C’était un match crucial. Un match à domicile. Une opportunité en or de clore une série et de propulser le Rocket de Laval en finale d’association. Mais Logan Mailloux, lui, a choisi ce moment précis pour s’effondrer.
Pas juste flancher. S’effondrer. De tout son poids, de tout son manque de constance, de tout son bagage hors-glace qui le hante depuis son arrivée dans l’organisation du Canadien de Montréal.
Dès la première période, les signes étaient là. Une pénalité stupide en zone défensive alors que le Rocket avait le momentum.
Rochester en profite pour ouvrir la marque pendant que Mailloux est au cachot. Quelques minutes plus tard, il récidive : revirement grossier à la ligne bleue, deuxième but des Americans. En un seul vingt, Mailloux avait tué l’élan de son équipe.
Et ce n’est pas comme si c’était nouveau. C’est toujours le même pattern avec Mailloux. Quelques matchs électrisants, des flashes de potentiel, suivis de contre-performances désastreuses qui rappellent pourquoi il n’est toujours pas un joueur de la LNH.
Le pire? C’est quand on a le plus besoin de lui qu’il se transforme en passager. Et ce vendredi soir, il n’était même pas dans l’autobus.
Pascal Vincent a été cinglant après la rencontre :
« Il n’a pas eu un bon match. Je regarde les noms, il y en a une gang qui n’a pas eu un bon match. »
Et pour que Vincent, toujours mesuré dans ses propos, vise un joueur directement, il faut que ce soit grave.
On parle d’un gars qui avait connu d’excellentes séries jusqu’à ce point. Mais c’est ça, Mailloux. Du sucre à crème : parfois onctueux, souvent granuleux. Et dans un sport où la constance est la monnaie d’échange des grandes organisations, ce type d'inconstance ne pardonne pas.
Surtout pas dans le contexte actuel.
Les rumeurs de transaction entourant Mailloux s’intensifient. Que ce soit Anaheim ou une autre équipe à la recherche d’un défenseur droitier, tout le monde dans l’entourage du Canadien sait que le jeune homme est sur le marché. Et ce genre de performance ne fait rien pour solidifier sa valeur.
Ce n’est pas la première fois que le nom de Logan Mailloux est au cœur d’une grosse rumeur de transaction. On se souvient tous que le Canadien et les Ducks d’Anaheim avaient une entente verbale béton : Mailloux et le 21e choix au total en retour de Trevor Zegras et un choix de deuxième ronde.
Le deal a avorté de justesse lorsque Kent Hughes a vu Ivan Demidov glisser au 5e rang et a décidé de conserver son 21e choix pour repêcher Michael Hage.
Mais selon plusieurs sources, cette transaction pourrait revenir à l’avant-scène cet été, avec le 16e choix des Flames, maintenant entre les mains du CH, qui remplace celui de 2024.
D’autres rumeurs, persistantes elles aussi, évoquaient un possible "package deal" avec les Islanders pour Mathew Bar, mais depuis la nomination de Mathieu Darche comme DG, cette option est écartée car il ne veut pas de reconstruction.
Une chose est certaine : Mailloux est une pièce d’échange dans tous les scénarios. Et à la lumière de ses performances et de son profil, il ne semble pas qu’il soit perçu à Montréal comme un joueur à garder à long terme.
Quand le Rocket a besoin d’un pilier, Mailloux devient un fardeau. Et ce n’est pas juste une question de jeu sur la glace.
Son historique hors-glace, ses problèmes de comportement, les histoires de sorties nocturnes avec garde de sécurité, les retards à l’entraînement, les altercations en coulisses… tout ça s’additionne.
L’un des épisodes les plus révélateurs du mal-être de Logan Mailloux au sein de l’organisation remonte à l’an dernier, alors qu’il avait été vu, à plusieurs reprises, dans des after-parties privées à Montréal, accompagné… de son propre garde de sécurité personnel.
Oui, un jeune défenseur de la Ligue américaine avec un garde du corps comme s’il était déjà une vedette de la LNH.
Ce genre de comportement tape-à-l’œil, couplé à des retards répétés aux entraînements du Rocket, a commencé à irriter sérieusement le personnel d’entraîneurs.
À un moment, ses coéquipiers ont carrément coupé ses lacets pour lui faire passer un message clair. L’incident n’a jamais été confirmé publiquement, mais il a fait le tour des gradins du Complexe CN.
L’idée était simple : Wake up, Logan. Tu n’es pas une star. Tu n’es même pas encore un joueur établi. Depuis, il traîne cette étiquette de joueur difficile à encadrer, talentueux mais peu sérieux, avec une hygiène de vie en deçà des standards du club.
Oui, il a du talent. Oui, il a un tir foudroyant. Mais ça fait deux saisons qu’on attend qu’il transforme ce potentiel en fiabilité.
Et pendant ce temps-là, David Reinbacher, lui, gagne ses galons et s’impose tranquillement comme le véritable avenir à droite chez le Canadien.
Le message est claire. L’organisation fait de moins en moins d’efforts pour masquer son intention. Mailloux ne fait pas partie du plan à long terme. Et ce vendredi soir à Laval, c’est peut-être le moment exact où la décision a été officiellement entérinée.
Selon plusieurs de ses défendeurs, Logan Mailloux jouerait blessé depuis le début de la série contre Rochester. Ce serait la raison pour laquelle il aurait raté plusieurs entraînements et qu’il semble parfois moins explosif dans ses déplacements.
Une information qui, si elle est vraie, mérite d’être soulignée. Parce qu’un joueur qui serre les dents et qui continue de jouer malgré la douleur, c’est loin de l’image du jeune insouciant et individualiste qu’on lui colle depuis des années.
Mais… même blessé, il y a des limites. Et ce que l’organisation attend de lui à ce stade-ci, c’est de livrer quand ça compte.
Pas d’être un passager. Pas d’accumuler les erreurs coûteuses. Et surtout, pas de devenir un danger public quand la pression monte.
Si jouer blessé sert d’excuse, tant mieux pour l’image humaine. Mais ça ne change rien au verdict sportif : Mailloux n’a pas livré. Et à ce niveau, dans un match crucial, c’est tout ce qui compte.
Ce match de trop, cette faillite morale et technique, cette indiscipline, c’est peut-être la goutte qui a fait déborder le vestiaire.
Et quand on voit à quel point Pascal Vincent défend Jacob Fowler malgré sa contre-performance, mais ne prend pas la peine de protéger Mailloux publiquement, c’est tout un contraste.
Le coach sait que Fowler, lui, a un avenir dans cette organisation. Mailloux? Il a une porte de sortie.
Et cette porte, elle mène probablement loin de Montréal.