Le Québec secoué: Arber Xhekaj serait échangé

Le Québec secoué: Arber Xhekaj serait échangé

Par David Garel le 2025-06-08

Le Québec est secoué : les Canadiens de Montréal sont officiellement intéressés à Nicolas Hague. Et pas qu’un peu.

Selon les propos de Nick Kypreos du Toronto Star, le CH est carrément « hot on the trail » pour acquérir le défenseur gaucher de 6 pieds 6 pouces et 245 livres des Golden Knights de Vegas.

Une annonce qui a mis le feu à tout le Québec hockey, mais qui cache surtout une réalité cruelle : Arber Xhekaj est officiellement sur le marché.

Le CH veut des colosses. Le Combine 2025 l’a prouvé. Kent Hughes, Jeff Gorton et Martin St-Louis ont multiplié les entrevues avec des défenseurs géants. Ils ont couché sur leur liste des noms comme Radim Mrtka, Simon Wong et d'autres arrières suédois de 6’6 qui ne seront jamais disponibles au 16e ou 17e rang.

Et si ce n’était pas suffisant, un autre nom surgit dans toutes les conversations de Buffalo : Kashawn Aitcheson. Défenseur droitier au profil hybride entre Jacob Trouba et Radko Gudas, Aitcheson n’a pas eu d’entrevue officielle avec le CH au Combine… mais selon Anthony Martineau de TVA Sports, le Tricolore l’aurait déjà rencontré par téléphone et en personne plus tôt cette saison.

Nicolas Cloutier confirme que le DG d’Aitcheson a souvent vu le CH dans les gradins. Coïncidence? Certainement pas. C’est une stratégie bien huilée pour dissimuler leur véritable cible… exactement comme avec Ivan Demidov l’an dernier. Surtout que celui qu'on surnomme "Kash" devrait être sélectionné exactement autour du 16-17e rang.

Une autre preuve que Xhekaj serait échangé cet été.

Pourquoi? Parce que le CH ne veut plus de petits défenseurs à gauche. Ils en ont trop. Lane Hutson, Mike Matheson… mais surtout, ils ne veulent plus d'Arber Xhekaj.

Xhekaj, alias "le Shérif", le "bad boy" de la métropole, celui qui vendait des chandails à la tonne dans les boutiques du Centre Bell, n’est plus en sécurité. Il ne l’a jamais vraiment été tellement Martin St-Louis le méprise au plus haut point.

Mais le plus accablant dans cette descente aux enfers, c’est le traitement réservé à Arber Xhekaj par le coach du CH. Une fracture qui ne date pas d’hier, mais qui a éclaté au grand jour dans une séquence désormais tristement célèbre, filmée mais censurée par la production de la téléréalité diffusée sur Crave.

On y voit Martin St-Louis hurler après Xhekaj comme un vulgaire junior. L’échange, cinglant, brutal, a été jugé trop compromettant pour être diffusé.

Georges Laraque, furieux, a vendu la mèche publiquement :

« Je vous l’avais dit il y a un mois, Martin St-Louis avait dénaturé Xhekaj. » Et il avait raison. Le « Shérif » ne frappait plus, ne faisait plus peur.

Pourquoi? Parce que son propre coach l’avait démoli dans le vestiaire après une défaite, l’accusant d’être « trop agressif ».

Xhekaj, terrifié de prendre une punition, a cessé de frapper. Il a cessé d’être lui-même. Il a été dénaturé. 

Georges Laraque l’a résumé en une phrase glaçante :

« Quand tu parles de dénaturer un joueur, on commence avec ça. »

Pire encore, un autre moment coupé de l’émission illustre le mépris profond de St-Louis : lorsqu’un journaliste demande si « le Shérif est de retour », le coach rétorque avec sarcasme, devant des journalistes médusés :

« Personne ne l’appelle le Shérif dans notre vestiaire. C’est vous qui l’appelez comme ça. »

Une gifle directe à Xhekaj, à ses partisans, et à toute l’image publique du joueur. Même son burger, baptisé « Le Shérif », a été ignoré par l’organisation.

