Le vestiaire a abandonné Martin St-Louis

Le vestiaire a abandonné Martin St-Louis

Par Marc-André Dubois le 2025-02-06

Le vestiaire du Canadien a abandonné Martin St-Louis.

Le malaise grandissant autour du coach ne se limite plus aux simples observations extérieures ou aux critiques des médias.

L’effondrement individuel de plusieurs joueurs du Canadien de Montréal laisse entrevoir une réalité inquiétante : ce vestiaire ne répond plus aux messages de son entraîneur.

Car si l’effondrement collectif du Canadien semble évident, c’est dans les erreurs individuelles que l’on comprend à quel point Martin St-Louis ne tient plus sa chambre.

Certains joueurs n’ont plus peur de faire des gaffes, comme s’ils savaient que le coach n’a plus l’autorité nécessaire pour leur demander des comptes.

Depuis la perte de Kaiden Guhle, l’équipe a sombré dans une spirale négative qui rappelle les pires moments du début de la saison.

L’énergie, la discipline et même l’effort semblent avoir disparu. Lors de la défaite humiliante contre les Kings de Los Angeles, la fragilité du groupe est apparue au grand jour. Les joueurs n’ont pas seulement perdu, ils ont été écrasés.

Dès les premières minutes, la défense s’est complètement effondrée sous la pression des Kings. Juraj Slafkovsky, qui semblait enfin avoir trouvé son rythme en décembre, a multiplié les erreurs coûteuses.

Depuis quelques semaines, Juraj Slafkovsky semble retomber dans ses vieux travers. Il n’a plus l’air du joueur affamé qui avait pris son envol en décembre.

 Son revirement coûteux en zone défensive en première période contre les Kings a mis la table pour une ouverture du score évitable. 

Pire encore, au lieu de revenir rapidement pour compenser son erreur, il s’est fait devancer sur le repli, un manque de rigueur flagrant.

Slafkovsky est un jeune joueur, et des erreurs sont attendues. Mais le problème, c’est qu’elles se multiplient et que St-Louis semble incapable de les corriger. À un certain point, on doit se demander si c’est un problème d’instruction.

Lane Hutson, pourtant présenté comme un futur général à la ligne bleue, a commis une perte de rondelle désastreuse qui a mis fin à toute chance de retour en troisième période.

Hutson a beau être un prodige offensif, il a encore beaucoup à apprendre défensivement. Son revirement en troisième période, directement sur la ligne bleue adverse, a donné lieu à une contre-attaque éclair qui s’est terminée dans le filet de Jakub Dobeš. 

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que cette même erreur avait été commise quelques jours plus tôt… et n’a pas été corrigée.

De son côté, Alexandre Carrier, malgré son but, a semblé complètement dépassé. Sur le quatrième but des Kings, il s’est écroulé dans sa propre zone en essayant de suivre un attaquant, laissant son gardien sans protection. 

Une erreur qui aurait pu être évitée avec une meilleure préparation mentale, une meilleure gestion de la pression.

Et que dire d’Alex Newhook, qui semble incapable de se sortir de sa torpeur, enchaînant les revirements au pire moment possible.

Son entrée de zone complètement ratée en troisième période contre les Kings a mené directement à un revirement qui s’est transformé en un but de Los Angeles. Une action qui aurait pu être évitée avec un minimum de discernement et de rigueur.

Mais encore une fois, aucune réaction de Martin St-Louis. Aucune tape sur la bande, aucun moment pour recentrer son joueur. C’est comme si l’entraîneur était résigné.

Même les joueurs censés être les piliers de l’équipe montrent des signes de découragement. Mike Matheson et Jake Evans, habituellement les premiers à défendre la culture du vestiaire, avaient un regard vide en entrevue d’après-match.

Evans, d’ailleurs, a fait un aveu cinglant : « On n’avait pas assez d’énergie pour rivaliser sur le forecheck. » Une phrase qui en dit long sur l’état d’esprit du groupe.

Le cas de Patrik Laine est encore plus alarmant. Celui qui devait apporter du punch offensif et aider à stabiliser l’attaque du CH traverse une période de doute immense.

Rétrogradé sur le quatrième trio, il a passé plus de temps à regarder ses coéquipiers qu’à tenter de générer des chances de marquer.

Kirby Dach, de son côté, alterne les éclairs de talent et les absences totales sur la glace. On sent un joueur en perte de repères, qui ne sait plus exactement quel rôle il doit jouer.

Martin St-Louis avait pourtant insisté, en début de saison, sur l’importance de la constance et de la discipline. Force est de constater que son message ne passe plus.

Ce que cette débandade révèle, c’est que le CH ne répond plus aux demandes de son entraîneur. Le groupe donne l’impression d’un bateau sans capitaine.

Les erreurs individuelles, qui auraient dû être corrigées depuis des mois, continuent de se produire avec une régularité inquiétante. Dans un vestiaire encore en construction, perdre la confiance de ses joueurs peut être fatal pour un entraîneur.

La question qui commence à hanter les partisans du CH est simple : Martin St-Louis a-t-il déjà perdu ce vestiaire?

Si les joueurs eux-mêmes ne croient plus en ses méthodes, alors peut-être que le vrai problème ne vient pas des erreurs individuelles, mais bien de celui qui est censé les corriger.

Ce qui frappe dans l’accumulation de ces erreurs, c’est qu’elles montrent une équipe qui ne joue plus avec un sentiment d’urgence. 

Les joueurs prennent des risques inconsidérés, sans crainte des répercussions. Un signe clair qu’ils ne craignent plus la réaction de leur entraîneur.

Un bon entraîneur n’est pas juste un motivateur, il doit être capable de discipliner ses joueurs et de les responsabiliser. St-Louis, lui, semble incapable de rappeler ses troupes à l’ordre.

Chaque match est une guerre, chaque joueur doit mériter sa place. Et c’est exactement ce qui fait la différence entre un coach qui garde le contrôle et un coach qui perd son vestiaire.

Martin St-Louis peut-il encore redresser la barre? Rien n’est moins sûr. Quand un vestiaire cesse d’écouter, il est presque impossible de regagner son attention.

Les joueurs du CH, eux, semblent déjà avoir tourné la page. Et si cette tendance se poursuit, il faudra sérieusement se poser la question : jusqu’à quand Kent Hughes va-t-il tolérer cet effondrement?

St-Louis va survivre jusqu'à la saison prochaine assurément. Mais il marche sur une glace de plus en plus mince. À un moment donné, il faut regarder les faits: 

Le CH est 30e pour les buts à 5 contre 5, alors qu'ils ont terminé en 16e position la saison dernière. Progression ou régression:

Martin St-Louis vous dira que cela fait partie du processus. Misère.