Ce qui devait arriver après dix jours de cauchemar est arrivé : les critiques les plus brutales jamais formulées contre Lane Hutson viennent de refaire surface, exactement au moment où le jeune défenseur connaît la séquence la plus difficile de sa carrière.
Les mots, déjà violents à l’époque, résonnent encore plus fort aujourd’hui parce qu’ils collent étrangement au joueur en chute libre que l’on voit sur la glace depuis deux semaines.
Tout explose en même temps : un match atroce contre les Bruins, un avantage numérique qui s’est effondré, une incapacité à tirer, une peur visible, et un remplacement humiliant par Noah Dobson sur la première unité en fin de match.
Et maintenant, comme un boomerang lancé il y a deux ans, les propos anonymes de deux dépisteurs reviennent hanter le défenseur. À l’époque, on riait de ceux qui osaient comparer Lane Hutson à Cale Makar. Aujourd’hui, dans le contexte actuel, ces phrases frappent dix fois plus fort.
C’était la première ligne. La ligne qui avait fait exploser les réseaux sociaux. Et aujourd’hui, elle est partout :
« Lane Hutson n’est pas Cale Makar. L’une des raisons pour lesquelles Makar est spécial, c’est son coup de patin et Hutson, ce n’est pas un patineur du même niveau. En partant, tu ne peux pas mettre les deux dans la même catégorie. Il faut lui donner, c’est un bon manieur de bâton. Il est dynamique, mais j’ai encore de gros doutes puisque c’est un petit défenseur qui joue petit. »
Puis, comme si ce n’était pas assez, ce recruteur avait ajouté :
« Je n’enlève rien à sa vision du jeu et à son talent, cependant la formation pour laquelle je travaille l’avait ‘beaucoup plus loin qu’où il est sorti’ sur leur liste en 2022 et que d’autres ne l’avaient tout simplement pas retenu dans leur classement final. »
À l’époque, personne ne croyait que ces propos auraient un jour un écho réel. Hutson venait de briser les records de BU. Il venait de gagner le Calder. Il dominait. Les comparaisons à Makar, Hughes, Girard circulaient partout. Montréal s’enflammait.
Mais deux ans plus tard… la LNH s’est adaptée. Et ces mots semblent avoir été écrits pour décrire exactement ce qui lui arrive en ce moment.
Le deuxième dépisteur, encore plus cinglant.
Le deuxième dépisteur avait été tout aussi direct, mais ses propos semblaient exagérés… jusqu’à ce que le match contre Boston les ressuscite mot pour mot.
« Hutson connaît une saison incroyable, il a les chiffres d’un défenseur dominant. C’est rare de voir ça, à son âge. Mais j’ai aussi hâte de constater certaines choses avec lui. Le rythme est bien différent chez les pros. Il aura besoin de jouer des trois matchs en quatre soirs et des quatre matchs en six soirs. Avec son gabarit, il s’agira d’un gros défi. »
Puis :
« Ça devient fatigant mentalement, mais aussi physiquement, quand tu dépasses le plateau des 60 matchs. Il y a une grande différence entre un calendrier de 40 ou 45 matchs et un autre de 70 à 82. »
Ensuite, il avait planté le clou, en ridiculisant les comparaisons les plus répandues :
« Non seulement c’est ridicule de le comparer à Cale Makar, mais ce l’est tout autant de le comparer à Quinn Hughes. Tu me parles encore d’un patineur exceptionnel. En ce moment, avec sa taille et son coup de patin, Hutson va se faire brasser d’un bord et de l’autre chez les professionnels. Rendu en haut, tu n’as plus de grille et quand tu mesures 5 pi 9 ou 5 pi 10, tu reçois des coups de coude au visage sans arrêt. Les risques de blessure sont plus grands. »
Et la suite, qui prend un sens troublant aujourd’hui :
« Au collège et dans le junior, les joueurs ne savent pas comment appliquer de l’échec avant. Dans la LNH, c’est une autre paire de manches et Hutson va faire partie du plan de match des autres équipes s’il n’améliore pas sa vitesse. »
La phrase finale est devenue prophétique :
« S’il veut s’établir dans la LNH, il va falloir que ce soit un spécialiste de l’avantage numérique. Ça va être sa chaise. Pour ça, il faut que son patin s’améliore, tout comme sa force physique. J’ai aussi vu des comparaisons avec Samuel Girard, mais il n’a pas l’équilibre de Sam, qui est lui aussi un patineur exceptionnel. Hutson, son patin est moyen, son équilibre est moyen et il ne patine pas très bien de reculons. »
Et le coup fatal :
« Il va falloir qu’il passe beaucoup de temps dans la Ligue américaine de hockey. Ça va être très important dans son développement, un passage obligé. C’est vraiment là qu’on va voir si ce qu’il fait dans les rangs universitaires peut fonctionner chez les professionnels. »
Aujourd’hui, ces mots ne sont plus des avertissements. Ils sont un miroir.
Parce que ce qu’on a vu contre Boston, c’est EXACTEMENT cela :
Un défenseur qui n’arrive pas à gérer l’échec avant.
Un joueur qui se fait manger dans les coins.
Un patin qui ne crée plus l’écart.
Une incapacité à tirer sous pression.
Un joueur ciblé, étudié, neutralisé.
Et surtout : un joueur qui n’existe plus sans Kaiden Guhle.
La réalit frappe durement. Avec Guhle, Hutson respire, tente, crée, et se fait couvrir. Sans Guhle? Il s’effondre. Et c’est là que la phrase fait mal :
Un bon défenseur n’a pas besoin d’un bon partenaire pour survivre.
Et en ce moment, Lane Hutson ne survit plus.
On ne peut pas passer à côté hier soir :
0 en 7 sur le jeu de puissance.
Des tirs faibles tentés par Hutson.
Remplacé par Dobson.
Peur de tirer.
Jeu de reculons catastrophique.
C’est devenu brutal. Et c’est exactement ce que disaient les recruteurs :
Quand il n’a plus d’espace, quand le jeu devient serré, quand il faut résister physiquement, Hutson disparaît.
Et la LNH, maintenant, le sait.
Boston lui a sauté dessus. Los Angeles lui a sauté dessus. Dallas l’a exposé.
C’est devenu un plan de match.
Le Canadien doit réagir : Hutson doit jouer avec Dobson
Le verdict est clair :
il ne peut pas jouer une minute de plus à droite avec Struble.
Il ne peut pas jouer sans un stabilisateur élite.
Il ne peut pas continuer à s’enfoncer.
La seule option logique :
Noah Dobson - Lane Hutson, dès maintenant.
Sinon, tu risques d’écraser un joyau.
La question qui tue:
La LNH a-t-elle trouvé la faille dans le jeu de Lane Hutson?
La réponse, aujourd’hui :
Oui.
À lui de trouver la faille de la LNH à son tour et prouver... qu'il mérite son salaire annuel de 8,85 M$ par année.
