C’en est trop. Il y a des mots qui dépassent la ligne. Et il y a Jean Perron.
L’ancien entraîneur du Canadien de Montréal, déjà au cœur d’un tourbillon médiatique ces dernières semaines pour ses propos incohérents, ses jugements douteux et ses sorties cinglantes contre Ivan Demidov, vient d’en rajouter une couche, et pas n’importe laquelle : il s’attaque encore une fois au prodige russe, le joyau le plus précieux du hockey québécois moderne.
« Il y a des gens qui l’envoient sur la première unité d’avantage numérique, c’est des insanités », a-t-il lâché, sans gêne, dans une autre de ses apparitions de plus en plus embarrassantes à la Poche Bleue.
Insanités. Voilà comment Jean Perron décrit l’idée de voir Ivan Demidov — un prodige russe de 19 ans, adulé par tout le Québec, accueilli comme un messie par les partisans du CH, et auteur de performances électrisantes en KHL — prendre sa place à la hauteur de son talent.
On parle ici d’un joueur qui a dominé la KHL à un âge où la plupart des espoirs nord-américains pataugent encore dans les ligues junior.
Un jeune homme qui a résisté à toutes les pressions politiques, qui a refusé des millions du SKA de Saint-Pétersbourg pour venir à Montréal, qui a appris le français, qui rêve du Centre Bell, qui joue avec le cœur, la tête et des mains dignes de Pavel Datsyuk… et Jean Perron ose encore parler d’"insanités" en ce qui le concerne.
Mais c’est le cerveau de Perron qui dégénère. C’est Perron qui tient des propos délirants. C’est Perron qui perd contact avec la réalité.
Cela fait des mois maintenant que Jean Perron semble avoir une dent contre Ivan Demidov. Il a qualifié le jeune Russe d’"étranger", affirmant qu’il n’avait pas sa place dans le vestiaire du CH.
Il a dit qu’il n’était « pas prêt ». Il a affirmé que son absence des séries avec le SKA était la preuve qu’il était un joueur à problème, ignorant totalement la pression politique brutale exercée par l’organisation russe pour le forcer à signer une prolongation de contrat.
Et maintenant, le voilà qui s’oppose publiquement à ce qu’on utilise Demidov sur la première unité d’avantage numérique du Canadien.
Mais à quoi joue Jean Perron ? Qui cherche-t-il à protéger ? Qui veut-il écarter pour faire de la place ? Et surtout… dans quel monde parallèle vit-il ?
Chaque déclaration de Jean Perron devient un moment de gêne publique. Il confond les époques, les joueurs, les équipes.
Il se fait filmer en direct alors qu’il déraille sur les femmes à Montréal, sur les autographes sur les « boules », pendant que ses collègues essaient maladroitement de sauver la face.
C’est probablement le moment le plus gênant, le plus humiliant et le plus révélateur de l’état dans lequel se trouve Jean Perron aujourd’hui.
Ce moment, c’est l’incident des “boules”, survenu lors d’un épisode de La Poche Bleue, après la transaction d'Alex Carrier, où Perron partageait la scène avec Maxim Lapierre et Alain "Le Baron" Chantelois.
Tout commence dans un climat plutôt léger. On parle de la pression médiatique. De l’effet “vedette” qui transforme des joueurs jusque-là anonymes en célébrités instantanées dans la métropole du hockey.
Puis, Jean Perron ouvre la bouche.
« Montréal, c’est la ville du péché, les boys. Tout le monde court après toi pour un autographe, puis ils sont prêts à vouloir te faire signer des autographes sur leurs boules, pis tout ce que tu veux. »
Silence. Un silence glacial. Maxim Lapierre détourne le regard. Chantelois tente un jeu de mots mauvais pour changer de sujet. On sent le malaise gagner la pièce. La blague ne passe pas. Pas cette fois.
Ce qui choque dans cette sortie de Perron, ce n’est pas seulement la vulgarité du propos. C’est tout ce qu’elle sous-entend, tout ce qu’elle révèle du personnage qu’il est devenu.
On parle ici d’un homme de 78 ans, ancien entraîneur de la LNH, qui s’adresse à deux ex-joueurs dans un podcast regardé par des familles, des jeunes, des partisans curieux, et qui se lance sans filtre dans une anecdote hypersexualisée et profondément dégradante, réduisant l’expérience montréalaise à une caricature de débauche et d’hystérie féminine.
Ce n’était pas une erreur de langage. Ce n’était pas un lapsus. C’était un réflexe. Un commentaire pensé, assumé, livré avec le sourire.
Mais ce n’est pas drôle. Ce n’est pas croustillant. Ce n’est pas coloré. C’est pathétique. Et c’est alarmant.
Et la blonde d’Ivan Demidov dans tout ça ?
C’est là que l’affaire devient franchement indéfendable.
