Après des mois de critiques acerbes et de doutes constants sur ses capacités, Martin St-Louis peut enfin savourer une victoire éclatante, à la fois sur la glace et dans l'opinion publique.
En guidant le Canadien de Montréal à une deuxième victoire consécutive en Floride, cette fois contre le redoutable Lightning de Tampa Bay, St-Louis prouve que ses détracteurs, y compris les plus virulents comme Jean-Charles Lajoie, avaient tort.
La victoire de dimanche contre Tampa Bay, par une marque convaincante de 5-2, n'est pas seulement une performance remarquable pour le Tricolore.
C'est une affirmation du leadership et de la vision de St-Louis, qui a su redresser une équipe que beaucoup jugeaient perdue il y a encore quelques semaines.
Avec ces deux victoires consécutives, le CH n’est plus qu’à quelques maigres points d’une place en séries. Et soudainement, l’espoir renaît.
Le 25 octobre dernier, Martin St-Louis avait fait face à une tempête médiatique après une sortie publique mémorable où il avait défié ses critiques avec un mélange de colère et de défiance.
« Pourquoi j’écouterais les critiques de gens que je n’irais pas voir pour des conseils? », avait-t-il clamé de manière agressive, le feu dans les yeux.
Un extrait vidéo qui nous avait donné la chair de poule:
Et St-Louis ne s'était pas arrêté là.
"J'ai toujours tassé les obstacles et les gens qui ont douté de moi. Et ça me nourrit", avait-il déclaré avec un regard intense, presque enflammé.
À l’époque, ces propos avaient été interprétés par plusieurs comme une réponse à Jean-Charles Lajoie, qui avait annoncé sa démission deux jours avant.
Lajoie, sur les ondes de QUB Radio, avait même osé prédire une démission imminente de St-Louis.
"Il ne peut plus supporter la pression," avait-il affirmé, convaincu que l’entraîneur n’avait plus les reins assez solides pour diriger le Canadien dans un marché aussi exigeant que Montréal.
Jean-Charles Lajoie avait secoué le paysage médiatique montréalais avec cette déclaration explosive.
Lajoie, visiblement convaincu de son scoop, avait laissé entendre que l’entraîneur-chef du Canadien ne pourrait pas supporter plus longtemps la pression grandissante qui pesait sur ses épaules.
"Martin St-Louis est à bout. Je vous le dis, ce n'est plus une question de si, mais de quand. Il va annoncer sa démission sous peu," avait déclaré Lajoie avec une assurance déconcertante.
Selon lui, St-Louis avait atteint un point de non-retour, à la fois professionnellement et personnellement, incapable de concilier les attentes colossales du marché montréalais et la reconstruction difficile du Canadien.
Lajoie avait même évoqué la possibilité d’une entente mutuelle entre Martin St-Louis et la direction du Tricolore pour éviter un congédiement officiel, laissant entendre qu’une sortie "en douceur" pourrait être orchestrée.
"Ce serait la façon la plus respectueuse de mettre fin à cette collaboration, tout en préservant l’image de chacun," avait-il ajouté.
Lajoie avait appuyé son propos sur les performances inquiétantes du Canadien à l’époque, citant notamment une série de défaites humiliantes, dont une cuisante correction de 7-2 contre les Rangers de New York.
Selon lui, cette débâcle prouvait un manque flagrant de structure et de direction de la part de St-Louis.
"On voit une équipe qui n’a pas de plan clair, pas de système efficace, et surtout, pas de cohésion," avait martelé Lajoie.
Il avait également souligné l’incapacité de l’entraîneur à prendre des décisions stratégiques en temps réel, comme l’absence de temps d’arrêt pendant des moments critiques de certains matchs.
Lajoie ne s’était pas arrêté aux performances sur la glace. Il avait également évoqué les tensions personnelles que vivait Martin St-Louis, notamment l’éloignement de sa famille, restée au Connecticut.
"C’est un homme fatigué, isolé, et visiblement affecté par la séparation avec sa femme et ses enfants. Ça pèse sur lui, et ça se voit," avait-il déclaré, insistant sur le fait que ces facteurs contribuaient à l’épuisement apparent de l’entraîneur.
"À ce rythme, on pourrait très bien voir Martin St-Louis quitter son poste d’ici janvier ou février," avait conclu Lajoie, convaincu que la situation devenait intenable.
