Le vestiaire du Canadien de Montréal a pris des airs de groupe de soutien mercredi matin.
"Les perdants anonymes".
Les joueurs, visiblement marqués par leur défaite humiliante 7-2 face aux Rangers de New York, ont livré des déclarations remplies de frustration et de regret.
Kirby Dach, en particulier, semblait déprimé au possible, le regard fuyant et regardant par terre tandis que Lane Hutson s’imposait lui-même le poids des échecs défensifs de l’équipe.
Dach, qui n’a amassé que deux aides en sept matchs cette saison et qui est tout simplement nuisible sut la glace, a vu sa frustration éclater publiquement lorsqu’il a brisé son bâton après un revirement en avantage numérique.
Lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il traversait une période difficile, l’attaquant de 22 ans a préféré répondre par l'ironie :
« Non, je n’aimais juste pas mon bâton. J’en avais simplement fini avec lui, c’est pourquoi je l’ai cassé. »
Une déclaration qui a créé un malaise sans précédent.
Ce sarcasme évident, accompagné d’un sourire jaune, trahit une réalité plus dure. Dach peine à trouver son rythme, et la pression commence à peser sur ses épaules.
Lorsqu’il est revenu à un ton plus sérieux, il a avoué :
« Éventuellement, ça va rentrer. Mais quand tu commences à en faire trop, c’est là que les erreurs surviennent. »
Le geste de Dach, loin d’être anodin, reflète une frustration mentale.
Il a conscience que chaque erreur est amplifiée, surtout dans un marché comme Montréal, où l’on attend bien plus d’un joueur de son calibre.
De son côté, Lane Hutson a choisi de porter seul la responsabilité des problèmes défensifs du Canadien. Après une erreur coûteuse qui a permis à Reilly Smith de marquer un but facile, Hutson n’a pas cherché d’excuses.
« Évidemment, ça commence avec moi. Tout le monde doit être meilleur, mais, moi, particulièrement. »
Malgré la dureté de sa propre critique, le jeune défenseur a reçu un peu de réconfort de Martin St-Louis, qui l’a encouragé à ne pas se défiler et à revenir plus fort.
«C’était un très mauvais jeu. Martin m’a dit de ne pas me défiler et de simplement retourner jouer. Ça faisait du bien de l’entendre. Je dois être meilleur pour les gars.»
Un vrai animateur de pastorale de Martin St-Louis. Bienvenue aux perdants anonymes, là où tu peux partager ton désarroi en étant bien certain que "Marty" va te prendre dans ses bras pour te dire que tout va bien aller.
Hutson a reconnu que son jeu comporte des risques et qu’il doit trouver l’équilibre entre audace et sécurité :
« Je dois trouver le juste milieu. Je veux m’améliorer à ce chapitre. »
Une ambiance lourde...une équipe en détresse et un animateur de pastorale qui reste positif.
Le ton de ces déclarations reflète l’état d’esprit actuel dans le vestiaire du CH.
Entre les blagues amères de Dach et les regrets de Hutson, une chose est claire : les joueurs sont à bout. Le match contre les Rangers n’a pas seulement révélé des lacunes techniques, mais aussi une fragilité psychologique qui pourrait rapidement dégénérer si l’équipe ne redresse pas la barre.
Les encouragements de St-Louis ne suffisent plus à masquer les fissures. En conférence de presse, son refus d'expliquer davantage la défaite et ses choix a agacé plusieurs journalistes et partisans.
La lune de miel entre le coach et la ville semble toucher à sa fin, alors que les critiques s’intensifient jour après jour.
On veut un coach de la LNH. Pas un animateur de pastorale. Il faut reconstruire ce vestiaire avant qu'il ne soit trop tard
Si cette scène en dit long, c’est que le Canadien de Montréal ne traverse pas qu’un simple creux de performance.
L’ambiance morose du vestiaire, teintée d’ironie, de dépression et de culpabilité, est un signe inquiétant pour une équipe en pleine reconstruction.
Les jeunes talents comme Hutson et Dach ont besoin de soutien, mais ils doivent aussi apprendre à naviguer à travers la tempête d’émotions qui accompagne la pression de jouer à Montréal.
St-Louis devra rapidement trouver des solutions, tant sur la glace que dans le vestiaire, avant que cette spirale négative ne devienne incontrôlable.
Car, à ce rythme, les joueurs du CH ne sont pas les seuls à risquer de perdre pied – l’entraîneur pourrait bien se retrouver lui aussi au centre du tourbillon de critiques, sans bouée de sauvetage à portée.
Bienvenue chez les "perdants anonymes", là où la pitié a pris le dessus.