Montréal sous haute tension : la police et Valérie Plante sont en état d’alerte avant le match de dimanche.
Vendredi soir, tout a explosé. Une victoire en séries éliminatoires et la ville a basculé dans un mélange de fête furieuse et de débordements incontrôlés.
Chandails des Capitals brûlés dans les rues, panneaux de circulation arrachés du sol et vandalisés, partisans grimpant dans les arbres et sur les poteaux, circulation complètement paralysée, interventions policières multipliées… La passion s’est transformée en folie.
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Et ce n’était qu’un match. Un seul.
Aujourd’hui, l’inquiétude est partout. Les services de police sont en état d’alerte maximale. Les autorités municipales sont nerveuses comme jamais.
La mairesse Valérie Plante, visiblement dépassée par les événements, a convoqué en urgence ses équipes de sécurité publique.
Selon nos informations, elle a exigé une augmentation significative du nombre de policiers déployés autour du Centre Bell et dans tout le centre-ville pour le match de dimanche.
Il faut dire que vendredi soir, on a frôlé le chaos. Les forces de l’ordre, même préparées pour une grande foule, n’avaient pas anticipé une telle vague d’euphorie mêlée de débordements.
Plusieurs interventions musclées ont été nécessaires pour disperser des attroupements devenus incontrôlables. Des actes de vandalisme ont été rapportés jusque tard dans la nuit.
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La panique est telle que Valérie Plante “capote sa vie”, comme on le dit si bien à Montréal.
Elle craint ouvertement que dimanche soir, la situation dégénère pour de bon. Parce que cette fois, ce ne sera pas simplement une victoire isolée à célébrer : ce sera l’occasion, pour la foule, d’égaliser la série, de croire à nouveau à un miracle… et de laisser exploser une passion qui semble devenue impossible à contenir.
Et qui va payer pour tout ce déploiement policier massif?
Nous.
Les contribuables.
Chaque agent supplémentaire, chaque heure en temps supplémentaire, chaque intervention, sera facturée directement sur nos taxes. Pendant que Montréal célèbre dans les rues, la facture grimpe.
Soyons clairs : personne ne veut empêcher la passion. Personne ne veut éteindre la flamme qui fait de Montréal une ville de hockey unique au monde. Mais il y a une différence entre vibrer et détruire. Et vendredi, cette frontière a été dangereusement franchie.
Le pire, c’est que dimanche, l’enjeu est encore plus grand. Une victoire du Canadien égaliserait la série 2-2. Imaginez l’état de la ville si Montréal arrache une autre victoire dans l’enfer du Centre Bell…
Imaginez les rues bondées, les klaxons, les cris, les débordements… tout ça multiplié par dix.
Déjà vendredi soir, les policiers ont eu du mal à contenir la marée humaine. Et cette fois, ils savent qu’ils devront être deux fois plus nombreux. Valérie Plante l’a exigé. Mais même avec plus de policiers, rien n’est garanti
Le problème est plus profond que la simple présence policière. C’est la culture de la fête démesurée, cette tradition presque mythique de “mettre Montréal à feu et à sang” pour célébrer nos exploits sportifs, qui ressurgit.
Depuis la nuit de vendredi, les journaux américains, particulièrement ceux de la région de Washington, ne se gênent plus : ils dépeignent Montréal comme une ville de fous furieux.
Dans leurs chroniques, les mots sont durs, méprisants, souvent condescendants. Ils décrivent les partisans montréalais comme des "déchaînés sans cervelle", des "vandales déguisés en amateurs de hockey", et parlent d’un "fanatisme digne du Moyen Âge".
Pour eux, le spectacle de chandails des Capitals brûlés en pleine rue, les abribus détruits et les jeunes qui escaladent les arbres en hurlant comme des possédés n’a rien d’une célébration sportive.
Ils voient dans ce déferlement de passion une preuve d'immaturité collective, un manque total de civilité. Bref, aux yeux de plusieurs journalistes américains, Montréal est devenue la capitale mondiale de la démesure ridicule.
Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que cette folie n'est pas née d'hier. Elle est l'accumulation de 30 ans de frustrations, de reconstructions ratées, de saisons mortes, de printemps sans séries, de désillusions et de douleurs sportives.
Montréal a enfin retrouvé son hockey, son Centre Bell vibrant, sa jeunesse qui rêve à nouveau. Bien sûr que l'émotion explose de manière parfois chaotique : c’est le prix à payer quand on rouvre une plaie béante avec un peu d'espoir.
Ceux qui jugent de loin, de leur tour d'ivoire américaine, oublient que la passion qui anime les partisans du Canadien n'est pas une comédie de surface. Elle est intense. Profonde. Presque génétique.
Évidemment, il y a une ligne à ne pas franchir. Personne ici ne cautionne le vandalisme. Personne n'applaudit les dérapages qui coûtent des milliers de dollars à réparer.
Mais réduire Montréal à une bande de "sauvages incultes" est une insulte non seulement à notre passion, mais à notre intelligence collective.
Car pour chaque imbécile qui brûle un chandail, il y a mille familles qui vibrent ensemble devant le hockey. Pour chaque abribus fracassé, il y a des centaines d'enfants qui vivent, pour la première fois de leur vie, la magie d'un printemps de hockey au Centre Bell. Mais ça, bien sûr, ça n’intéresse pas les médias américains en quête de caricatures faciles.
Ce que les journalistes de Washington et d'ailleurs refusent d'admettre, c'est qu’au fond, ils sont jaloux. Jaloux d’une ferveur qu’ils ne peuvent pas recréer dans leur propre ville.
Jaloux d’une foule qui fait trembler les murs sans besoin d’artifices ni de musiques assourdissantes. Jaloux d’un peuple qui vit pour son équipe, pas juste trois semaines par année, mais douze mois sur douze.
À Washington, le hockey est un divertissement parmi tant d'autres. À Montréal, c'est une religion.
Alors qu'ils continuent de nous juger. Nous, on continuera de vibrer. De croire. De rêver. Oui, avec passion. Oui, parfois avec excès. Parce qu'ici, le hockey n'est pas un passe-temps : c’est une identité. Et peu importe ce que Washington ou New York ou n'importe quelle autre ville en dit, Montréal n'a pas à s'excuser d'aimer son équipe avec autant de force.
Reste qu'il faut se regarder dans le miroir. Un simple match de première ronde, et on agit déjà comme si la Coupe Stanley avait été gagnée. Que se passera-t-il si le Canadien avance plus loin? Que se passera-t-il si on gagne une série? Ou pire… plusieurs?
Il y a de quoi donner des sueurs froides aux autorités.
Et franchement, il y a de quoi inquiéter tout Montréalais soucieux de sa ville.
C’est devenu surréaliste. Même la police de Montréal l’admet en coulisses : ils n’ont jamais vu un tel dérapage pour une simple victoire en début de séries.
Mais il faut le dire aussi : ces débordements, aussi minoritaires soient-ils au départ, peuvent ruiner la fête pour tout le monde. Et la facture sera salée.
La mairesse Plante, qui a donné son feu vert à une augmentation massive du nombre de policiers pour dimanche, sait très bien que ce seront nos taxes qui paieront l’addition.
Montréal est belle quand elle vibre. Montréal est fière quand elle rugit. Mais Montréal est aussi fragile quand elle perd le contrôle.
Dimanche soir, ce sera plus qu’un match de hockey. Ce sera un test pour notre ville.
Un test pour notre maturité collective.
Un test pour savoir si Montréal peut vibrer sans tout détruire.
Parce que ce qui est en jeu, ce n’est pas juste la série contre Washington.
C’est aussi l’image que nous projetons au monde entier.
Et ce serait dommage que la passion extraordinaire du peuple montréalais soit ternie par quelques centaines de têtes brûlées incapables de faire la différence entre la fête et l’émeute.