La LNH a récemment lancé une initiative destinée à célébrer ses grandes figures : créer des équipes étoiles pour chaque franchise afin de souligner les joueurs qui ont marqué le premier quart de siècle du 21e siècle.
Dimanche, c’était au tour du Canadien de Montréal de dévoiler ses formations d’élite. Une initiative qui se voulait un hommage aux meilleurs talents, mais qui, dans le cas de Montréal, a suscité une controverse mémorable.
La première équipe étoile comprenait Carey Price, Andrei Markov, Saku Koivu, Alex Kovalev, Tomas Plekanec et Shea Weber.
Si la majorité de ces noms sont incontestables, le choix de Weber à la place de PK Subban a laissé un goût amer à de nombreux partisans.
Subban, relégué à la deuxième équipe étoile, se retrouve aux côtés de José Théodore, Sheldon Souray, Max Pacioretty, Brandon Gallagher et Nick Suzuki.
Pourtant, Subban est le seul défenseur du Canadien de Montréal à avoir remporté le prestigieux trophée Norris depuis Chris Chelios en 1989, une distinction qui fait de lui un joueur unique dans l’histoire récente du Tricolore.
Prenons le temps d’examiner pourquoi PK Subban méritait amplement sa place sur la première équipe étoile.
D’abord, son impact sur la glace était indéniable. Subban était un véritable moteur pour le Canadien, capable de changer l’allure d’un match par sa vitesse, sa créativité et son flair offensif.
Son trophée Norris, remporté en 2013, en est la preuve ultime. Cette saison-là, Subban a dominé ses pairs à la ligne bleue avec 38 points en seulement 42 matchs los de la saison écourtée, tout en affichant une présence défensive imposante. Il était tout simplement le meilleur défenseur de la ligue.
En revanche, Shea Weber, bien que reconnu pour sa robustesse et son leadership, n’a jamais remporté le Norris.
Pire encore, Weber est arrivé à Montréal en 2016 dans le cadre de l’échange controversé envoyant Subban à Nashville, un échange qui a marqué un tournant dans l’histoire récente du Canadien.
Si Weber a apporté une stabilité défensive indéniable et joué un rôle crucial dans la conquête de la finale de la Coupe Stanley en 2021, il a aussi été limité par des blessures chroniques.
Sa présence sur la glace était sporadique, surtout dans les dernières années de sa carrière.
De plus, Subban n’était pas seulement un joueur performant sur la glace, il était également une figure emblématique du Canadien.
Charismatique, flamboyant et engagé, il incarnait l’espoir d’une génération de partisans. Qui pourrait oublier son don de 10 millions de dollars à l’Hôpital de Montréal pour enfants, un geste qui l’a ancré dans le cœur de toute une ville ?
Subban ne se contentait pas de jouer pour le Canadien, il en était un ambassadeur, une personnalité qui transcendait le sport.
Alors, pourquoi la LNH a-t-elle choisi Weber ? Le contre-argument pourrait reposer sur l’impact physique et le leadership qu’il a apportés à l’équipe. Weber, souvent décrit comme un “capitaine silencieux”, était le pilier défensif autour duquel le Canadien a construit sa mentalité de guerrier.
Il a joué un rôle essentiel dans la course improbable de l’équipe vers la finale de la Coupe Stanley en 2021, un exploit que Subban n’a jamais accompli.
De plus, Weber représentait un style de jeu plus conservateur, peut-être plus en phase avec les valeurs traditionnelles de la LNH.
Mais cet argument tombe à plat lorsqu’on examine la portée de l’impact individuel. Subban n’était pas seulement bon, il était transcendant.
Il a attiré l’attention de la ligue entière et a redéfini ce qu’un défenseur moderne pouvait accomplir. Il était un joueur d’impact dans toutes les facettes du jeu, que ce soit en avantage numérique, à égalité numérique ou en prolongation.
Weber, bien que solide et constant, n’a jamais eu ce niveau de dynamisme.
Alors pourquoi Subban a-t-il été relégué à la deuxième équipe étoile ? Certains diront que son style flamboyant a souvent divisé. Sa personnalité exubérante, bien qu’aimée par de nombreux partisans, ne correspondait pas toujours au moule traditionnel des joueurs de la LNH.
Peut-être que ce choix reflète une certaine réticence de la ligue à embrasser des figures qui sortent du cadre classique.
Weber, en revanche, incarnait la stabilité et la discrétion, deux qualités qui, bien qu’admirables, ne devraient pas éclipser les accomplissements de Subban.
En conclusion, le choix de Shea Weber devant PK Subban sur la première équipe étoile du Canadien semble incompréhensible.
Subban a non seulement marqué l’histoire de l’équipe avec ses performances exceptionnelles, mais il a également laissé une empreinte durable dans le cœur des partisans.
Weber, bien que respectable, n’a jamais atteint les sommets individuels que Subban a atteints.
Ce camouflet de la LNH est une occasion manquée de reconnaître à sa juste valeur un joueur qui a redéfini ce que signifie être un défenseur dans la LNH.
PK Subban mérite bien plus que cette deuxième équipe étoile. Il mérite d’être célébré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire récente du Canadien, un joueur qui a donné à la ville de Montréal bien plus que des victoires.
Il a donné une identité, une fierté et un style qui resteront gravés dans les mémoires pour les années à venir.
La Ligue nationale a peut-être manqué de respect envers lui cette fois-ci, mais dans le cœur des partisans, PK Subban restera toujours une première étoile.
Amen