Le ciel tombe sur la tête de Michel Bergeron

Le ciel tombe sur la tête de Michel Bergeron

Par David Garel le 2025-03-19

Michel Bergeron se retrouve dans l’eau chaude, les pieds dans les plats, après avoir été complètement démoli par la réalité.

Le joueur qu’il voulait voir envoyé dans les gradins, celui qu’il avait traité de “lâche” et de “soft”, Josh Anderson, vient de connaître le match de sa vie.

Deux buts, une performance incroyable, et une communion parfaite avec la foule du Centre Bell. Un véritable guerrier, un joueur des séries, celui qu’il voulait expédier à la porte, voilà qu’il devient l’âme du Canadien lors de ce match crucial contre les Sénateurs d’Ottawa.

Et là, l’ironie est énorme. Tandis que Bergeron passait son temps à critiquer Martin St-Louis pour ne pas avoir pris de mesures drastiques contre Anderson, voilà que ce même joueur prouve qu’il est exactement ce dont le Canadien a besoin pour faire une percée en séries.

Bergeron avait voulu que St-Louis soit plus dur avec Anderson, qu’il le punisse pour ses performances inconstantes, qu’il le renvoie dans les gradins pour lui apprendre la leçon.

Ce qu’il prédisait comme une catastrophe pour Josh Anderson, et ce qu’il espérait ardemment comme un signal d’alarme pour Martin St-Louis, se transforme en une leçon de hockey et de leadership qu’il devra avaler avec amertume.

Josh Anderson a non seulement marqué deux buts décisifs, mais il a également offert une performance d’une intensité qui a littéralement électrisé la foule.

Quand il a nivelé le pointage en troisième période puis marqué son deuxième but dans un filet désert, le Centre Bell a explosé. Sous un tonnerre d’« Olé ! Olé ! Olé ! », Anderson n’a pas caché sa joie, mettant la main sur son cœur, symbole de la communion totale avec les partisans.

Et ce moment, Michel Bergeron l’a raté. Au lieu de reconnaître la transformation de ce joueur, il s’est obstiné à critiquer.

Dans une entrevue avec Marc Denis après la rencontre, la foule en liesse ne laissait aucun doute : Josh Anderson était devenu le héros de la soirée.

Quand l’attaquant a dit qu’il avait “des frissons”, il parlait à tout le peuple montréalais. Cet instant de communion entre l’équipe et la ville n’était pas simplement une victoire, mais un symbole de ce qu’Anderson représente pour les Canadiens en ce moment : un joueur prêt à tout pour sa ville et pour sa cause.

Il est celui qui incarne le hockey de séries, celui que Michel Bergeron avait souhaité faire envoyer dans les gradins pour lui apprendre la leçon.

Quelle ironie. Ce même joueur que Bergeron avait désigné comme étant “lâche”, celui qu’il avait jugé “soft”, venait de prouver qu’il est un guerrier, un véritable combattant du printemps.

Cela fait écho à ce que Bergeron avait dit précédemment, alors qu’il se réjouissait presque de la possibilité que St-Louis envoie Anderson “dans les gradins” pour lui faire comprendre que sa place n’était pas acquise, surtout après un match où Anderson semblait avoir manqué de combativité.

“Si tu ne veux pas jouer, regarde le match de la passerelle”, avait crié Bergeron lors de ses critiques. Pour lui, St-Louis était trop “soft”, trop paternaliste, trop enclin à protéger ses joueurs au lieu de leur montrer qui est le patron.

“On n’a pas besoin d’un coach qui leur fait des câlins”, avait-il déclaré. Ce genre de propos ne faisait qu’ajouter à l’hostilité qui pesait sur l’entraîneur, à une époque où Bergeron faisait tout pour l’attaquer.

Il lui reprochait de ne pas être assez dur, de ne pas exiger plus de ses vétérans comme Anderson. Mais voilà qu’Anderson, le même joueur que Bergeron voulait expédier ailleurs, s’est révélé comme un atout indispensable pour cette équipe qui fonce droit vers les séries.

Et ne parlons même pas de Nick Suzuki. Bergeron, dans sa colère et sa frustration, n’a pas cessé de s’acharner sur le capitaine du Canadien.

Il a critiqué Suzuki pour avoir refusé de participer au Championnat du monde, lui reprochant de manquer d’engagement, de “softitude”, comme il l’avait exprimé.

Bergeron avait même pris le temps de dépeindre sa vie personnelle en évoquant une histoire d’hôtel à 4000$ la nuit, comme si cela pouvait en quelque sorte diminuer la valeur d’un joueur comme Suzuki. (le capitaine s'était payé du bon temps avec son amoureuse dans un hôtel deluxe en République Dominicaine pour la demander en mariage).

