Roman Rotenberg, l’entraîneur-chef du SKA Saint-Pétersbourg, semble avoir complètement perdu la tête en réduisant drastiquement le temps de jeu de l'un de ses meilleurs attaquants, Ivan Demidov, lors du match contre le Dynamo Minsk.
Bien que l’équipe ait remporté une victoire convaincante de 3-0, la gestion du temps de glace de Demidov a fait sourciller plus d’un journaliste québécois.
Et que dire des fans qui en veulent au coach du SKA comme s'il était leur pire ennemi. Seulement six présences, pour un total de 4 minutes et 7 secondes sur la patinoire, et aucune en troisième période.
Comment un des meilleurs joueurs de l’équipe peut-il se retrouver ainsi cloué au banc?
Rotenberg, visiblement mal à l’aise après la rencontre, s’est confondu en excuses pour expliquer cette décision. Selon lui, le Dynamo Minsk était un « très fort adversaire », capable de capitaliser sur la moindre erreur ou duel perdu.
« Si nous voulons cimenter notre défense, tout le monde doit suivre le plan de jeu. Peu importe le nom sur le chandail », a-t-il justifié en conférence de presse, visan clairement l'attaquant à qui il reproche son jeu défensif.
« Nous devons jouer pour l’équipe et pas pour son petit nombril.»
Mais ces explications laissent la majorité des observateurs sur leur faim. Surtout qu'un journaliste lui a fait remarquer qu'il pourrait vraiment affecter le développement de Demidov, ce à quoi Rotenberg a répondu du tac au tac.
« Je suis convaincu qu’Ivan se développe, il joue beaucoup avec nous. Il s’entraîne avec de grands joueurs, des vétérans, dont beaucoup ont évolué dans la LNH."
"Ils ont joué des centaines de matchs! Ils ont remporté la Coupe Stanley, il y a des gars qui ont soulevé la Coupe Gagarine. Certains ont gagné l’or olympique. Donc, il a beaucoup à apprendre. »
Ivan joue beaucoup? Mais de quoi il parle. Comment peux-tu faire jouer ton prodige 4 maigres minutes et nous dire ensuite qu'il joue beaucoup.
Et quel est le rapport avec les vétérans qui vont lui apprendre à jouer au niveau professionnel? Comment peut-il apprendre...s'il réchauffe le banc?
Demidov est l’un des attaquants les plus prometteurs du SKA et a déjà récolté 8 points en 11 matchs cette saison, malgré un temps de jeu digne d'un plombier de bas-étage.
Comment peut-on justifier un traitement aussi sévère pour un joueur aussi performant?
Il est évident que les raisons de cette mise à l’écart sont bien plus profondes. Tout le monde sait que Demidov quittera la KHL à la fin de la saison pour rejoindre les Canadiens de Montréal.
Et cela, Roman Rotenberg ne peut pas l'accepter. Derrière ses excuses d’après-match, il est clair que l’entraîneur punit en réalité son jeune attaquant pour son départ inévitable.
La frustration de voir un tel talent filer vers l’Amérique du Nord semble se traduire par une gestion punitive de son temps de glace.
Ce comportement pourrait bien nuire à l’équipe à long terme. Car si Demidov est déjà une menace offensive, il reste aussi un jeune joueur qui a besoin de temps de jeu pour continuer de progresser.
Le priver ainsi de minutes sur la patinoire pourrait non seulement freiner son développement, mais aussi ternir la réputation du SKA en tant que club formateur de jeunes talents.
Les excuses de Rotenberg ne trompent personne. Le véritable problème réside dans son incapacité à accepter que son joyau offensif s’apprête à quitter la KHL.
Demidov, pourtant brillant sur la glace, semble payer le prix d'une guerre d’égo entre les dirigeants du SKA et la réalité inévitable de son avenir en Amérique du Nord.
Les partisans du SKA et ceux du Canadien de Montréal ne peuvent qu’espérer que cette situation ne perdure pas, car ce sont bien eux qui risquent de perdre gros si Demidov continue à être ainsi mis à l'écart.
il est inacceptable de viser un joueur de la manière dont il l’a fait, surtout un jeune de 18 ans.
En évoquant que « toute erreur » pourrait être fatale et en insistant sur le respect du « plan de jeu » quel que soit le nom sur le chandail, Rotenberg envoie le message que Demidov n’est pas digne de confiance dans un match difficile.
Ce type de commentaire, surtout dans le contexte public d'une conférence de presse, peut gravement affecter la confiance d’un jeune joueur.
À 18 ans, un joueur est encore en phase de développement, et il a besoin d’encouragements et de leadership, pas d’être publiquement pointé du doigt comme un maillon faible de l'équipe.
Rotenberg parle de l’importance pour Demidov de jouer avec des joueurs expérimentés et d’apprendre d’eux, mais dans les faits, il le prive de temps de jeu, qui est l'élément clé de son développement.
Un jeune talent comme Demidov doit jouer et commettre des erreurs pour apprendre. Le punir en le laissant sur le banc est digne de l'ancien temps. Nous sommes en 2024, pas dans le régime soviétique.
Un entraîneur a la responsabilité de protéger ses jeunes joueurs dans les médias. En faisant des déclarations comme « Peu importe le nom sur le chandail », Rotenberg désavoue publiquement Demidov, envoyant son jeune joueur sous l'autobus.
Ce genre de sortie publique est d’autant plus grave que Demidov commence tout juste sa carrière. Les jeunes joueurs ont besoin d’encadrement privé et d’un soutien public, non d’être exposés à la critique de cette manière "old school" qui n'a plus sa place.
Demidov a été l’un des joueurs les plus efficaces de l’équipe cette saison, ayant été nommé recrue du mois dans la KHL.
Rotenberg semble ainsi plus préoccupé par le fait que Demidov quittera le SKA à la fin de la saison, plutôt que par l’impact à long terme sur son développement et sa confiance.
Pire encore, le coach avait rencontré les dirigeants du CH pour établir un plan de jeu. Il avait promis à Kent Hughes et Jeff Gorton qu'il allait recevoir du temps de glace et qu'il n'allait pas être puni pour quitter la LNH.
Il a menti sur toute la ligne.
Les déclarations de Rotenberg cachent mal une frustration liée au départ imminent de Demidov vers la LNH. Le couler publiquement n'est pas digne d'un entraîneur professionnel.
À la place de Kent Hughes et Jeff Gorton, on envoie Nick Bobrov en Russie sur-le-champ pour que le directeur du recrutement ait une rencontre avec Rotenberg. Sinon, la situation va dégénérer.
Saga à suivre....