La présidente de Cogeco s'effondre

La présidente de Cogeco s'effondre

Par David Garel le 2025-02-14
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Il aura fallu un soulèvement médiatique et une pression massive des réseaux sociaux pour que Cogeco daigne enfin faire le strict minimum : suspendre Louis Lacroix après son commentaire outrageusement raciste sur Kendrick Lamar et le spectacle de la mi-temps du Super Bowl.

Pourtant, nous avons désormais la confirmation qu’à l’interne, cette suspension n’est rien d’autre qu’un coup de théâtre grotesque destiné à calmer la grogne.

En réalité, Louis Lacroix continue de recevoir son salaire, et son prétendu « cours d’éthique » n’est qu’un écran de fumée destiné à maquiller l’hypocrisie hobteuse des dirigeants de Cogeco.

Nos sources à l’interne sont formelles : les dirigeants de Cogeco n’avaient aucunement l’intention de suspendre Louis Lacroix.

En d’autres termes, s’il n’y avait pas eu une indignation généralisée sur les réseaux sociaux, alimentée par des articles et des pressions d’observateurs extérieurs, Lacroix serait encore bien en place, continuant tranquillement à occuper son poste sans la moindre conséquence pour ses propos inacceptables.

Dès que la controverse a éclaté, plusieurs employés de la station ont exprimé leur incompréhension face au traitement à deux vitesses appliqué par la direction.

Comment justifier que Jérémy Filosa ait été humilié publiquement, suspendu durant des mois et contraint de ramper pour récupérer son emploi, alors que Lacroix, lui, s’en sortait sans la moindre sanction ?

L’injustice était flagrante. Mais au départ, Cogeco ne voyait pas de problème. La direction espérait simplement que la tempête passe, que l’affaire se tasse d’elle-même.

Mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Les sites indépendants et les blogues ont mis le feu aux poudres. Les réseaux sociaux se sont enflammés.

 Le contraste avec le traitement de Filosa est devenu impossible à ignorer. Devant l’ampleur de la réaction, Cogeco a été forcé de réagir… mais avec une hypocrisie absolument répugnante.

Voici la vérité : Louis Lacroix n’a pas été suspendu. Il a été mis à l’écart quelques jours tout en continuant de toucher son salaire. 

Contrairement à Filosa, qui a perdu son micro et qui a dû subir un véritable parcours du combattant pour regagner un semblant de crédibilité aux yeux de la direction, Lacroix bénéficie d’un traitement de faveur indécent.

Nos sources nous confirment que ce congé payé est une mascarade, une mise en scène grotesque orchestrée par Cogeco pour tenter de sauver les apparences. 

Il n’y a aucune véritable sanction. Aucune perte financière. Aucune conséquence. Et ce prétendu « cours d’éthique » ?

Un simple prétexte, un alibi ridicule pour faire croire à une action correctrice alors qu’en réalité, on protège un privilégié.

Derrière cette farce se cache Caroline Jamet, nouvelle présidente Cogeco. C’est elle qui a géré le dossier Filosa avec une main de fer, et qui applique aujourd’hui une politique de deux poids, deux mesures absolument honteuse. 

On assiste à un véritable effondrement de sa réputation, à peine un mois après son entrée en poste.

Quand Caroline Jamet a été nommée présidente chez Cogeco, c’était dans l’objectif de « stabiliser le bateau ».

Après une année 2024 marquée par une succession de scandales et de décisions controversées – le congédiement brutal de MC Gilles, la mise à l’écart de Pierre-Yves McSween, la suspension injuste et rabaissante de Jeremy Filosa – la station avait désespérément besoin d’un nouveau visage pour apaiser la tempête.

Mais stabiliser le bateau ne signifie pas étouffer les scandales, et encore moins protéger l’indéfendable. C’est pourtant exactement ce qu’elle tente de faire avec le dossier Louis Lacroix.

Avant d’arriver chez Cogeco, Caroline Jamet était passée par Radio-Canada et La Presse, deux institutions connues pour leurs discours moralisateurs et leur prétention à défendre la justice sociale et l’éthique journalistique. 

