que ceux de St-Louis et Rotenberg, on comprend aisément que les deux entraîneurs ne soient pas prêts à se retrouver à la même table de négociations – encore moins au même party.

La situation déjà tendue entre Martin St-Louis et Roman Rotenberg a été amplifiée par un autre facteur : la pression constante des partisans du Canadien.

Ces derniers, frustrés par les résultats récents et avides de voir des jeunes talents comme Ivan Demidov éclore rapidement, n’ont pas hésité à critiquer ouvertement Rotenberg sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme Telegram, où l’entraîneur du SKA interagit parfois avec les fans.

Fatigué des attaques incessantes qui remettent en question ses choix de gestion et ses stratégies, il a pris une décision radicale : supprimer complètement les commentaires sur le canal Telegram de l'équipe.

Selon des sources proches de l’organisation, Rotenberg en aurait assez d’être constamment sous le feu des critiques, souvent injustifiées, alors qu’il travaille sans relâche pour redresser une équipe en reconstruction.

Les partisans, toujours impatients, ne semblent pas comprendre l’ampleur du travail nécessaire pour développer des joueurs comme Demidov, et ils n’ont pas hésité à pointer du doigt l’entraîneur, l’accusant de mauvaise gestion ou même de ne pas être assez ouvert dans ses relations avec les dirigeants du CH.

St-Louis, qui a toujours prôné la patience et la confiance dans le processus de développement, ne supporte visiblement pas ce qui se passe en Russie.

En supprimant les commentaires, le SKA espère probablement retrouver un peu de sérénité, mais ce geste pourrait aussi être perçu comme une tentative de se couper des critiques des fans, une démarche qui risque d’alimenter encore davantage la frustration d’une partie de la base de fans du CH.

Dans ce climat de tensions, tant avec Rotenberg qu’avec les partisans montréalais, le SKA se trouve dans une situation délicate où chaque décision est scrutée à la loupe, et où la moindre erreur pourrait lui coûter cher sur le plan de sa réputation avec sa gestion des jeunes prodiges.

N'ayons pas peur des mots. Les débuts de Demidov en Russie sont une catastrophe. Vivement la saison prochaine pour qu'il débarque à Montréal.