La scène qui se joue actuellement autour de David Savard chez le Canadien de Montréal frôle l’inédit.
Joueurs, entraîneurs, coéquipiers, tout le monde monte au front pour implorer Kent Hughes de ne pas l’échanger.
C’est presque une opération de sauvetage émotionnelle, un plaidoyer public pour convaincre la direction de garder le vétéran défenseur.
C’est beau. C’est touchant. Mais… c’est aussi un peu malaisant.
On voit des jeunes joueurs comme Arber Xhekaj, qui considère Savard comme un grand frère, supplier presque ouvertement qu’il reste.
Nick Suzuki, en tant que capitaine, insiste sur l’importance du leadership de Savard et sur son rôle crucial dans l’encadrement des jeunes défenseurs.
Même Martin St-Louis, qui tente de garder un ton neutre, n’a pas caché son attachement au vétéran.
Et puis il y a Brendan Gallagher. Lui aussi, il donne tout pour l’équipe. Lui aussi, il incarne l’ADN du Canadien. Mais personne ne parle de lui comme on parle de Savard.
Il sait qu’il n’est pas échangeable avec son lourd contrat, mais il doit bien sentir que cette vague d’amour publique pour Savard ne s’applique pas à lui de la même manière.
Et Jake Evans dans tout ça ?
Un autre qui doit avoir le moral dans les talons, c’est Jake Evans. Lui aussi pourrait être échangé. Lui aussi a un impact dans le vestiaire. Mais où sont les témoignages pour lui ? Où est le plaidoyer pour empêcher son départ ?
Evans est dans une situation différente. Tout le monde sait qu’il va être échangé, mais personne ne fait de campagne pour le garder.
Peut-être est-ce parce que sa valeur sur le marché est plus élevée et que son départ semble plus « logique ». Mais humainement, il doit ressentir une forme d’injustice en voyant que tout le monde se bat pour sauver Savard, mais pas pour lui.
Ce plaidoyer public met Kent Hughes dans une situation délicate. Il voit bien que l’équipe tient à Savard. Il comprend que l’échanger enverrait un message difficile aux jeunes. Mais les affaires sont les affaires.
Et ce qu’on sait, c’est que Hughes avait déjà tenté de l’échanger l’an dernier pour un choix de première ronde, mais n’avait pas trouvé preneur.
Savard, en apprenant cela, a dû encaisser un énorme choc. Tout ce qu’on lui a dit sur son rôle de mentor, sur l’importance de son leadership… Était-ce simplement un mensonge pour camoufler l’échec d’une transaction ?
En attendant, le décompte est enclenché.
Savard le sait. Ses coéquipiers aussi.
Mais malgré toute cette vague d’émotions et ces déclarations poignantes, le business du hockey est impitoyable. Et ce n’est pas une pétition sentimentale du vestiaire qui changera la réalité du marché des transactions.
Reste que les réactions se multiplient au sein du vestiaire du Canadien. David Savard est un joueur respecté, apprécié, et son départ laisserait un vide énorme sur et hors de la glace.
C’est pourquoi ses coéquipiers ne cachent pas leur inquiétude à l’idée de le voir partir.
Arber Xhekaj, qui le considère comme un mentor, a ouvertement fait part de son attachement au vétéran :
« Il est dans mon coin. C’est le gars numéro un dans mon coin. Chaque match, chaque pratique, je me tourne vers lui pour des conseils… Il me dit toujours de garder le sourire, peu importe la situation. C’est le meilleur coéquipier à avoir dans une équipe. Il m’a énormément aidé. »
Nick Suzuki, de son côté, a insisté sur l’impact inestimable de Savard dans la chambre :
« Ce sont des moments stressants pour tout le monde, mais surtout pour lui. On sait à quel point il est important ici. Il apporte du calme à notre groupe et nous, les jeunes, on apprend énormément grâce à lui. Il a été un modèle toute la saison. »
Même Martin St-Louis, qui tente généralement de garder une certaine distance avec les rumeurs de transactions, a reconnu à demi-mot qu’un départ de Savard serait une lourde perte :
« C’est un joueur qui amène beaucoup à notre équipe. Il a l’expérience, le leadership et il fait toutes les petites choses que les gens ne voient pas. C’est un joueur sur lequel tu peux compter en tout temps. Peu importe ce qui arrive, il va tout donner. »
Mais malgré cette mobilisation, Kent Hughes reste attentif aux offres. Et les prétendants ne manquent pas.
Selon Sportsnet et The Athletic, les Oilers d’Edmonton restent les favoris dans ce dossier. Leur désavantage numérique est un désastre, et ils voient en Savard une solution immédiate pour solidifier leur brigade défensive.
L’idée qu’il puisse changer de vestiaire le 6 mars, juste avant d’affronter le Canadien avec les Oilers, ajoute une dimension dramatique à cette situation.
Les Jets de Winnipeg restent aussi une option crédible, eux qui cherchent un défenseur fiable pour encadrer leurs jeunes arrières.
Toutefois, l’option qui surprend, c’est l’intérêt des Maple Leafs de Toronto, qui ont fait de Savard une priorité. La possibilité de le voir échangé dans sa propre division ne semble pas déranger Kent Hughes, ce qui ajoute un autre élément de stress pour le vétéran.
Enfin, les Sénateurs d’Ottawa et l’Avalanche du Colorado restent aussi dans la course, bien que leur niveau d’agressivité dans les négociations soit un cran en dessous de celui d’Edmonton et de Toronto.
Pendant que ces discussions se poursuivent, la famille de David Savard vit un véritable cauchemar.
Sa femme et ses enfants sont sous une pression constante, bombardés de rumeurs, d’incertitudes et de questions. À l’école, ses enfants entendent leurs camarades parler des rumeurs.
Imaginez le stress que cela doit représenter pour eux. Ils voient leur père plongé dans l’incertitude, ils entendent les journalistes en parler sans cesse, et ils ressentent cette anxiété au quotidien.
Même si rester au Canada, à Toronto ou Ottawa, faciliterait les choses sur plusieurs plans (pas de changement de visa, proximité avec Montréal), l’incertitude de devoir déménager à Winnipeg ou Edmonton est une source de stress énorme.
Et maintenant que les médias anglophones comme Sportsnet et la Gazette annoncent sa future transaction comme une certitude, il devient de plus en plus difficile pour Savard et sa famille de rester optimistes.
Le décompte est lancé.
L’inévitable approche.
Et malgré tous les plaidoyers de ses coéquipiers, David Savard sait que son sort est probablement déjà scellé.