“Regardez-moi cette chambre à 4000$ la nuit”, avait-il ironisé, dans un élan de mépris total. En critiquant Suzuki sur des aspects personnels aussi futiles, il avait voulu le réduire à l’image de quelqu’un d’arrogant et de déconnecté, ne voyant pas que le joueur est justement celui qui porte l’équipe sur ses épaules.

Et aujourd’hui, tout ce qu’il disait s’avère être une fausse route. Suzuki est devenu l’un des meilleurs pointeurs de la LNH depuis cette sortie de Bergeron, et il l’a prouvé sur la glace, en donnant le meilleur de lui-même, malgré tout ce que le “Tigre” pouvait en dire.

Dans ce contexte, Michel Bergeron se retrouve dans une position plus que délicate. Il a critiqué Suzuki, et Suzuki est devenu le joueur qu’il est aujourd’hui.

Il a attaqué St-Louis pour sa “softitude”, et voilà que St-Louis mène l’équipe vers les séries, prouvant qu’un leadership différent peut aussi être efficace.

Ce n’est pas un hasard si la foule a crié son nom hier. Ce n’est pas un hasard si Anderson est devenu le héros du jour.

On comprend maintenant pourquoi Michel Bergeron est de moins en moins présent sur les ondes de TVA Sports. Le ciel lui est tombé sur la tête. Les joueurs qu’il dénigrait sont aujourd’hui les héros de la ville, et lui, il se retrouve à se perdre dans ses propres contradictions.

Ce qui est clair, c’est que Bergeron n’a plus sa place dans ce débat. Le hockey a évolué, et avec lui, la notion de leadership, la notion de performance.

St-Louis, Suzuki, Anderson, tous ces joueurs lui ont démontré qu’il avait tort, et ce n’est pas demain la veille que l’opinion du “Tigre” aura le moindre impact sur l’évolution de cette équipe.

Et bien aujourd’hui, c’est un Josh Anderson racheté qui brille sous les projecteurs. Son comportement sur la glace, sa volonté de sacrifier pour l’équipe, et son incroyable connexion avec les partisans du Centre Bell prouvent à quel point il est prêt pour la “danse du printemps”.

Il a non seulement répondu aux attentes de l’équipe, mais il a survolé le match avec la passion d’un joueur fait pour les séries. C’est ça, un vrai guerrier, un type capable de tout donner quand il faut.

Et maintenant, Michel Bergeron doit avaler ses paroles. 

Inutile de rappeler que Nick Suzuki est le meilleur pointeur de la LNH depuis le tournoi des 4 Nations, un joueur de premier plan, celui qui mène son équipe avec brio.

Bergeron a beau se répéter, il est clair qu’à chaque fois qu’il se permet de juger un joueur, le contraire de ce qu’il prédit se produit.

L’an passé, le Tigre n’a pas hésité à qualifier Paul Maurice de “pire coach de l’histoire de la LNH”, un jugement tranché et sans appel.

Mais comme d’habitude, la réalité a pris un autre tournant. Maurice a non seulement prouvé que les critiques de Bergeron étaient totalement infondées, mais il a mené les Panthers de la Floride à la Coupe Stanley.

Paul Maurice est considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs de la LNH, une véritable légende du sport. C’est un exemple parfait de la règle non écrite : Michel Bergeron ouvre la bouche pour critiquer...et se le fait remettre dans les dents. Sa capacité à se tromper semble presque surnaturelle.

Le plus ironique, c’est que Michel Bergeron, toujours aussi sans pitié dans ses commentaires, a perdu toute crédibilité avec ces attaques incessantes.

Si la direction de TVA Sports continue de l’inviter, c’est bien parce que son rôle de “méchant” du hockey québécois fonctionne encore, mais il faut bien avouer qu’il devient de plus en plus difficile d’écouter un homme qui, à chaque analyse, semble déconnecté de la réalité.

Il se trouve là, comme un expert d’un autre temps, constamment à contre-courant de l’évolution du jeu et des joueurs.

Aujourd’hui, c’est Josh Anderson qui incarne la fierté de la ville, un joueur capable de tout donner pour sa ville, pour ses partisans.

Il devient le roi de Montréal, et Bergeron, lui, se retrouve avec le visage de la défaite, dans la position de celui qui a eu tort.

Aujourd'hui, Michel Bergeron, malgré sa grande gueule, doit se faire tout petit. Le ciel vient littéralement de lui tomber sur la tête, et il semble que son poids dans le monde du hockey québécois diminue un peu plus chaque jour.

Le grand Michel Bergeron, le Tigre, n’est plus qu’une ombre de ce qu’il était autrefois...