Le Canadien espérait offrir un spectacle électrisant à ses partisans hier soir, mais c’est une véritable douche froide qui s’est abattue sur le Centre Bell.
Ce qui devait être un match excitant s’est rapidement transformé en cauchemar, le CH devant composer sans trois de ses joueurs clés, dont deux de ses meilleurs défenseurs.
Dès le début de la rencontre, le ton était donné avec la sortie précoce de David Reinbacher, qui a quitté le match après un seul shift.
Une blessure qui a rapidement chamboulé le plan de match de Martin St-Louis. Il n’avait pas encore eu le temps de s’ajuster que l’indiscipline de Cedrik Paré est venue planter un autre clou dans le cercueil du Canadien.
Paré, sans retenue, a exécuté un coup de genou vicieux sur Patrik Laine dès le premier avantage numérique du Tricolore.
Le Finlandais, qui était prêt à relancer sa carrière avec le CH, s’est effondré lourdement sur la glace, visiblement en douleur.
Une scène qui a figé le Centre Bell, laissant les partisans sous le choc. Laine a dû être escorté hors de la patinoire, et les premières impressions ne sont pas rassurantes.
La frustration de voir Laine quitter la glace n’a pas tardé à se transformer en colère, surtout du côté d’Arber Xhekaj. Fidèle à sa réputation de justicier, Xhekaj n’a pas hésité à se ruer sur Paré pour venger son coéquipier.
Une bagarre qui a soulevé la foule… mais qui a fini par coûter cher au CH. Xhekaj a écopé d’une pénalité de match pour instigateur, laissant son équipe orpheline de deux de ses meilleurs défenseurs.
Non seulement le Canadien a perdu Laine, mais il a également vu son alignement défensif déjà diminué s’effondrer complètement.
Résultat : Lane Hutson, encore vert dans cette ligue, a dû assumer un rôle bien au-delà de ce qui devrait lui être demandé à ce stade de sa carrière.
Guy Carbonneau n’a pas tardé à souligner ce point dans son analyse d’après-match : « Lane Hutson veut tellement impressionner l’organisation qu’il essaie de tout faire tout seul. »
Et c’est exactement ce qu’on a vu hier soir. Privé de ses deux compères défensifs, Hutson a tenté de prendre les choses en main, multipliant les montées, tentant de forcer le jeu, mais finissant par se perdre dans sa propre créativité.
Mais au-delà de ces péripéties, un autre problème majeur s’est pointé hier : l’avantage numérique. Plutôt que de relancer le match, le power play du Canadien a été un véritable désastre.
On parle d’un pitoyable 0 en 7. Oui, oui, sept occasions sans être capable de mettre un seul point au tableau.
Quand on regarde les équipes qui aspirent aux grands honneurs, l’avantage numérique est l’outil clé pour punir l’adversaire… mais là, c’était tout sauf menaçant.
Le plus préoccupant? Les gros canons des Leafs étaient tous absents.
Pas de Auston Matthews, pas de William Nylander, pas de Mitch Marner, pas de John Tavares, pas de Morgan Rielly. Et pourtant, même sans ces joueurs vedettes, Toronto a fait passer une soirée bien pénible au Tricolore.
Si le Canadien peine à marquer et à dicter le jeu contre une équipe B des Leafs, qu’est-ce que ça donnera lorsque les stars seront de retour?
Peut-être serait-il temps d’envisager des changements? Mike Matheson, qui dirigeait la première vague, a peiné à amener la rondelle au filet ou à créer des décalages.
Pourquoi ne pas donner les clés à Lane Hutson? Oui, il a commis des erreurs. Oui, il en fait parfois trop. Mais peut-être que cette audace est exactement ce qu’il faut pour ranimer un avantage numérique moribond.
L’idée peut sembler risquée, mais avec un 0 en 7, il faut essayer quelque chose de nouveau. Pourquoi ne pas profiter du flair offensif de Hutson pour injecter un peu de folie et de créativité?
Ce serait l’occasion de voir s’il est capable de canaliser cette énergie de façon productive.
Cela dit, il ne faut pas oublier une chose : ce n’est qu’un match de pré-saison. Alors, oui, on peut s’énerver, on peut analyser chaque erreur, mais il faut respirer par le nez.
Ce n’est pas le moment de paniquer. L’équipe est encore en construction, les jeunes cherchent leurs repères, et les blessures n’aident certainement pas.
Petite consolation : le Canadien a finalement réussi à marquer en fin de partie en retirant son gardien. Sur un jeu de passe entre Lane Hutson et Kirby Dach, ce dernier a pu pousser la rondelle au fond du filet pour porter la marque à 2-1.
Une lueur d’espoir dans un match sinon bien sombre pour le Tricolore.
Mais soyons honnêtes : le Canadien ne manque jamais de drama. La blessure de Laine, la sortie rapide de Reinbacher, l’expulsion de Xhekaj, le power play qui fait pitié…
Si ce n’est pas une soirée typique du CH, alors je ne sais pas ce que c’est!
Les leçons à tirer de ce match sont nombreuses, mais il ne faut pas tout jeter à la poubelle. Hutson doit apprendre à trouver l’équilibre entre audace et simplicité. Le power play doit se réinventer.
Et l’équipe, dans son ensemble, doit éviter de s’effondrer à la moindre difficulté.
Espérons simplement que Patrik Laine s’en sortira sans trop de dégâts, car sans lui, le Canadien pourrait vite se retrouver à la recherche d’un autre catalyseur offensif.
Bref, un match à oublier, mais avec assez de drama pour remplir toute une saison. C’est ça, Montréal.
Et la saison n’a même pas encore commencé!
Misère !