Propos déplacés au Minnesota: Lane Hutson tient sa revanche

Propos déplacés au Minnesota: Lane Hutson tient sa revanche

Par David Garel le 2025-10-16

Contre toute attente, Lane Hutson vient d’être ajouté à la liste préliminaire d’Équipe USA en vue des Jeux olympiques 2026. Une victoire symbolique? Non. Une bombe. Une claque magistrale à ceux qui riaient du clan Hutson, une humiliation pour Bill Guérin, et surtout, une démonstration éclatante que les menaces du père de Lane ont porté fruit.

Rappelons que le défenseur du Canadien n’avait même pas été invité au camp d’orientation de Team USA l’été dernier. Une exclusion aussi incompréhensible que stratégique, menée par Guérin, qui voulait, dit-on, faire passer un message. Et ce message était clair : ferme la.

Sauf que Rob Hutson n’a jamais été du genre à se taire. En affirmant publiquement que ses fils étaient aussi Canadiens, il a touché un nerf à vif. Son message était cinglant: si les États-Unis ne veulent pas de Lane, peut-être que le Canada, lui, dira oui. Un chantage à peine voilé, qui avait mis le feu aux poudres.

Et BANG! Quelques semaines plus tard, voilà Lane Hutson réintégré dans la course olympique.

C’est un revirement spectaculaire, une volte-face totale. Guérin, qui avait monté sur ses grands chevaux, se couche.

Lui qui avait été décrit par des proches comme furieux, lui qui avait laissé entendre que « jamais Lane Hutson ne jouerait avec Team USA tant que son père parlerait », se renie.

Des propos totalement déplacés.

Dans Spittin’ Chiclets, le podcast le plus influent de la planète hockey, on n’a pas ménagé la famille Hutson. 

Keith Yandle, un ancien joueur américain, avait explosé en ondes :

« Ce père-là devrait fermer sa gueule. Il vient de tuer les chances de son fils. »

« Si j’étais Bill Guérin, je l’enlèverais de la liste pour longtemps. Il n’y a aucune chance que je prenne ce kid-là, juste à cause de son père. »  

Lane Hutson venait de devenir l’enfant-problème de Team USA, le genre de joueur qu’on laisse à la maison non pas pour son jeu, mais pour éviter les complications médiatiques. Pour un jeune homme qui venait de remporter le Calder, cette réaction était cruelle. Il était puni pour des mots qu’il n’avait jamais prononcés.

De revenir sur sa décision, c’est une défaite cuisante pour Guérin. Celui qui s’était érigé en gardien des valeurs patriotiques se retrouve contraint de plier devant la pression des performances, de la logique, et peut-être même de la peur de voir Hutson glisser dans les bras de Hockey Canada à moyen terme.

Cette réintégration marque donc une revanche éclatante pour Lane Hutson, mais aussi pour son père, malgré ses excès. Car au fond, c’est bien cette sortie maladroite qui a forcé le débat.  

Mais au-delà de Hutson, c’est la crédibilité de Bill Guérin qui prend l’eau. L’ancien attaquant, aujourd’hui directeur général du Wild du Minnesota et de la formation américaine, n’en est pas à sa première controverse.

Mais cette fois, l’accumulation devient étouffante. Le contrat faramineux accordé à Kirill Kaprizov (huit ans, 136 millions de dollars) est encore dans toutes les bouches, surtout dans un marché de taille moyenne comme le Minnesota.

Le plafond salarial explose, la flexibilité de l’équipe est réduite à néant, et les partisans se demandent si Guérin n’a pas signé son propre arrêt de mort.

Dans ce contexte, sa gestion rigide et émotive du cas Hutson ajoute une couche de plus à un portrait de plus en plus instable.

Il faut le dire : l’étoile de Guérin pâlit. C

Refuser un joueur générationnel pour une question d’ego ou de discipline familiale, c’est une décision qui fait mal. Dans un monde où les talents se font rares, où chaque médaille compte, sacrifier un joyau comme Hutson aurait été une faute professionnelle.

Et le pire, c’est que tout le monde le voit. Tout le monde le sait. Cette réintégration n’est pas le fruit d’un mérite sportif soudain. Hutson joue bien, oui, mais ce n’est pas pour ses performances que son nom a été ajouté.

C’est parce que la pression est montée. Parce que la grogne grandissait. Parce que les critiques sur Guérin devenaient enflammées. Parce que la signature à 70 M$ avec le Canadien a changé la dynamique. Parce que le buzz autour du joueur est trop fort pour être ignoré.

Alors que fait-on dans ces cas-là? On plie. On ravale sa fierté. Et on répare (maladroitement) son erreur.

Lane Hutson est donc de retour sur le radar olympique. Et toute l’Amérique du hockey le constate : la saga médiatique a fonctionné. Les cris du père ont été entendus. Et ceux qui accusaient les Hutson d’exagérer doivent maintenant ravaler leurs mots.

Car au final, la vraie victoire n’est pas celle de Lane, c’est celle de Rob Hutson. Un père détruit publiquement, moqué, calomnié… mais efficace. Et qui vient de donner une leçon de gestion d’image à toute USA Hockey.

Pour Kent Hughes et le Canadien, cette nomination vient calmer les eaux. Du moins temporairement. Parce qu’un Hutson Olympien, ça veut dire un joueur valorisé. Un contrat justifié. Et un marketing relancé. (Hutson va "cash in" sur son identité olympique).

Mais pour Bill Guérin? C’est l’image d’un DG qui perd la face. Qui a cédé sous la pression. Et qui vient de réhabiliter celui qu’il avait juré d’écarter. Dans le milieu du hockey, ce genre de retournement de veste ne passe jamais inaperçu.

Et si ça nous en dit long sur la force médiatique du clan Hutson… ça en dit encore plus sur la fragilité de ceux qui prétendent détenir le pouvoir.

Victoire totale. Le "crazy hockey dad" a gagné. Et Guérin a plié. "Welcome back", Lane.