Le pire scénario possible pour David Reinbacher: une soirée catastrophique

Le pire scénario possible pour David Reinbacher: une soirée catastrophique

Par Marc-André Dubois le 2025-02-19

Il y a des soirs où tout va mal, où rien ne fonctionne, où chaque présence sur la glace se transforme en une catastrophe annoncée.

Pour David Reinbacher, ce mercredi à la Place Bell a été l’un de ces soirs. Lui qui espérait faire bonne impression avec le Rocket de Laval après sa longue réhabilitation a plutôt connu un match cauchemardesque, un baptême du feu cruel pour un jeune défenseur qui traîne déjà un lourd bagage de pression et de critiques.

Ce que plusieurs redoutaient est devenu réalité : le pire scénario pour Reinbacher. Après des mois d’attente, de spéculations et d’espoirs, son premier match officiel en Amérique du Nord a été un véritable naufrage.

Présent sur la glace pour les quatre premiers buts du Moose du Manitoba, il a semblé dépassé, hésitant, complètement hors du rythme.

Son différentiel de -2 ne raconte qu’une partie de l’histoire : ce soir, il avait l’air d’un touriste sur la glace.

Bien sûr, il faut être compréhensif. Reinbacher a manqué énormément de temps après sa blessure au genou subie lors du camp d’entraînement du Canadien.

Il est normal qu’un jeune défenseur, plongé dans un tout nouvel environnement, ait besoin d’un certain temps d’adaptation. Mais encore faut-il voir des signes encourageants. Ce soir, il n’y en avait aucun.

Sur le premier but, Reinbacher croyait avoir bien fait en stoppant Dominic Toninato devant le filet, mais la rondelle a glissé derrière lui et le Moose a ouvert la marque. Un manque de confiance, d’exécution, de solidité défensive.

Puis, ce fut l’effondrement total. Une erreur de positionnement sur le but de Jaret Anderson-Dolan, une autre séquence où il a été battu de vitesse par Ben King, puis un dernier coup de massue lorsque C.J. Suess a marqué après une mauvaise couverture défensive.

À chaque présence, Reinbacher semblait incertain, trop lent dans ses décisions, trop fragile face à l’intensité de la Ligue américaine.

Le pire scénario pour sa confiance.

Pour un espoir déjà critiqué avant même de jouer son premier match dans l'organisation du Canadien, cette contre-performance est une vraie catastrophe.

Non seulement ses détracteurs en auront pour leur argent, mais il pourrait lui-même voir sa confiance en prendre un coup.

Pendant ce temps, Logan Mailloux s’illustre, encore une fois. Deux buts, une présence imposante, un jeu confiant. L’écart entre les deux jeunes défenseurs était frappant ce soir.

Pendant que Mailloux prouve qu’il frappe à la porte de la LNH, Reinbacher a donné l’impression qu’il en était encore très loin.

Un long chemin devant lui.

Il faut espérer que Reinbacher soit mentalement fort, parce qu’il va devoir se relever rapidement. Ce n’est qu’un match, mais c’est exactement ce qu’il ne fallait pas dans son contexte. La patience est essentielle, mais l’environnement montréalais n’est pas réputé pour sa patience.

Ce soir, c’était un cauchemar, et il ne peut qu’espérer que les prochains matchs lui permettent de se réveiller. Parce que pour l’instant, ce qui devait être un nouveau départ ressemble déjà à un chemin de croix.

Si David Reinbacher espérait un peu de clémence après son match cauchemardesque, il n’a pas été servi. TVA Sports n’a montré aucune pitié, en titrant sans détour que le défenseur du Canadien avait "connu une soirée pénible" et qu’il avait "complètement choké".

Un verdict brutal, mais difficile à contester après une performance où il a semblé totalement dépassé.

Ce n’est pas seulement ce match contre le Moose du Manitoba qui en fait un désastre : c’est l’accumulation de déboires depuis qu’il a été repêché.

Reinbacher vit un véritable enfer depuis que le Canadien l’a sélectionné au cinquième rang du repêchage 2023. Dès l’instant où Kent Hughes a prononcé son nom au lieu de celui de Matvei Michkov, une immense vague de critiques s’est abattue sur lui.

On l’a comparé à un choix conservateur, un joueur "correct" mais loin d’être une future vedette.

Puis, il y a eu son passage en Suisse avec Kloten. Une saison où il a été trop souvent laissé à lui-même, évoluant dans une équipe médiocre qui n’a fait qu’exposer ses lacunes.

Pendant ce temps, d’autres espoirs de sa cuvée faisaient tourner les têtes avec des performances dominantes.

Ensuite, il a enfin eu sa chance au camp du Canadien… pour subir une grave blessure au genou face aux Maple Leafs.

Une blessure qui l’a privé de précieuses semaines de développement, qui l’a forcé à tout recommencer à zéro alors que chaque minute de jeu comptait pour lui.

Et maintenant, après des mois d’attente, après qu’on lui ait donné une opportunité de rebondir avec le Rocket, il s’effondre complètement dès son premier match. Ce match devait être un nouveau départ, il est devenu un point de non-retour.

En regardant le match de ce soi,r, Reinbacher a l’air perdu, déboussolé, écrasé par la pression. Il arrive à Laval en pleine reconstruction de sa confiance, et dès le premier soir, il se retrouve sur la glace pour les quatre premiers buts de l’adversaire.

Les caméras l’ont capté les mains sur les hanches après chaque séquence difficile, le regard vide, sans réponse.

Pauvre lui. Ce n’est même plus une question de talent, mais bien de mental. Reinbacher semble avoir tout le poids du monde sur ses épaules, et ce premier test en Amérique du Nord l’a écrasé.

Et TVA Sports ne lui a fait aucun cadeau. En titrant qu’il avait "connu une soirée pénible", ils ont envoyé un message brutal : la patience ne sera pas infinie. Les attentes sont énormes, et ce match a fait plus de mal que de bien à sa réputation déjà fragile.

Ce n’est qu’un match, mais dans un marché aussi exigeant que Montréal, l’image compte autant que la performance. En une soirée, Reinbacher est passé du statut d’espoir en attente à celui de bouc émissaire potentiel.

S’il n’arrive pas à redresser la barre rapidement, la pression ne fera qu’augmenter. Parce que plus que jamais, les projecteurs sont braqués sur lui, et l’opinion publique est impitoyable.

David Reinbacher fait pitié, et la seule façon d’échapper à cette spirale infernale, c’est de prouver à tout le monde qu’il peut surmonter l’adversité. 

À lui de relever la tête.