Le portrait est sans appel.
L’alignement projeté du Canadien de Montréal pour la saison 2025-2026, publié par The Athletic, confirme ce que plusieurs observateurs redoutaient : Patrik Laine est de trop.
Complètement à côté de la plaque. Perdu dans un troisième trio bâtard, collé à deux joueurs qui ne le comprennent pas, qui ne jouent pas à son rythme, qui n’ont tout simplement rien à voir avec lui.
Le Finlandais n’a pas seulement glissé dans l’échiquier de Martin St-Louis. Il s’est égaré dans une structure qui ne veut plus de lui.
Dans l’alignement proposé par Arpon Basu, Patrik Laine se retrouve à gauche d’Alex Newhook, avec Oliver Kapanen à droite.
Une ligne qui, sur papier, ne fait aucun sens. Aucun. Newhook est un joueur nord-sud, à la vision de jeu limitée, incapable de repérer un tireur d’élite comme Laine dans les espaces ouverts.
Kapanen, de son côté, est un joueur de soutien, responsable défensivement, mais qui ne possède ni la créativité ni le flair pour alimenter un pur marqueur.
Le trio est un "fourre-tout", un agencement de pièces mal assorties qu’on tente de coller ensemble faute de mieux.
Et la conclusion est encore plus brutal lorsqu’on analyse les trios précédents.
La première ligne? Intouchable : Caufield – Suzuki – Slafkovsky.
La deuxième? Dynamique et excitante : Bolduc – Dach – Demidov.
Et la quatrième ligne? Anderson – Evans – Gallagher, un trio de vétérans qui, même s’il n’est pas spectaculaire, comprend sa mission : frapper, être responsable, défendre, stabiliser.
Laine? Il est entre les deux. Perdu dans le néant.
Rien ne s’est passé comme prévu depuis son arrivée à Montréal. Blessé dès le camp d’entraînement, Laine a dû attendre au 3 décembre pour disputer son premier match de la saison.
Oui, il a marqué. Oui, il a été utile en avantage numérique. Mais à forces égales, il a coulé. Son duo avec Kirby Dach a été catastrophique.
Les chiffres sont accablants. En 269 minutes ensemble à cinq contre cinq, leur % de tirs tentés (CF%) a plafonné à 42,57 %.
Leur différentiel de buts attendus? Une catastrophe: 37,98 %. À titre de comparaison, Dach loin de Laine performait à plus de 56 %. Le résulat est sans pitié : Dach est meilleur sans Laine.
Et le malaise dépasse la glace. Dans le vestiaire, la fracture est réelle. L’histoire de son mariage, déserté par la quasi-totalité des vétérans du Canadien, a jeté un éclairage sinistre sur sa relation avec l’équipe.
Seules deux recrues, Jakub Dobes et Ivan Demidov, se sont présentées à la cérémonie. Une absence remarquée, ressentie, commentée. Dans une organisation tissée serrée, ce genre de signal ne ment pas.
Le Canadien veut s’en débarrasser. C’est clair.
La rumeur a été confirmée par Mathias Brunet : le CH tente par tous les moyens de refiler Laine ailleurs. On est très, très loin des propos ridicules de The Fourth Period, où David Pagnotta affirmait que le Canadien allait rencontrer le clan Laine après le repêchage pour discuter d’une prolongation.
On se demande ce que Pagnotta fume. Dans l’état actuel des choses, il n’est même pas certain que Martin St-Louis puisse se convaincre de l’habiller le 11 octobre.
Une prolongation? Ce serait la pire insulte stratégique possible. À moins que le CH tente de le signer pour des « peanuts » (du genre 2-3 M$ par année pour huit ans), il est inconcevable que Laine, ou n’importe quel agent lucide, accepte de lier son avenir à une équipe qui a ouvertement tenté de l’échanger, qui l’a benché en séries et qui l’a humilié publiquement à répétition.
Si le CH tente aussi activement de liquider le contrat de Laine (8,7 M$ jusqu’en 2026), ce n’est pas uniquement par agacement ou frustration. C’est stratégique.
Kent Hughes veut se laisser de l’espace salarial pour frapper un autre grand coup. Plusieurs cibles potentielles sont identifiées : Sidney Crosby, Mason McTavish, Jason Robertson.
Et pour faire de la place à ces joueurs, il faut sacrifier les mauvaises pièces. Laine est la première sur la liste.
Qui pourrait le prendre?
Les Hurricanes de la Caroline : La destination naturelle. Son meilleur ami Nikolaj Ehlers vient d’y signer pour six ans. Les Canes ont 10,64 M$ disponibles et pourraient facilement avaler Laine, surtout si le CH reprend un contrat comme William Carrier ou un autre indésirable.
Les Penguins de Pittsburgh : Laine pourrait être le parfait "salary dump" dans le cadre d'une transaction pour Sidney Crosby.
Les Sharks de San Jose : Ils flirtent avec le plancher salarial (70,6 M$). Ils ont l’espace. Ils ont besoin de noms. Et ils peuvent se permettre des erreurs, surtout si ça ne leur coûte pratiquement rien en terme d'éléments à sacrifier.
Les Blackhawks de Chicago : 22 M$ de disponibles. Une équipe qui veut du talent autour de Connor Bedard, mais qui n’a pas encore trouvé la bonne combinaison. Si Laine explose à Chicago, ils ont un ailier top 6 à rabais.
Les Ducks d’Anaheim : Ils veulent un buteur. Ils seraient même prêts à céder Mason McTavish pour Jason Robertson, c’est dire! Laine pourrait être un élément secondaire dans un échange. Peut-être pas le noyau, mais un « sweetener » pour équilibrer les masses.
Les Capitals de Washington : Nouvelle mention croustillante. Chris Patrick, le DG, a confirmé avoir manqué son « gros coup » sur le marché des agents libres. Ils visaient probablement Ehlers. Maintenant qu’ils l’ont raté, ils veulent un ailier top 6 via transaction. Laine correspond à ce profil, et à ce stade-ci, il ne coûtera rien.
Quand on regarde l’alignement de The Athletic, tout s’aligne : Laine est clairement de trop. Sa présence force le CH à placer Newhook au centre, à créer un trio incohérent et à sacrifier les forces naturelles de plusieurs jeunes.
On ne bâtit pas autour d’un marqueur unidimensionnel qui ne crée pas de chimie, qui ne tue pas de punitions et qui ne joue pas dans les dernières minutes.
Et ce n’est pas qu’un problème d’ajustement. C’est un malaise profond.