Ce qui était, au départ, une simple série de première ronde entre le Canadien de Montréal et les Capitals de Washington est en train de devenir une véritable saga familiale.
L’affaire Cole Hutson a pris une ampleur inattendue, transformant ce qui semblait n’être qu’une anecdote de partisans en un véritable tremblement médiatique et émotionnel. Cole Hutson, le petit frère de Lane, a déclenché une tempête comme on en voit rarement dans le monde du hockey.
Vendredi soir, au Centre Bell, alors que l’ambiance était déjà électrique, Cole Hutson a été aperçu dans les coulisses portant fièrement un chandail du Canadien de Montréal.
Oui, vous avez bien lu : un chandail du CH… alors qu’il est pourtant un espoir repêché par les Capitals de Washington. Comme si ce n’était pas assez provocateur, il a été photographié en train de discuter amicalement avec l’entraîneur des Capitals, Spencer Carbery.
Un geste innocent? Peut-être. Mais pour les partisans des Capitals, c’est une trahison pure et simple.
Depuis cet événement, Cole Hutson est la cible d’attaques virulentes sur les réseaux sociaux. Les fans de Washington l’insultent, le traitent de vendu, de traître, et rêvent déjà de l’échanger.
On l’accuse d’être arrogant, prétentieux, ingrat envers l’organisation qui l’a repêché. Bref, Cole Hutson est passé, en moins de 24 heures, du statut d’espoir adulé à celui de traître dans la capitale américaine.
Et pendant ce temps, à Montréal, c’est tout l’inverse : on rêve. On rêve de voir Cole Hutson joindre son grand frère Lane chez le Canadien.
On rêve d’un duo de défenseurs aussi dynamiques, aussi créatifs, capables de réinventer complètement la façon de défendre dans la LNH. Imaginez seulement : Lane et Cole à la ligne bleue du CH pendant une décennie.
Deux magiciens, deux créateurs, deux artistes du hockey moderne. Ce serait absolument terrifiant pour les adversaires.
Le rêve n’est pas totalement fou. Cole Hutson retournera à l’université la saison prochaine, à Boston University, pour sa deuxième année.
Il a repoussé sa signature de contrat avec Washington, et lorsqu’il aura terminé son parcours universitaire, il lui restera seulement deux ans avant de pouvoir devenir agent libre sans compensation.
Et avec la tempête qu’il vient de déclencher, avec l’amour qu’il reçoit déjà de Montréal, et avec la haine montante des fans de Washington… qui sait ce qui peut arriver?
Déjà, certains observateurs se demandent si la violence verbale à son égard ne va pas profondément dégoûter Cole Hutson des Capitals.
Difficile de vouloir s’engager à long terme avec une organisation quand ses propres partisans vous traitent de tous les noms pour avoir soutenu votre frère de sang.
Surtout quand ce frère est en train de devenir une idole nationale au Québec. La tentation d’attendre deux petites années, et de signer avec Montréal, sera forte. Très forte.
Ce serait une revanche incroyable. Parce qu’au fond, l’histoire des Hutson, c’est celle du triomphe du talent sur les préjugés. Lane, repêché 62e au total, a défié toutes les prédictions.
Aujourd’hui, il est un des meilleurs défenseurs offensifs de la ligue, leader incontesté parmi les recrues. Cole, lui, a toutes les qualités pour être encore meilleur : un tir plus puissant, une agressivité naturelle, un instinct offensif chirurgical.
Ceux qui pensent que Cole n’est qu’une copie de Lane se trompent. Cole est potentiellement une version améliorée, plus explosive, plus brutale dans son impact sur la glace.
Il ne faut pas oublier non plus que Cole Hutson a été nommé recrue de l’année dans la NCAA, remportant le prestigieux Tim Taylor Award.
Qu’il a mené tous les défenseurs du pays au chapitre des points. Qu’il a éclipsé ses rivaux au Championnat mondial junior en devenant le premier défenseur de l’histoire à mener un tournoi complet au chapitre des points. Ce n’est pas un espoir de deuxième zone. C’est un futur joueur étoile.
Et pendant que la rage grandit à Washington, l’espoir gonfle à Montréal. Le Centre Bell, qui a vu Lane Hutson émerveiller les partisans cette saison, se prend à rêver : et si, bientôt, Lane et Cole dominaient ensemble la LNH sous la même bannière?
Le paradoxe de toute cette histoire, c’est que Cole Hutson n’a jamais vraiment voulu manquer de respect aux Capitals.
Il n’a jamais dit un mot contre l’organisation. Il a simplement soutenu son frère. Mais dans un contexte aussi tendu, dans une série aussi féroce, tout est amplifié.
Et soutenir Lane, aujourd’hui, c’est forcément s’opposer émotionnellement à Washington. Surtout quand on sait que son geste a été amplifié par l’explosion d’émotions provoquée par le match de vendredi soir.
Le Centre Bell était en feu. Les Capitals étaient sonnés, déstabilisés, dépassés. Même Tom Wilson, pourtant reconnu comme un intimidateur de classe mondiale, a perdu la tête face à Josh Anderson et à Arber Xhekaj.
Logan Thompson, le gardien partant, a dû quitter sur blessure. Jakob Chychrun a perdu ses nerfs après la bagarre, allant jusqu’à accuser les arbitres d’être à la solde du Canadien. Et pendant ce temps, dans les gradins, Cole Hutson, en chandail du CH, regardait la scène en souriant.
C’est ça, le pouvoir d'attraction. C’est ça, la magie de Montréal.
En un seul match, tout a basculé. Montréal est redevenu Montréal. Et Cole Hutson est passé d’ennemi discret à espoir interdit, à idole potentielle. Ce n’est qu’un rêve, pour l’instant. Mais le rêve est vivant. Et il est puissant.
Les Capitals peuvent bien fulminer. Ils peuvent bien insulter Cole Hutson sur les réseaux sociaux. Ils peuvent bien menacer, sermonner, ou supplier. Ce qui est fait est fait. Ils ont perdu un peu de Cole Hutson ce soir-là. Et Montréal a gagné un peu de son cœur.
Le futur est incertain. Mais l’espoir, lui, est clair.
Cole Hutson pourrait bien, dans quelques années, faire vibrer le Centre Bell aux côtés de son frère. Et ce jour-là, on se rappellera de cette soirée de folie, où tout a basculé.