Cette prédiction avait immédiatement fait le tour des réseaux sociaux, alimentant les spéculations sur l’avenir de St-Louis.
Cette déclaration n’était pas sans risques. En annonçant une démission sans confirmation officielle, Lajoie prenait le pari audacieux de s’appuyer sur des spéculations qui, si elles s’avéraient fausses, pourraient nuire à sa crédibilité.
On connaît la suite.
Une déclaration qui a résonné… mais s’est avérée erronée
Deux mois plus tard, non seulement Martin St-Louis est toujours en poste, mais il a également prouvé qu’il était capable de redresser la barre.
Pour Lajoie, cette prédiction hâtive s’est transformée en un rappel brutal des dangers de tirer des conclusions trop rapidement, surtout dans un marché aussi volatile que Montréal.
Mais ces mots, lourds de sous-entendus, Martin St-Louis s'en souviendra toute sa vie.
Depuis cette période sombre, le CH s’est métamorphosé. Non seulement les joueurs semblent plus impliqués défensivement et offensivement, mais l'équipe a également démontré une résilience qui était absente au début de la saison.
Le système défensif homme à homme, tant critiqué, commence enfin à porter ses fruits, avec une exécution plus disciplinée et des performances individuelles en hausse.
Jake Evans joue comme Mario Lemieux. Alexandre Carrier a changé cette défensive alors que tout le monde joue dans la bonne chaise depuis l'arrivée du Québécois.
Kirby Dach redevient le gros centre two-way qu'on attendait. Cole Caufield et Nick Suzuki jouent comme des acharnés au point de vue défensif.
Même Christian Dvorak a l'air d'un candidat au trophée Selke!
Pour Martin St-Louis, cette victoire contre le Lightning est particulièrement douce. Elle survient dans la ville où il a connu ses plus grands succès en tant que joueur et où il a appris à surmonter l’adversité.
Mais plus encore, elle est un pied de nez à ceux qui ont douté de lui.
Lajoie, qui avait annoncé non seulement la chute de St-Louis, mais sa démission avant Noël, doit désormais faire face à une réalité bien différente.
Non seulement l’entraîneur est toujours en poste, mais il a également ramené le CH dans la course aux séries. Ce succès démontre que St-Louis n’a pas seulement survécu à la tempête médiatique, il en est sorti renforcé.
Ce miracle du Canadien n’est pas seulement une question de stratégie ou de talent sur la glace. Il est aussi le fruit des sacrifices personnels de St-Louis, qui jongle avec la pression de son poste et l’éloignement de sa famille.
Loin de sa femme Heather et de leurs enfants, St-Louis continue de mener le Tricolore avec une passion et une détermination qui forcent le respect.
Son message après la victoire contre Tampa Bay était rempli de gratitude et d’humilité :
"C’est un groupe spécial. Ces gars se battent chaque soir, et c’est tout ce qu’on peut demander."
Ce n’est pas seulement un hommage à ses joueurs, mais aussi une réponse subtile à ceux qui ont mis en doute sa capacité à inspirer son équipe.
Avec ces deux victoires consécutives, le CH est maintenant dans une position où les séries semblent atteignables.
La dynamique a changé, et les partisans commencent à croire que cette équipe a ce qu’il faut pour rivaliser avec les meilleures formations de la ligue.
Le parcours reste semé d’embûches, mais si Martin St-Louis a prouvé une chose, c’est qu’il sait comment transformer les doutes en motivation.
À chaque critique, à chaque revers, il trouve un moyen de redonner confiance à son équipe et de rallumer l’étincelle.
Au final, la revanche de Martin St-Louis ne se limite pas à une simple victoire personnelle. Elle représente une lueur d’espoir pour une équipe et une ville qui cherchent désespérément à retrouver leur gloire passée.
St-Louis a prouvé qu’il est plus qu’un entraîneur novice ; il est un leader capable de surmonter l’adversité et de guider son équipe à travers les tempêtes.
Pour les partisans du CH, ces derniers jours sont la preuve qu’avec un peu de foi et beaucoup de travail acharné, tout est possible.
Et pour Jean-Charles Lajoie ? On doit pratiquement le remercier d'avoir menti à la population québécoise et d'avoir annoncé la démission de Martin St-Louis.
Cela a rallumé le feu de ce cher Marty...