La réalité a frappé comme une claque en plein visage : Cole Caufield ne marquera plus autant de buts.
Oui, le ciel lui est tombé sur la tête. Un ciel à la couleur bleue et blanche...digne de la Finlande...
Le constat est dur, presque cruel, pour un joueur qui a fait du filet adverse sa signature. Pourtant, dans ce naufrage personnel, il se distingue par une mentalité exemplaire qui force l’admiration.
Depuis l’arrivée de Patrik Laine, tout a changé pour Caufield. L’endroit qu’il considérait comme sa maison sur l’avantage numérique – ce cercle à droite du gardien – est désormais occupé par le Finlandais.
Et Laine ne se contente pas d’y poser les patins : il excelle. Six buts en sept matchs, tous en avantage numérique, tous à partir de cet endroit stratégique.
Face à cette situation, Caufield aurait pu se plaindre, exiger de reprendre sa place. Au contraire, il adopte une posture de coéquipier modèle :
« Si Patrik peut continuer à faire la même chose, ça ne me dérange pas du tout ! », a-t-il affirmé mercredi à Brossard. «
"C’est très plaisant de le voir aller comme ça, et ça va me faire plaisir de continuer à lui donner la rondelle s’il continue de la mettre au fond du filet ! »
Des mots qui résonnent comme un acte de classe, mais qui laissent aussi transparaître une résignation certaine.
Depuis que Laine a pris les commandes en avantage numérique, Caufield n’a inscrit qu’un seul but, une disette pour un joueur habitué à noircir les colonnes de statistiques.
Certes, ses six aides au cours de cette période montrent qu’il reste impliqué dans le jeu collectif, mais l’éclat de son tir mortel semble s’éteindre doucement.
Pourtant, Caufield refuse de nourrir l’amertume :
« Tout le monde est interchangeable. Patrik représente une munition de plus en avantage numérique, et ça fonctionne, alors je ne vais pas commencer à me plaindre. »
Pour Martin St-Louis, cette redistribution des rôles est un casse-tête enviable. Avec deux droitiers au tir dévastateur, il faut jongler pour exploiter les talents de chacun tout en surprenant l’adversaire :
« On veut que Cole soit en mesure de toucher à la rondelle, qu’il obtienne lui aussi ses chances de marquer. On apprend à gérer tout ça. »
Malgré ces ajustements, il est clair que Caufield a été tassé.
Son rôle est désormais celui d’un facilitateur pour Laine, une position qui, même si elle profite à l’équipe, lui ôte la lumière qu’il a toujours connue.
Si Caufield affiche un sourire en public, il est difficile de croire qu’il ne ressent aucune frustration. Derrière ses mots d’encouragement pour Laine, il y a sans doute une douleur qu’il préfère cacher : celle de ne plus être l’arme fatale de l’équipe.
Mais Caufield, c’est aussi cette capacité à voir plus loin, à comprendre que l’essentiel est ailleurs. Il l’a assuré avec son contrat de huit ans et 62,8 M$, garantissant sa sécurité financière et celle de ses proches.
Pourtant, l’argent ne rachète pas la satisfaction d’un buteur.
Cole Caufield ne marquera peut-être plus jamais autant de buts, mais il reste un modèle d’humilité et de dévouement.
À une époque où plusieurs exigent monts et merveilles pour des broutilles, il refuse de faire des vagues. Pas question de demander un loyer à Patrik Laine pour occuper sa place.
« Avec un joueur aussi menaçant que lui sur la glace, ça crée de l’espace pour les autres, a-t-il ajouté. Patrik va avoir la rondelle, les adversaires vont devoir s’ajuster, et ce sera à notre avantage. »
Cole Caufield, le sniper du CH, est aujourd’hui devenu un distributeur généreux.
Mais sous ce sacrifice, il y a un homme qui, au fond de lui, rêve encore de redevenir celui qui fait lever les foules avec un simple tir du poignet.
Si Cole Caufield n’est pas du genre à laisser transparaître sa déception, les faits parlent d’eux-mêmes.
Patrik Laine n’a pas seulement pris une place sur l’avantage numérique, il a complètement redéfini la dynamique offensive du Canadien de Montréal.
Son tir vif et précis, meilleur que celui de Caufield,, combiné à son instinct naturel, a changé la donne pour une unité qui dépendait auparavant presque exclusivement de Caufield.
Les chiffres sont là : Laine s’est imposé comme la menace principale, et ses 5 buts en 8 matchs prouve cette transition de pouvoir.
Mais ce qui se passe sur la glace va bien au-delà des statistiques. Les ajustements de Martin St-Louis visent à maximiser les atouts individuels dans une optique collective, mais à quel prix pour Caufield ?
Le coach ne cache pas que cette situation est un défi pour tous :
« Ce qu’on doit faire, c’est de s’assurer qu’ils soient prévisibles pour nous, mais imprévisibles pour les adversaires », a-t-il expliqué.
Cependant, cette réorganisation stratégique met à l’épreuve l’identité même de Caufield en tant que sniper de l’équipe.
Un buteur comme Caufield vit et respire à travers ses réussites offensives. Récolter six aides en sept matchs, même si cela contribue à l’équipe, n’apporte pas le même sentiment de satisfaction qu’un but inscrit dans un moment clé.
Et si Caufield assure qu’il ne perd pas le sommeil, il est difficile de croire qu’il ne ressent pas, au fond de lui, un manque grandissant et une déception évidente.
Son sourire en conférence de presse, ses mots de soutien envers Laine, tout cela dénote une maturité remarquable.
Mais le message implicite est clair : cette redistribution des rôles est une forme de deuil pour un joueur qui a bâti sa carrière sur sa capacité à marquer.
Le sacrifice de Caufield montre une leçon d’humilité et de grandeur. Mais il serait naïf de penser qu’il est pleinement satisfait de cette nouvelle réalité.
À plusieurs reprises, il a rappelé que le collectif passait avant tout :
« Tout le monde est interchangeable. On apprend à gérer tout ça. »
Pourtant, la vérité est difficile à ignorer : avec Laine à ses côtés, Caufield a perdu une partie de l’identité qui faisait de lui le moteur offensif du Canadien.
Le contrat de Caufield, signé pour huit ans et 62,8 M$, lui offre une sécurité financière inestimable. Mais aucun montant ne peut compenser la frustration de voir son rôle diminuer sur la glace.
Alors que Patrik Laine brille à la place qui fut longtemps celle de Caufield, l’Américain réinvente son jeu, mais à quel prix ?
Si son esprit de sacrifice est admirable, on peut se demander combien de temps il acceptera de jouer ce rôle secondaire.
Cole Caufield est un modèle d’humilité, mais derrière son sourire se cache une question : combien de temps un buteur né peut-il rester dans l’ombre avant de redevenir la menace qu’il a toujours été ?