Le marché des transactions brûle à Vancouver... et à Montréal...
Il y a des soirs où tout change. Des soirs où les performances ne sont plus anodines, mais deviennent des points tournants.
Et jeudi soir, c’est exactement ce qui s’est produit. Parce qu’en livrant son match le plus complet depuis son arrivée dans l’organisation du Canadien de Montréal, Joe Veleno a mis la hache dans la hiérarchie du centre… et a forcé la direction à regarder vers l’Ouest canadien pour faire de la place.
Joe Veleno a fait du bruit. Beaucoup de bruit. Et ce vacarme a résonné jusque dans les bureaux du Canadien de Montréal, mais surtout… à Vancouver, où les Canucks ont eux-mêmes contacté Kent Hughes dans les heures qui ont suivi.
Car oui, c’est bien Vancouver qui a décroché le téléphone. Pas l’inverse. Ce sont les Canucks qui cherchent désespérément un attaquant bottom six, jeune, capable de jouer au centre comme à l’aile, et prêt à combler un trou grand comme le vide laissé par leur manque de profondeur.
Et ce qu’ils ont vu dans les derniers jours, c’est simple : Owen Beck et Oliver Kapanen ne feront pas l’équipe à Montréal. Pas parce qu’ils sont mauvais. Mais parce que Joe Veleno a verrouillé son poste.
On ne parle pas ici d’une impression floue ou d’une rumeur. Joe Veleno a officiellement gagné son poste de centre sur la 4e ligne. Il a été parfait contre Toronto : physique, intense, rapide, intelligent. Il a incarné le joueur que Martin St-Louis veut dans son vestiaire.
« Il a compris ce que le match demandait », a lancé St-Louis.
« Il a le coup de patin et le physique pour simplifier les séquences et gagner ses batailles. »
Dans un match que Martin St-Louis a décrit comme « 60 minutes de bon hockey », le nom qui est ressorti plus que tout autre est celui de Joe Veleno. L’ancien des Red Wings a enfin livré ce qu’on attendait de lui : des replis défensifs, une présence physique constante, une lecture sans faille de la zone neutre… et surtout, cette capacité à simplifier le jeu quand la situation l’exige.
St-Louis ne s’est pas gêné pour le dire.
Quand Lane Hutson, peu friand des compliments inutiles, affirme que Veleno « est affamé, c’est une super addition », on comprend que le message est reçu à l’interne. Veleno ne repassera pas par Laval. Le CH ne prendra pas le risque de le perdre au ballottage.
Et dans un système où Samuel Blais est déjà le 13e attaquant et que Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky, Cole Caufield, Kirby Dach, Ivan Demidov, Patrik Laine, Samuel Bolduc, Alex Newhook, Jake Evans, Brendan Gallagher et Josh Anderson sont intouchables, Veleno a volé la dernière chaise disponible. La suite est mathématique : il ne reste plus de place au centre... ni à l'aile...
Le prix du succès? Deux sacrifiés.
Owen Beck et Oliver Kapanen, deux des espoirs les plus intrigants de l’organisation, se retrouvent face à un mur. Ce n’est plus une question de performance : c’est une question de structure. Il n’y a plus de place.
Et c’est là que les Canucks de Vancouver entrent en jeu, avec leur besoin pressant d’ajouter un jeune attaquant capable de flotter entre les trios, solide défensivement.
Ils ne veulent pas un vétéran au rabais.
Ils ne veulent pas un joueur en fin de parcours.
Ils veulent un jeune. Un Beck. Un Kapanen.
Et ils ont contacté le Canadien pour le leur dire.
Dans la majorité des cas, c’est le DG qui magasine son joueur. Mais ici, c’est l’inverse. Les Canucks ont flairé l’opportunité. Ils ont vu la congestion au centre du CH. Ils ont lu les signaux envoyés par l’usage de Veleno. Ils ont compris que Beck et Kapanen sont "rétrogradables", mais sans ballottage.
Et ils savent que ces deux joueurs ont de la valeur.
Les deux sont prêts, mais barrés.
Vancouver, confronté à l’inconstance et la fragilité de Filip Chytil comme 2e centre, sont confrontés à avoir Teddy Blueger et Aatu Raty comme 3e centre et 4e centre en ce moment.
Faible... très faible...
Et qui mieux que le Canadien, pris avec deux jeunes centres qu’il ne peut garder, pour combler ce vide?
