Ça grouille à Chicago. Et ça chauffe à Montréal. Une véritable onde de choc vient de secouer le monde du hockey québécois ce matin : Lane Hutson et le Canadien de Montréal seraient à deux doigts de s’entendre sur les termes d’un contrat à long terme.
L’entente pourrait être officialisée d’ici la fin du week-end, voire aujourd’hui même. Il ne resterait que quelques détails à peaufiner entre les deux clans.
Et contrairement à certaines fuites dans le Journal de Montréal qui parlaient d’un pacte de 7 ans, il faut le redire clairement : Kent Hughes veut absolument un contrat de 8 ans. Ce chiffre-là n’est pas une rumeur : c’est la volonté ferme du DG du Canadien. (Ajout: Le Journal de Montréal a corrigé son information de 7 ans et parle maintenant de 8 ans suite à la parution de notre article).
La scène se passe à Chicago, alors que le CH affronte les Blackhawks demain soir. Kent Hughes est partout. Il court, il texte, il rencontre. Et hier, il a tenu une discussion de plusieurs heures avec Ryan Barnes, le nouvel agent principal de Lane Hutson chez Quartexx.
Et ce qu’on entend dans les coulisses, c’est que le ton a changé. Hughes, souvent qualifié de redoutable négociateur, aurait cette fois choisi l’approche humaine.
« Il ne veut pas profiter des insécurités de Hutson en ce moment pour le signer à rabais », confie une source bien placée dans l’entourage de l’équipe.
Car tout le monde le sait : Lane Hutson vit un début de saison difficile, lui qui a été blanchi en deux matchs et qui semble complètement déconnecté de son jeu.
Mais plutôt que d’en profiter pour faire baisser le prix, Hughes aurait choisi la voie de la stabilité à long terme, misant sur le talent brut du défenseur.
Une erreur de parcours… ou un tournant?
Ce virage dans les négociations survient à un moment critique : Lane Hutson ne joue pas bien. Il n’est pas le joueur étincelant qu’on a vu à sa première saison. Il semble perturbé, hésitant, parfois même effrayé de toucher à la rondelle.
La présence de Ryan Barnes dans la loge du Canadien à Détroit a été remarquée. Un moment tendu. Rappelons que Barnes est un ancien employé de Kent Hughes, du temps où le DG du CH dirigeait Quartexx. Et selon plusieurs témoins, les deux hommes ne négociaient pas légèrement durant le match.
« C’était froid. Très froid », nous rapporte un observateur présent sur place.
Cette tension s’explique facilement : Sean Coffey, l’agent original de Hutson, a été tassé du dossier. Darren Ferris, le redouté patron de l’agence et ancien partenaire de Kent Hughes, supervise désormais le tout.
Ce qui bloque encore? Les chiffres. On sait que le Canadien avait offert 8 ans à environ 8,5 M$ par saison. Cette offre a été refusée. Depuis, les pourparlers ont progressé. Le CH serait prêt à monter à 9 M$.
Pendant ce temps, le clan Hutson aimerait aussi explorer l’option d’un contrat plus court si l’entente à long terme n’aboutit pas.
Mais l’enjeu n’est pas que monétaire.
Ce que peu de gens savent, c’est que la structure fiscale du contrat est au cœur du débat. Kent Hughes veut utiliser la fameuse convention de retraite de l’Agence du revenu du Canada, qui permettrait à Hutson de récupérer des millions en impôts épargnés en fin de carrière.
Mais du côté de Quartexx, on préfère l’argent immédiat, via d’énormes bonis à la signature. Le comparatif est simple : Noah Dobson a reçu 11 M$ en bonis pendant trois années consécutives. Et son contrat de 8 ans à 9,5 M$ par saison reste la référence dans le dossier Hutson.
« La famille Hutson vise ce genre de deal, mais tout indique qu’ils sont prêts à faire un effort », glisse un informateur de la ligue.
Dans l’entourage du défenseur, on sent que quelque chose a changé. Après des mois de tension, le jeune défenseur aurait finalement eu une discussion franche avec son père Rob, longtemps perçu comme l’élément le plus rigide dans les négociations.
Ce dernier, très impliqué depuis le jour un, avait jusqu’ici tout centralisé : stratégie, communication, projections financières… tout passait par lui.
Depuis plus d’un an, le père de Lane Hutson était omniprésent. Dans les discussions, dans les tribunes, dans les coulisses… et parfois même sur les réseaux sociaux.
C’est lui qui a soufflé à certains médias que son fils valait jusqu’à 12 millions $ par année. C’est lui qui a compliqué les négociations avec Sean Coffey, au point où l’agent a été écarté du dossier.
C’est encore lui qui aurait poussé pour bloquer les autographes de son fils, ayant conclu un partenariat exclusif avec une compagnie de cartes. (Lane Hutson n'a pas le droit de signer quoi que ce soit)
Bref, ce père protecteur est devenu, sans le vouloir, le principal frein au processus. Mais tout indique que les choses changent. Le message est passé. Lane veut jouer, Lane veut signer. Et surtout… Lane veut respirer.
La pression des dernières semaines, jumelée aux performances difficiles sur la glace, aurait incité Hutson à reprendre le contrôle de son propre dossier.
Et ce changement d’attitude se reflète dans les chiffres. Le clan Hutson visait au départ un salaire supérieur à celui de défenseurs comparables comme Jackson LaCombe ou même Luke Hughes, qui vont empocher 9 M$ par année.
Désormais, le camp Hutson serait prêt à naviguer dans les eaux de 9 M$ par année sur 8 ans, une fourchette que Kent Hughes considère réaliste. La discussion entre Lane et son père aurait fait tomber plusieurs barrières psychologiques.
Enfin, les deux clans sont enfin sur la même longueur d’onde.
Le moment est charnière. Lane Hutson veut jouer à Montréal. Il veut devenir un pilier de cette équipe. Il veut gagner.
Et Kent Hughes le sait.
En ce moment, les deux parties se parlent. Vraiment. Intensément. Et humainement.
À suivre...