St-Louis n’a pas daigné se présenter au lancement. Pire encore : il aurait interdit le surnom dans le vestiaire. Comme si toute trace d’humanité et de marketing autour de Xhekaj devait être effacée par l’orgueil d’un entraîneur incapable de reconnaître la place affective du défenseur chez les partisans.

Tout était orchestré pour effacer Xhekaj du récit du Canadien. On a voulu le réduire à un rôle secondaire, effacer son influence, son surnom, sa personnalité. Et tout ça dans le silence d’une stratégie de relations publiques aussi froide que cruelle.

Aujourd’hui, avec l’intérêt très réel du CH envers Nicolas Hague, le message est clair comme de l’eau de roche : le plan est de remplacer Xhekaj par un joueur de même style, mais plus fiable, plus encadré, plus discipliné.

Xhekaj le sait. Il le sent. Il n’a pas besoin qu’on le lui dise directement. Il voit les recruteurs passer du temps avec des gabarits identiques au sien. Il entend les rumeurs. Il lit les articles. Il sent les regards changer à Brossard. Et si Nicolas Hague devait arriver à Montréal?

Ce serait la fin de son règne de terreur. Il ne servirait plus à rien. Sa robustesse, ses poings, ses bagarres à saveur YouTube? Tout ça deviendrait redondant. Et dans une organisation qui rêve de profondeur, de talent et de progression, la redondance est un luxe que le CH ne veut plus se payer.

Mais ce qui déchire le plus dans cette histoire, c’est le silence. Arber Xhekaj a toujours été un soldat. Il n’a jamais critiqué publiquement Martin St-Louis, même s’il savait que ce dernier ne lui faisait pas confiance.

À l’interne, tout le monde sait que Xhekaj ne faisait pas partie du “core” de St-Louis. Trop impulsif. Trop incontrôlable. Trop « non transformable ».

Et pourtant, quand le coach du Mammoth de l'Utah, André Tourigny a déclaré à 98,5 FM qu’il le prendrait « demain matin dans son équipe », on a compris toute l’injustice.

Ce n’est pas le hockeyeur qui est sur la sellette. C’est l’humain. Et ce que vit présentement la famille Xhekaj, c’est le pire cauchemar d’un jeune homme qui portait le CH sur le cœur. En réalité, une transaction serait la meilleure chose qui pourrait lui arriver afin de relancer sa carrière.

Vegas, justement, veut un défenseur identitaire. Un gars de spectacle. Un style. Une gueule. Arber Xhekaj serait une vedette instantanée à Vegas. Le shérif dans la ville du vice. Du marketing tout cuit dans le bec.

Ce n’est pas pour rien que les rumeurs les plus insistantes parlent d’un échange Xhekaj contre Hague qui. Ce serait win-win. Vegas se libère de son plafond salarial étouffant. Montréal obtient un monstre fiable, jeune (26 ans), qui est encore agent libre avec compensation, donc contrôlable.

Mais là où tout explose, c’est sur les réseaux sociaux. Depuis l’annonce de Kypreos, c’est la panique, l’exaltation, la fureur.

Des fans pleurent déjà le départ de Xhekaj. D’autres rêvent d'un vrai shérif capable de jouer au hockey et pas seulement à la boxe.

 Les forums dégoulinent de montages Photoshop où Hague porte le bleu-blanc-rouge. Et les commentaires sont unanimes : Denis Gauthier avait raison. Arber Xhekaj est bel et bien sur le marché. Ce n’est plus une rumeur. C’est une conclusion.

Et comme dans toute grande saga du CH, ce qui fait mal n’est pas la fin. C’est le sentiment d’inévitabilité. Arber Xhekaj sait qu’il va partir. Il le savait déjà avant l’annonce de Kypreos. Mais l’intérêt pour Nicolas Hague, lui, l’a transformé en simple variable. Un pion qu’on déplace. Un actif à liquider. Et pour un joueur qui avait conquis le coeur des partisans, c’est un électrochoc brutal.

Reste à voir si Kent Hughes et Jeff Gorton iront jusqu’au bout. Mais une chose est certaine : la mécanique est déjà enclenchée.

Et Arber Xhekaj, qu’on le veuille ou non, fait maintenant partie du passé programmé du Canadien de Montréal.