Ce n’est pas la première fois que l’un de ces jeunes est utilisé comme appât. Rappelons que Kent Hughes a offert aux Bruins un trio complet pour mettre la main sur Pavel Zacha :
Oliver Kapanen.
Jayden Struble.
Joshua Roy.
Trois espoirs, trois jeunes à potentiel, pour un seul nom : Zacha. Un vrai centre numéro deux, fiable et robuste, exactement ce qu’il manque à Montréal.
Mais Boston a refusé. Les Bruins voulaient Owen Beck et plusieurs autres éléments. Et ce simple fait a tout changé. Car au moment où Boston a dit non à Kapanen, la direction du Canadien a réalisé que leur banque de jeunes centres ne valait pas autant qu’ils l’espéraient.
Depuis ce jour, la valeur perçue de Beck et Kapanen est devenue une obsession.
Et Veleno, en verrouillant sa place, vient de les forcer sur le marché.
Dans cet échiquier brutal, Joshua Roy a déjà été sacrifié. Renvoyé à Laval. Aucun impact. Zéro retour médiatique. Son nom n’est même plus prononcé dans les discussions de transactions.
Il n’a pas survécu au bruit.
Il n’a pas survécu à la pression.
Et surtout, il n’a plus de valeur.
Vancouver ne veut pas de Joshua Roy.
Ils veulent Beck.
Ou Kapanen.
Et si ce n’était que le début?
Il faut comprendre une chose : le Canadien ne cherche pas nécessairement à échanger Beck ou Kapanen pour un centre. Ce rêve-là est ailleurs. Pour aller chercher un vrai 2C, Kent Hughes vise plus haut : un Zacha, un Ryan O’Reilly, un Sidney Crosby.
Beck ou Kapanen ne seront pas la monnaie principale dans ces dossiers. Mais ils peuvent représenter un excellent "throw-in".
Jayden Struble voit sa valeur baisser jour après jour à Montréal. Engström va bientôt le dépasser. Xhekaj est intouchable comme 6e défenseur. Et son nom continue de circuler dans les packages de transactions.
Quant à Filip Mesar, ses déclarations incohérentes sur Marchand et les bagarres ont ridiculisé son profil. Pascal Vincent l’a recadré publiquement. Il ne comprenait plus ce qu’on attend de lui. Et ça se voit.
Mais force est d'admettre qu'il a connu un bon camp.
Le Canadien a trop de centres.
Trop de profils similaires.
Trop de promesses, pas assez de rôles.
Et c’est pour ça que le marché s’agite. Parce que des équipes comme Vancouver voient ce déséquilibre… et veulent en profiter.
Mais attention : Beck n’est pas donné.
Kapanen ne sera pas donn
Le CH veut de la valeur. Du concret.
Et avec Joe Veleno qui impose son autorité qui peut jouer à l'aile ou au centre, les autres n’ont qu’une option : trouver une nouvelle adresse.
Le message est clair. Veleno a gagné. Il ne bougera pas.
Beck et Kapanen? Ils n’ont pas perdu… mais ils sont devenus sacrifiables.
Et cette fois, ce n’est pas Montréal qui appelle.
C’est Vancouver qui frappe à la porte.
Et dans cette nouvelle dynamique, le rapport de force change.
Car parfois, ce n’est pas le DG qui vend.
C’est le marché qui réclame.
D’autres équipes surveillent. Nashville, qui avait déjà discuté avec Montréal au sujet de Beck dans une transation pour Ryan O’Reilly, est encore actif.
Boston, bien que refroidi par le refus de l’échange Zacha, continue de suivre Kapanen, Beck et Struble.
Et Pittsburgh, dans le cadre du dossier Crosby, garde un œil discret sur Beck, surtout si Montréal veut repasser à l’attaque cet hiver.
Mais la nouveauté, c’est que les Canucks sont les plus urgents. Leur situation au centre est intenable. Ils ne veulent pas commencer la saison avec un trou béant.
Pendant ce temps, à Montréal, trop de jeunes ont vu leur nom circuler dans des transactions. Trop de discussions ont été médiatisées. Et trop peu ont été démenties par la direction.
Le message est clair : à Montréal, même les bons jeunes ne sont plus intouchables.
Owen Beck le sait. Oliver Kapanen le sait. Et Joe Veleno… vient de le confirmer.