Si Jake Evans n’avait pas sa place avec le Canadien, la situation serait réglée depuis longtemps.
On l’aurait échangé pour un choix de repêchage quelconque, on aurait tourné la page, et merci, bonsoir.
Mais ce n'est pas le cas. Parce que tout le monde dans cette équipe sait très bien que remplacer un gars comme Jake Evans, c’est plus facile à dire qu’à faire.
Et c’est là que Kent Hughes a un dilemme entre les mains.
Le DG du Canadien jongle entre l’idée de lui offrir un nouveau contrat et celle de l’échanger avant qu’il ne parte pour rien.
Mais pendant que Hughes pèse le pour et le contre, le vestiaire, lui, ne semble pas partager cette indécision.
Les joueurs sont unanimes : Jake Evans doit rester.
Et c’est là que la vraie fracture se crée. Ce n’est pas entre les joueurs, mais entre l’administration et ceux qui sautent sur la glace chaque soir.
Parce que pour le groupe, Evans n’est pas juste un joueur de profondeur. Il est une ancre, un stabilisateur, un gars qui fait le boulot sans broncher.
Demandez à n’importe qui dans ce vestiaire : qui veut voir Evans partir ?
Silence radio.
Au contraire, plusieurs joueurs réclament que la direction fasse les choses correctement.
Renaud Lavoie l’a dit hier soir : « Pas de cachette, lui, il veut cinq ans. C’est peut-être plus une question d’années que d’argent. »
Traduction ? Jake Evans est prêt à négocier, mais il veut de la stabilité.
Le Canadien, lui, hésite. Trois ans, c’est correct. Cinq ans? Ouf.
Parce qu’on parle ici d’un contrat autour de 3,5 millions par année. Pour un centre de troisième ou quatrième trio.
Ça, ça fait réagir. Autant dans l’organisation que dans le vestiaire.
Certains joueurs savent très bien ce que Jake Evans représente pour cette équipe. Ce n’est pas lui qui fait les gros points, ce n’est pas lui qui attire les projecteurs.
Mais c’est lui qui prend les mises au jeu en fin de match.
C’est lui qui va se sacrifier en désavantage numérique.
C’est lui qui va faire le sale boulot qu’aucun autre ne veut faire.
Et si Evans part, qui va prendre sa place ? Owen Beck ? Trop jeune.
Christian Dvorak ? Désolé, mais un gaucher fragile et lent n’est pas la solution.
La question est donc simple : est-ce que Jake Evans vaut 3,5 millions sur plusieurs années ?
Une partie du vestiaire répond oui, sans hésiter.
Les joueurs qui le côtoient savent très bien qu’il est un pilier invisible. Un gars qui ne se plaint jamais, qui fait le travail sans broncher.
Les jeunes ont besoin de joueurs comme ça autour d’eux.
Mais la direction du Canadien, elle, se pose des questions. Si on paye Evans ce prix-là, qu’est-ce que ça veut dire pour la masse salariale ?
Est-ce qu’on va manquer de place pour les jeunes qui vont exiger des contrats majeurs dans quelques années ?
L’hésitation de Kent Hughes n’est pas une surprise.
Le Canadien est dans une transition. Dans deux ans, l’objectif n’est plus de faire développer les jeunes. L’objectif, c’est de gagner. De compétitionner avec les meilleures équipes.
Alors, est-ce que Jake Evans sera une pièce essentielle de cette équipe quand viendra le temps de jouer pour vrai ?
Ou est-ce que dans trois ans, on va regarder son contrat et se dire qu’on aurait dû le laisser partir plus tôt ?
Ce qui est clair, c’est que si Evans reste, il va falloir le payer.
Et si Hughes tarde trop à trancher, la tension entre l’administration et les joueurs risque d’exploser.
Déjà, on entend que certains joueurs se demandent pourquoi Evans n’a pas encore été prolongé.
D'autres se demandent si ce serait vraiment une bonne idée.
Une chose est sûre : ce dossier ne peut pas traîner indéfiniment.
Le CH doit faire un choix.
Soit il lui offre un contrat maintenant.
Soit il l’échange et passe à autre chose.
Mais chaque jour qui passe ajoute de la tension entre le vestiaire et l'administration.
Et si Hughes ne le voit pas encore, il risque de le comprendre trop tard.
Parce que les joueurs, eux, ont déjà choisi leur camp.