Le cauchemar que vit Zachary Bolduc à l’heure actuelle est plus qu’un simple passage à vide. C’est une descente brutale, une gifle stratégique orchestrée en public par Martin St-Louis.
Ce soir, alors que le Canadien a gagné à Vancouver grâce à la magie de Demidov, Bolduc est tombé dans un rôle qui frôle la caricature.
Le Québécois n’a joué que 11 minutes et 57 secondes.
Pourquoi? Parce que Bolduc a été retiré de la première unité d’avantage numérique, relégué sur le quatrième trio, et laissé à lui-même dans un système qu’il ne semble tout simplement pas comprendre. Pendant que Demidov prenait sa place sur le powerplay et a connu une soirée magique, Bolduc regardait, impuissant, sa valeur s’effondrer à vue d’œil.
Le message envoyé par Martin St-Louis est clair : Zachary Bolduc est un passager de fond d’alignement.
À Saint-Louis, Bolduc jouait sur le top 6. Il avait un rôle sur la première vague d’avantage numérique. Il faisait partie intégrante des plans offensifs.
Il avait la confiance du personnel d’entraîneurs et une place assurée dans l’élan stratégique de l’équipe. Dès son arrivée à Montréal, il a bénéficié du même traitement, du moins en apparence.
On lui a offert un rôle sur le PP1, non pas parce qu’on croyait réellement en lui, mais parce qu’on voulait justifier de le faire jouer sur un quatrième trio en 5 contre 5. C’était un cadeau empoisonné, une illusion de valeur.
Et maintenant, c’est terminé. Bolduc n’a plus rien.
La première unité d’avantage numérique? Donnée à Demidov qui est en feu. Le trio offensif? Abandonné dès le départ.
Joe Veleno et Kirby Dach... deux coéquipiers pour tomber dans la déprime...
Sur la glace, Bolduc semble errer. Il ne comprend visiblement pas les rouages du système man-to-man imposé par St-Louis.
Il perd ses repères en couverture défensive. Il ne lit plus le jeu comme il le faisait à Saint-Louis. Et plus grave encore : il ne joue pas avec l’instinct qui faisait sa force.
Le ciel vient de lui tomber sur la tête.
Depuis une semaine, les signes s’accumulaient. Le coaching staff avait commencé à lui parler plus sèchement. Le ton avait changé. L’attitude aussi.
À Saint-Louis, il était un jeune joueur en croissance. À Montréal, il est un indésirable.
Tout porte à croire que Martin St-Louis n’a jamais véritablement cru en Zachary Bolduc. Il a joué ses cartes comme il le fait souvent : en offrant des minutes symboliques pour éviter les remous, tout en préparant la transition vers les joueurs qu’il considère comme ses vrais piliers. Demidov, Hutson, Caufield, Suzuki… Bolduc n’est pas dans ce cercle de confiance.
Et ce soir, le couperet est tombé. Sur l’avantage numérique, l’unité Demidov est flamboyante, dynamique, créative. On voit tout de suite que le nouveau plan stratégique de St-Louis tourne autour du jeune Russe.
Caufield, Suzuki, Slafkovsky et Hutson suivent le "Demi-god".
Bolduc, lui, n’a jamais semblé à l’aise à 5 contre 5. Trop hésitant. Trop lent à réagir. Et incapable de s’imposer devant le filet ou en entrée de zone. Mais au moins, il avait la première unité d'avantage numérique pour produire.
Son retrait de la première vague n’est pas une punition. C’est une sentence.
Peut-on relancer Bolduc? Peut-on espérer un revirement?
Pas tant que Martin St-Louis le place dans sa niche. Pas avec ce système. Pas avec cette approche punitive et incohérente. Il faudra un miracle, ou un changement radical dans l’attitude du staff, pour lui redonner confiance.
Bolduc regrette-t-il Saint-Louis?
La question mérite d’être posée. À voir son langage corporel, ses hésitations, son regard fuyant sur le banc, on sent une détresse.
À Saint-Louis, il avait des repères. À Montréal, il est en exil. Loin de ses automatismes, de ses complices, et de son style naturel. Il joue constamment sur la défensive, comme s’il voulait éviter de faire une erreur, au lieu de créer.
Et pendant ce temps, St-Louis lui coupe les ailes.
Un joueur sacrifié?
Il y a une cruauté dans tout cela. Bolduc n’a pas été mauvais. Il n’a pas triché. Il a fait ce qu’on lui a demandé. Il a travaillé. Il s’est intégré. Mais il ne correspond tout simplement pas au moule. Et dans cette équipe, si tu ne corresponds pas au moule, tu es jeté.
Bolduc est un joueur offensif pur. Un franc-tireur, un joueur instinctif, qui a besoin d’espace, de liberté, de confiance. Ce système ne lui offre rien de cela.
Il est une victime collatérale.
La suite?
Il n’a que 22 ans. Il faut juste que St-Louis... lui ouvre son coeur...
Pour un jeune Québécois, enfiler le chandail du Canadien, c’est le rêve absolu, celui qu’on caresse depuis l’enfance, sur les patinoires de quartier ou dans les cours d’école.
Relégué sur le quatrième trio, coincé entre des rôles défensifs qui ne correspondent pas à son identité de marqueur, il regarde autour de lui et voit le jeu lui échapper un peu plus chaque soir.
Ce n’est pas un manque d’effort ; c’est une frustration qui monte. Bolduc est venu à Montréal pour faire partie de l’histoire, pas pour y être spectateur.
Et quand on réalise que le Québec risque de devenir le théâtre de son cauchemar, il y a là quelque chose de profondément cruel.
Une cruauté... à la Martin St-Louis...
