La triste histoire d’Arber Xhekaj et Logan Mailloux: le destin frappe sans prévenir

La triste histoire d’Arber Xhekaj et Logan Mailloux: le destin frappe sans prévenir

Par David Garel le 2025-12-08

Rien ne va plus pour Arber Xhekaj... et Logan Mailloux...

Il y a des matchs qui ne sont pas vraiment des matchs, mais des révélations, des diagnostics brutaux, des messages instantanés où le langage du hockey cesse d’être un sport pour devenir une sentence.

Ce duel entre le Canadien et les Blues, présenté comme un banal back-to-back de décembre, s’est transformé en miroir déformant pour deux joueurs que tout opposait il n’y a pas si longtemps : Arber Xhekaj et Logan Mailloux, amis dans la vie, rivaux par accident, et désormais symboles d’une même catastrophe professionnelle.

Car ce que Montréal a vu hier, c’est la rencontre involontaire de deux trajectoires brisées, deux défenseurs jadis décrits comme des pièces d’avenir et qui sont maintenant devenus, chacun dans leur organisation, de lourds dossiers à gérer, des éléments qui font hésiter, des noms au fond du trou sur le marché, des projets que plus personne ne veut assumer pleinement.

Et pour Xhekaj, la soirée a été encore plus humiliante que prévu.

10 minutes 46 secondes. Dans un back-to-back. Devant des recruteurs venus le voir jouer (Flames, Predators, Blues).

C’est une statistique qui dit tout.

Dans un match où les jambes sont lourdes, où les entraîneurs ont besoin de rouler quatre trios et trois paires complètes pour survivre à l’accumulation d’efforts, un défenseur laissé à 10:46, c’est un défenseur dont l’entraîneur ne veut plus entendre parler.

Martin St-Louis lui a coupé les jambes. Il lui a coupé la confiance. Il lui a coupé le rôle.

Et il l’a fait devant les Flames, qui évaluent des options pour un éventuel mouvement impliquant Nazem Kadri.

Il l’a fait devant Nashville, qui garde un œil sur chaque défenseur robuste disponible pour un possible échange impliquant Ryan O'Reilly.

Il l’a fait devant St-Louis, l’équipe même qui observait Arber pendant que son ami Logan Mailloux s’effondrait à l’autre extrémité.

La valeur d’Arber Xhekaj, déjà fragilisée ces dernières semaines par des refus de se battre, par des séquences défensives catastrophiques et par une perte complète de repères, a encore chuté hier soir, et il fallait le voir, debout au banc, casque baissé, à attendre un signe qui ne venait jamais, pour comprendre à quel point ce qu’il vit n’est plus une mauvaise passe, mais un verdict.

Imaginez : Logan Mailloux, dans une soirée jugée difficile par La Presse, a joué plus de cinq minutes de plus que lui.
Xhekaj a été le joueur le moins utilisé des deux organisations.

Dans une ligue où le temps de glace est la seule monnaie fiable, c’est une condamnation, mais toujours moins que son ami.**

Le texte de La Presse sur Mailloux était clair : le jeune défenseur des Blues a encore exposé sa fragilité, encore paniqué sous pression, encore commis des gestes irréfléchis qui coûtent cher à son équipe. On parle d’un joueur qui :

Pousse une rondelle en direction de son propre gardien dans le trafic, se fait refuser un dégagement, invite malgré lui le premier trio du Canadien sur la mise au jeu suivante, traîne un différentiel de -15, pire score de toute l’équipe malgré moins de 14 minutes de jeu par match.

Et pourtant, malgré ce bilan déjà accablant, malgré une saison où son développement semble se désagréger sous la vitesse de la LNH…

Mailloux n’a pas été le pire.

Hier, celui qui a été le plus invisible, le moins utile, le plus évité par son propre banc, c’était Arber Xhekaj.

Deux amis qui se croisent sur une patinoire de la LNH et qui, l’un comme l’autre, reflètent la même détresse :
deux joueurs que leurs organisations ne savent plus comment utiliser, comment sauver, comment justifier.

Le hockey est parfois cruel… et profondément sans aucune pitié.

Ces deux-là se connaissent depuis longtemps. Ils se sont défendus, encouragés, protégés. Ils ont partagé un rêve commun : entrer ensemble dans la LNH, y laisser une marque, devenir des piliers d’un avenir nouveau.

Ce qu’ils partagent aujourd’hui, ce n’est plus un rêve, mais un constat déchirant : ils sont devenus deux indésirables.

Mailloux, à St-Louis, est un défenseur qu’on protège du mieux qu’on peut parce qu’il fait peur quand il a la rondelle sur sa palette dans sa propre zone.

Xhekaj, à Montréal, est un défenseur qu’on protège du mieux qu’on peut parce qu’il fait peur quand il doit aller sur la patinoire.

Ce ne sont pas des détails. Ce sont des signaux de survie.

Et le marché des transactions l’a bien compris.

Les Flames ont reculé hier. Nashville a reculé hier. St-Louis a pris des notes, mais certainement pas celles que Kent Hughes espérait.

La vérité, c’est que Xhekaj n’est plus considéré comme un atout, mais comme un projet, un chantier, un joueur dont la valeur dépend davantage de la nostalgie d’une réputation passée de shérif que de ce qu’il offre réellement aujourd’hui.

Son nom circule, il a toujours une valeur,  mais pas comme avant. (il valait un choix de première ronde la saison passée).

Hier, sa valeur a chuté encore.

Parce qu’un défenseur qui joue 10:46 dans un back-to-back, devant trois groupes de recruteurs, c’est un défenseur qu’on veut cacher, pas un défenseur qu’on veut vendre.

Ce duel Xhekaj-Mailloux, involontaire et symboliquement cruel, a rappelé que la LNH peut transformer deux espoirs supposés être le duo du futur... en deux dossiers embarrassants en un claquement de doigts.

Mailloux, le grand projet raté. Xhekaj, le shérif brisé.

Et hier, dans cette soirée froide où ni l’un ni l’autre n’a ressemblé à un joueur de top six, où l’un s’est noyé dans ses mauvaises lectures et où l’autre a été effacé par son propre entraîneur, un constat s’est imposé :

Ce ne sont plus deux joueurs à développer.

Ce sont deux carrières à relancer... ou deux carrières qui vont se terminer avant l'heure...