Radio-Canada se positionne constamment comme le grand donneur de leçons du paysage médiatique québécois, dénonçant la moindre faille dans les autres médias. 

La Presse, quant à elle, joue le rôle du tribunal de la vertu, se posant comme le symbole du journalisme intègre et éthique.

Or, maintenant que Jamet est à la tête de Cogeco, que fait-elle? 

Elle applique exactement les mêmes méthodes opaques et hypocrites que celles qu’elle a côtoyées pendant des années. 

Elle tente de minimiser un scandale qu’elle sait explosif, en espérant que la tempête passera sans avoir à réellement sanctionner un employé protégé. Mais cette fois-ci, ça ne passe pas.

Au lieu de faire preuve de transparence, Caroline Jamet applique la vieille recette des élites médiatiques : étouffer, temporiser, minimiser et espérer que l’opinion publique oubliera. 

C’est exactement la même méthode qu’on retrouve à Radio-Canada quand ils sont confrontés à des comportements répréhensibles dans leurs rangs.

Le problème? Ce n’est pas Radio-Canada ici. Ce n’est pas La Presse. C’est Cogeco. Et le public a encore en mémoire la façon cruelle dont Jeremy Filosa a été traité.

Comment peut-on expliquer à ces mêmes auditeurs que Filosa a été suspendu et humilié pendant des mois pour un commentaire non offensant, alors que Lacroix, lui, est protégé après une déclaration ouvertement raciste?

Le deux poids, deux mesures est flagrant. Et il met directement en lumière l’incompétence de Caroline Jamet dans sa gestion de crise.

Au lieu de gérer la situation avec équité et intégrité, elle tente de cacher l’injustifiable. Et cela, le public ne l’accepte plus.

Comment peut-elle justifier que Filosa ait été cloué au sol publiquement (avant son entrée en poste) pour une opinion sur la Lune, alors que Lacroix, qui a littéralement fait un commentaire raciste en direct, bénéficie d’un traitement de faveur ?

L’ironie est écœurante. Cogeco s’est positionnée comme une entreprise soi-disant engagée envers la diversité et l’inclusion, mais quand vient le temps d’agir, elle protège ses vieux routiers au lieu de sanctionner réellement les comportements répréhensibles.

Si l’entreprise était sincère dans sa volonté de faire respecter un code d’éthique, Lacroix aurait subi le même sort que Filosa, voire pire.

Dans les coulisses de Cogeco, le malaise est énorme. Plusieurs employés nous ont confié ne pas comprendre pourquoi Lacroix n’a pas été congédié, alors que le traitement infligé à Filosa a été d’une sévérité extrême. 

La situation est tellement grotesque que certains se demandent même si Cogeco croit réellement en ses propres principes.

Les auditeurs aussi sont furieux. Sur les réseaux sociaux, les appels au renvoi de Lacroix se multiplient. Plusieurs commentateurs soulignent que son retour à l’antenne serait une insulte à tous ceux qui croient en une société plus juste, où les paroles racistes ne sont pas tolérées.

Nous sommes face à une véritable mascarade de justice interne. Louis Lacroix n’a jamais réellement été sanctionné. Il est protégé, son salaire continue de tomber, et son prétendu « cours d’éthique » n’est qu’un simulacre. 

Pendant ce temps, Jérémy Filosa a vu sa réputation piétinée, son travail remis en question, et sa carrière quasiment anéantie.

Cette affaire expose toute l’hypocrisie et le manque total de courage des dirigeants de Cogeco. S’ils avaient eu la moindre intégrité, Lacroix aurait été sanctionné immédiatement, sans avoir besoin que la pression du public les force à bouger. 

Au lieu de ça, ils tentent de jouer sur les apparences, croyant que le public oubliera.

Mais le public n’oubliera pas. Cogeco doit rendre des comptes. Et si l’entreprise ne veut pas perdre définitivement la confiance de ses auditeurs, elle doit immédiatement cesser cette comédie et prendre des mesures réelles.

Louis Lacroix doit être tenu responsable de ses paroles. Pas avec un faux congé payé. Avec une sanction réelle et irréversible.