Valérie Plante a finalement prouvé qu’elle avait raison de prendre ses distances avec la Coupe des Présidents, et les récentes révélations de La Presse ont définitivement fait taire ses critiques.
Loin d’être une simple question de goût personnel ou de mépris pour le golf, comme l’avaient suggéré certains critiques, la décision de la mairesse de snober ces événements repose sur un enjeu beaucoup plus profond : l'utilisation injustifiable de l’argent des contribuables pour financer un événement qui profite avant tout à une élite fortunée.
Pendant des mois, les observateurs et les médias se demandaient pourquoi Valérie Plante n’assistait pas aux réceptions et aux lancements officiels liés à la Coupe des Présidents.
Son absence, notamment lors de l’inauguration du Village des partisans en plein cœur du centre-ville de Montréal, a été interprétée comme un manque d’intérêt, voire une forme de snobisme envers un tournoi qui représente pourtant une vitrine internationale pour la ville.
Certains ont même affirmé qu’elle n'aimait tout simplement pas le golf. Cependant, les récents dévoilements du reportage de La Presse sur le financement du tournoi ont totalement changé la perspective sur cette affaire.
Ce n’était pas le sport en soi que Valérie Plante critiquait, mais bien l’énorme subvention publique allouée à cet événement : 9 millions de dollars tirés directement des poches des Québécois.
Ce financement, révélé par le journaliste Vincent Brousseau-Pouliot de La Presse, est composé de 6,5 millions de dollars du gouvernement du Québec et de 2,5 millions du gouvernement fédéral.
Cette somme, destinée à un tournoi de six jours, représente une partie importante des dépenses totales de l’organisation de la Coupe des Présidents.
Cette somme est d’autant plus scandaleuse que la PGA, un organisme générant annuellement des revenus de près de 2 milliard de dollars, n’avait reçu aucune aide publique lors des précédentes éditions de la Coupe des Présidents en Caroline du Nord ou au New Jersey.
Pire encore, ces fonds ont été alloués alors que la fusion entre la PGA et LIV Golf, financé par l’Arabie saoudite, soulève déjà des inquiétudes sur l’éthique de ces transactions.
Ce qui est choquant pour Plante, et qui a sans doute justifié son retrait des festivités, c’est que ce montant est exorbitant par rapport à ce qui a été dépensé pour les éditions précédentes aux États-Unis.
En Caroline du Nord et au New Jersey, les deux derniers États américains à avoir accueilli le tournoi, aucune subvention publique n’avait été versée à la PGA pour organiser l’événement.
Montréal, elle, a choisi de dépenser l’argent public pour un tournoi qui profite essentiellement à une organisation qui génère près de 2 milliards de dollars de revenus annuels.
Pour Valérie Plante, il était tout simplement inacceptable que l’argent des contribuables québécois soit utilisé de cette manière.
Dès le début, Valérie Plante a pris une position ferme contre cette utilisation excessive des fonds publics. Contrairement à d’autres acteurs politiques qui se sont montrés ravis d’assister aux événements de la Coupe des Présidents, la mairesse de Montréal a choisi de boycotter ces rendez-vous prestigieux pour protester contre le gaspillage de l’argent public.
Son absence a d’abord été mal comprise. Certains pensaient qu’elle se moquait de la visibilité internationale de Montréal ou qu’elle détestait le golf.
Mais la vérité est qu’elle s’opposait fermement à l’idée de payer des millions de dollars pour enrichir encore plus une organisation déjà fortunée, tout en sachant que ces sommes auraient pu être mieux utilisées pour des projets bénéfiques aux citoyens de Montréal.
Le gouvernement de François Legault, qui a orchestré l'octroi de cette subvention de 9 millions de dollars, a utilisé des méthodes exceptionnelles pour contourner les limites habituelles des programmes de subventions.
L’enquête de La Presse a révélé que le gouvernement du Québec avait utilisé un décret spécial pour allouer une partie de ces fonds, une stratégie qui n’avait jamais été employée pour un événement sportif de cette nature.
Le gouvernement a également tiré 1,5 million de dollars du Fonds signature métropole, normalement limité à 500 000 dollars par projet.
Pour justifier cette utilisation inhabituelle des fonds publics, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a mis en avant les retombées économiques potentielles générées par l’arrivée de joueurs de golf et de leurs familles à Montréal.
Mais pour Valérie Plante, cet argument n’était pas suffisant pour justifier une telle dépense publique.
La décision de Plante de ne pas se présenter lors de ces événements est également un rejet de ce qu’elle perçoit comme une politique de prestige mal placée.
Pour elle, subventionner des événements comme la Coupe des Présidents ou, pire encore, comme le scandale des Kings de Los Angeles à Québec (7 millions de dollars des contribuables), est une mauvaise gestion des ressources publiques.
En comptant la Coupe des Présidents et les Kings à Québec, on parle de 16 millions de dollars directement pris dans les poches des payeurs de taxes.
Imaginez ce qu'on pourrait faire avec 16 millions de dollars. Selon Luc Ferrandez du 98,5 FM, 10 terrains de basketball auraient pu être construits dans la ville pour moins de 10 millions de dollars.
Le controverse des Kings, merci à Luc Robitaille qui en a passé une petite vite au gouvernement Legault, avait déjà soulevé des critiques, et Plante ne voulait pas voir Montréal tomber dans la même logique de dépenses inconsidérées.
Pour elle, cet argent devrait être utilisé pour des priorités locales comme le logement social, l’amélioration des infrastructures ou le soutien aux services publics.
Le comportement de Plante lors de la Coupe des Présidents est donc bien plus qu’une simple manifestation de désintérêt.
Elle a subtilement, mais fermement, exprimé son désaccord avec cette politique gouvernementale en refusant d’assister aux événements et en ignorant les appels des organisateurs de la PGA.
Contrairement à ce que pensaient ses détracteurs, ce n’est pas le sport qu’elle rejette, mais l’idée que des millions de dollars publics soient gaspillés pour enrichir une organisation privée.
Elle savait que cette somme de 9 millions de dollars aurait pu avoir un impact plus direct et plus positif sur les citoyens de Montréal, et elle n’a pas hésité à prendre une position qui, bien que controversée, était moralement et politiquement justifiée.
Le vol de 25 000 dollars d’articles de golf à l’hôtel Reine-Elizabeth est venu ajouter une couche supplémentaire de chaos à l’organisation de la Coupe des Présidents, renforçant le sentiment que cet événement, pourtant prestigieux, n’apportait que des ennuis et des dépenses injustifiables pour Montréal.
Pour la PGA, ce vol est la « cerise sur le sundae » d’un tournoi déjà entaché par les critiques et les polémiques financières.
Mais pour Valérie Plante, ce n’est qu’une confirmation de plus qu’elle a pris la bonne décision en se distançant de cet événement.
Valérie Plante a prouvé qu’elle avait raison de snober la Coupe des Présidents. Son absence, loin d’être une marque de désintérêt ou de mépris pour le golf, était en réalité une prise de position forte contre l’utilisation abusive des fonds publics pour un événement qui, selon elle, ne profite pas suffisamment aux citoyens montréalais.
Elle a su anticiper le scandale financier qui allait éclater et a refusé de soutenir un modèle économique qu’elle juge injuste et inéquitable.
Aujourd'hui, ses critiques, y compris Hockey30, doivent admettre qu’elle avait vu juste dès le départ.
La prochaine fois que les Québécois vont payer leurs impôts, ils auront un goût amer en bouche. Alors que les joueurs des Kings et de la PGA vont déguster leur homard sur le dos des contribuables.
Une honte millionnaire.