La revanche de Kent Hughes: il envoie un journaliste sous l'autobus

La revanche de Kent Hughes: il envoie un journaliste sous l'autobus

Par David Garel le 2025-04-14

Au cœur des critiques les plus virulentes, traîné dans la boue par les médias canadiens-anglais, accusé de faire de la géopolitique de salon par des journalistes moralistes qui ne suivent même pas les matchs du Canadien de Montréal, Kent Hughes est resté droit. Il est resté calme. Il a encaissé. Et surtout, il a gardé le cap.

Aujourd’hui, Ivan Demidov dispute son premier match dans la LNH. Et tout ça, c’est grâce à Kent Hughes.

Souvenons-nous de la tempête.. Le directeur général du CH, flanqué de Vincent Lecavalier et Nick Bobrov, s’envole pour Saint-Pétersbourg en pleine guerre en Ukraine.

Les cris ont fusé immédiatement : trahison! naïveté! honte! Certains vont même jusqu’à parler d’un appui indirect au régime de Poutine.

Le mot "malaisant" devient le mot-clé des éditorialistes qui ont troqué l’analyse sportive pour une morale géopolitique à deux sous.

Et pourtant, derrière les cris, Hughes savait exactement ce qu’il faisait. Il voulait voir Ivan Demidov. Il voulait comprendre sa situation. Il voulait s’assurer que son développement n’allait pas être saboté par le cirque du SKA, dirigé par l’incompétent notoire Roman Rotenberg, ce coach parachuté parce qu’il a le bon nom et les bonnes connexions au Kremlin.

Kent Hughes, lui, s’est comporté en dirigeant. Il est allé sur le terrain. Il a osé, là où tous les autres ont eu peur.

Même Daniel Brière, dans le dossier Matvei Michkov en otage dans le système russe, n’a pas osé traverser la frontière.

Hughes, lui, l’a fait. Et aujourd’hui, c’est Montréal qui accueille la sensation russe.

Un pari risqué? Non. Une décision de génie.

Ce que les critiques n’ont pas compris, c’est que cette visite en Russie n’était pas une opération de propagande. C’était un acte concret pour faire avancer les choses. Pour établir une relation directe avec Demidov. Pour parler face à face avec Rotenberg et lui faire comprendre que ce joyau méritait du respect.

Et quelle coïncidence étrange : après cette rencontre, le temps de glace de Demidov a augmenté soudainement. De 6 minutes à plus de 18. Quatre buts, trois passes. Le joueur qu’on voulait cacher s'est mis à briller.

Est-ce que la visite de Hughes y est pour quelque chose? Officiellement, non. Officieusement, vous savez très bien que oui.

Les faits parlent. Demidov est là. Il est en uniforme. Et il a le CH tatoué sur le cœur.

Repêché au 5e rang, Demidov n’a jamais cessé d’exprimer son rêve : jouer dans la LNH. Il a refusé les offres de prolongation du SKA. Il n’a jamais flanché. Et lorsque l’occasion s’est présentée, il a sauté dans l’avion. Direction Toronto. Puis Montréal.

Aujourd’hui, il s’élance pour la première fois sur la glace du Centre Bell, et le Québec entier retient son souffle. C’est une soirée historique. Et c’est Kent Hughes, ce DG qu’on a ridiculisé pour avoir "osé aller en Russie", qui en est le grand artisan.

Ceux qui l’ont traîné dans la boue devraient aujourd’hui avoir l’honnêteté de le reconnaître.

Et pourtant, ils se terrent dans le silence. Jean-Nicolas Blanchet, du Journal de Montréal, qui avait écrit un long éditorial moralisateur, n’a toujours pas réagi.

Pas un mot. Trop occupé à analyser la politique sur X. Les journalistes anglophones de Toronto, eux, n’ont pas dit un mot non plus. Parce que s’ils avaient accueilli un Demidov chez les Leafs, ils auraient monté une statue au DG Brad Treliving.

Kent Hughes, lui, ne s’est jamais laissé distraire. Il a continué son plan, malgré les attaques, malgré les éditoriaux hypocrites, malgré les politiciens de salon qui oublient que le sport, aussi, est un langage diplomatique.

Il n’a jamais payé. Il n’a jamais négocié dans le dos de la LNH. Il a juste eu le courage de faire ce que les autres n’osaient pas.

Aujourd’hui, Montréal est en séries. Demidov est en uniforme. Et la foule est prête.

Il est temps que certains fassent ce que Kent Hughes a toujours su faire : garder la tête froide, respecter le talent, et surtout... se taire.

En conférence de presse ce matin, à quelques heures du premier match d’Ivan Demidov avec le Canadien, le directeur général du Tricolore a enfin pu dire tout haut ce qu’il pensait tout bas depuis plusieurs mois.

Sans nommer directement le chroniqueur du Journal de Montréal, Hughes a clairement visé ceux qui ont voulu faire de sa visite en Russie une honte nationale.

Quand un journaliste lui a demandé s’il regrettait d’être allé rencontrer Ivan Demidov à Saint-Pétersbourg, Kent Hughes a répondu, le ton calme, mais ferme :

« Je n’ai aucun regret. Je pense qu’on a surtout été critiqués du côté politique, mais je peux vous dire que **pendant qu’on était en Russie, d’autres équipes de la LNH étaient aussi là. »

BOOM.

Un message clair pour ceux — dont Blanchet — qui ont tenté de le faire passer pour un paria. Ceux qui, comme Blanchet, ont écrit :

« Voyons ça maintenant comme quelqu’un qui n’en a rien à cirer du Canadien ou du hockey. La direction du Canadien s’en va dans un pays indirectement ennemi du Canada dans le cadre d’un conflit armé où le président de ce pays est accusé de plusieurs crimes de guerre. »

Hughes a rappelé que son rôle de directeur général est de protéger ses actifs. Et que Demidov, choix de 5e ronde, est un actif majeur pour le Canadien.

« On a repêché un joueur 5e au total et il y a seulement une personne dans l’organisation qui l’a vu jouer en personne. »

Encore une fois : il a fait son travail. Rien d’illégal. Rien de caché.

Juste du hockey. Du vrai. Pendant que d’autres faisaient du sensationnalisme et écrivaient sur des veuves ukrainiennes, Hughes s’assurait que le joyau du Canadien soit traité avec respect par la KHL.

Et si jamais Blanchet doutait encore du résultat :

« Depuis la visite, on est restés en contact avec eux pour le développement d’Ivan. »

Et qu’est-ce que ça a donné? Une libération anticipée. Une arrivée officielle à Montréal. Un match dès ce soir. Et une foule en délire au Centre Bell.

Hughes a aussi balayé du revers de la main toutes les insinuations selon lesquelles le CH aurait offert un pot-de-vin ou un paiement sous la table au SKA :

« Ce n’est pas permis d’offrir de l’argent, et nous n’avons jamais demandé officiellement à le libérer. »

Autrement dit : les accusations voilées, les jugements moraux, les insinuations sans preuve de Blanchet et cie? C’était du vent.

Kent Hughes n’a pas seulement ramené un prodige à Montréal.

Il a défendu son organisation avec professionnalisme, fermé la bouche de ses détracteurs avec classe, et surtout, montré au Québec entier ce qu’un vrai DG doit faire : prendre des décisions courageuses, impopulaires, mais justes.

Blanchet voulait écrire un éditorial pour salir une initiative sportive. Il a oublié que dans le sport, comme dans la vie, ce sont les résultats qui parlent.

Et aujourd’hui, le résultat est clair : Demidov est à Montréal. Et Kent Hughes a eu le dernier mot.