Imaginez-vous dans la peau d’Alicia Carrier, jeune mère, épouse d’un défenseur qui vient d’être échangé à Montréal.
Déjà stressée par le déménagement, les enfants, la nouvelle école, la nouvelle ville, les attentes. Et voilà que sur une plateforme publique, un homme âgé, jadis respectable, compare votre nouvelle réalité à une orgie médiatique, où des fans cherchent à faire signer leurs seins à votre mari.
Ce n’est plus juste déplacé. C’est humiliant, sexiste, irrespectueux et profondément inacceptable.
Et le plus grave, c’est que personne n’a osé le confronter sur le plateau. Personne n’a dit :
« Jean, ça ne se dit pas ». On a esquivé. On a tourné la tête. Et l’émission a continué. Comme si ce n’était qu’un moment gênant parmi tant d’autres dans le cirque Perron.
L’incident des “boules” n’est pas une anecdote anodine. C’est le symbole ultime de la dérive de Jean Perron. C’est l’instant précis où l’on passe de l’expert décalé au personnage embarrassant, du vieux coach coloré au grand-père dont on a honte à table le dimanche.
Et pour sa famille, c’est une blessure de plus. Un coup de trop. Voir leur père, leur mari, leur grand-père, se ridiculiser ainsi publiquement, à répétition, dans des segments repris, commentés, tournés en blagues sur TikTok… c’est une souffrance qu’on n’ose pas imaginer.
Il y a des limites à la maladresse. Il y a des limites à la franchise. Mais surtout, il y a des limites à l’exploitation médiatique d’un homme qui visiblement perd le contrôle.
Jean Perron n’a plus sa place derrière un micro. Pas parce qu’il dérange. Pas parce qu’il est controversé. Mais parce qu’il ne comprend plus où il est, à qui il parle, et ce qu’il provoque.
L’incident des “boules” aurait dû provoquer un tollé. Il aurait dû mener à des excuses. À un retrait. À une réflexion. Mais il est resté là, en ligne, archivé, moqué. Et ça en dit beaucoup plus sur nous que sur lui.
Il est maintenant le clown officiel des balados québécois. On ne l’invite plus pour ses analyses, mais pour ses gaffes. Pour qu’il se plante, pour qu’il fasse rire. Pour le contenu viral. Il est devenu la risée d’une génération entière qui ne sait même plus qu’il a gagné une Coupe Stanley.
Mais pendant que les réseaux sociaux s’amusent de ses dérapages, il continue de salir l’image d’un des joueurs les plus prometteurs de la planète hockey.
Ivan Demidov mérite mieux. Le Québec aussi.
Le Québec est tombé amoureux de Demidov parce qu’il est rare. Parce qu’il incarne la passion, la fierté, le talent brut.
Parce qu’il a choisi Montréal. Et pendant que la province s’enflamme pour lui, Jean Perron veut détruire l’espoir avec ses propos déconnectés, ses préjugés d’un autre temps, son obsession anti-russe.
Ce n’est plus une question de désaccord d’opinion. C’est une tentative de sabotage de l’enthousiasme collectif, de l’avenir d’un jeune homme qui n’a encore rien prouvé à Montréal, mais qui s’est déjà montré plus mature, plus respectueux et plus inspirant que bien des vétérans.
Et c’est là que la question devient grave : combien de temps encore allons-nous laisser Jean Perron vomir ainsi sur les ondes ?
Combien de fois encore va-t-il pouvoir salir la réputation d’un joueur qui n’a fait que montrer du respect et du courage ? À quel moment allons-nous dire : ça suffit ?
Parce qu’à ce rythme, ce n’est pas Ivan Demidov qui est une insanité. C’est de continuer à offrir une tribune à un homme qui est en train de perdre pied, qui crache sur le progrès, et qui ne comprend plus le monde dans lequel il vit.
Le hockey évolue. Pas Jean Perron.
Et ce décalage devient dangereux. Dangereux pour l’image du Canadien. Dangereux pour les jeunes joueurs qui s’exposent déjà à une pression immense. Dangereux pour la santé mentale d’un homme qui, visiblement, n’a plus les outils pour naviguer le monde médiatique actuel sans se perdre, sans déraper, sans blesser.
Aujourd’hui, Jean Perron ne fait plus que se tromper. Il nuit.
Et pendant que Demidov se prépare avec humilité, courage et ambition à porter le chandail le plus lourd du sport professionnel, un vieil homme s’acharne à le rabaisser, à l’écraser, à le repousser du vestiaire avant même qu’il y entre.
Il est temps d’éteindre le micro. Il est temps de dire que ça ne passe plus. Parce que le plus fou dans cette histoire, ce n’est pas de vouloir Demidov sur l’avantage numérique.
C’est de penser que Jean Perron a encore quelque chose de pertinent à dire sur la question.