Les clics dans le vestiaire du CH : Nick Suzuki et Cole Caufield au front

Les clics dans le vestiaire du CH : Nick Suzuki et Cole Caufield au front

Par André Soueidan le 2025-01-04

Dans le monde du hockey, les clics ne sont pas une nouveauté.

Que ce soit par l’âge, les affinités musicales, les parcours similaires ou les relations familiales, ces petits groupes se forment naturellement dans chaque équipe.

Mais dans une organisation aussi jeune que le Canadien de Montréal, ces microsociétés peuvent rapidement devenir un problème si elles ne sont pas bien gérées.

Et c’est là que Nick Suzuki et Cole Caufield entrent en scène, tentant de maintenir un semblant d’ordre dans ce joyeux chaos.

D’un côté, il y a les jeunes vétérans. Suzuki, le capitaine de 25 ans, est déjà à 411 matchs en LNH.

Il incarne la constance, la fiabilité, et ce genre de leadership silencieux qui inspire confiance.

À ses côtés, Cole Caufield, qui vient de fêter ses 24 ans, s’affirme de plus en plus comme un pilier offensif.

Avec ses 243 matchs en carrière, il montre qu’il n’est plus seulement un marqueur élite, mais aussi un modèle de maturité.

Enfin, presque. Le garçon a bien appris à jongler entre ses responsabilités et ses réussites sur la glace, mais il reste un gamin dans l’âme, et ça se voit dans son enthousiasme contagieux.

Mais leur tâche n’est pas simple, car ils doivent composer avec un groupe de jeunes joueurs qui, malgré leur potentiel, n’ont pas encore compris ce que signifie être professionnel à 100 %.

Juraj Slafkovsky, 20 ans, est un cas emblématique. Avec ses 156 matchs à son actif, il devrait commencer à trouver ses repères, mais il continue d’enchaîner les performances douteuses.

Contre les Blackhawks de Chicago, il a été une véritable passoire défensive. Sur le quatrième but des Hawks, il a offert un boulevard à Nick Foligno après avoir perdu une bataille le long des bandes. Et ce n’est pas la première fois que ça arrive.

Kaidan Guhle, 22 ans, est censé être une pierre angulaire de la défensive, mais même lui n’est pas exempt de reproches.

Sa pénalité en fin de match contre Chicago, alors que le Canadien espérait encore revenir, a été un exemple flagrant de frustration mal canalisée.

Arber Xhekaj, 23 ans, a montré qu’il savait se battre et quelle bagarre contre Pat Maroon! mais une bagarre ne gagne pas un match.

Jayden Struble, de son côté, a prouvé qu’il était encore loin d’être prêt pour la grande scène, avec un revirement grotesque dès les premières minutes du match.

Le problème, c’est que ces jeunes joueurs ne semblent pas comprendre l’importance de chaque détail, de chaque moment sur la glace.

Oui, c’était le jour de l’an. Oui, le voyage des fêtes les a probablement épuisés.

Et oui, la fête pour l’anniversaire de Cole Caufield a pu laisser des traces. Mais ce n’est pas une excuse.

Suzuki et Caufield, eux, étaient prêts à jouer. Les autres? Pas vraiment. Et cela a été évident tout au long du match contre les Blackhawks.

Le véritable enjeu ici, c’est la gestion des clics. Suzuki et Caufield font de leur mieux pour maintenir un vestiaire unifié, mais c’est une tâche herculéenne.

Les jeunes joueurs, regroupés en une clique bien définie, n’ont pas encore la maturité pour saisir l’importance de chaque match, de chaque moment.

Ils vivent encore dans une sorte de bulle, où les responsabilités semblent parfois optionnelles.

Pendant ce temps, les vétérans plus expérimentés, des joueurs comme Jake Evans, Christian Dvorak ou même Josh Anderson continuent de montrer l’exemple.

Ces gars-là savent ce que signifie être professionnel. Ils savent que, même après une nuit difficile à Vegas, il faut se lever et performer.

Mais il y a un fossé entre ces vétérans et les jeunes, un fossé que Suzuki et Caufield doivent combler.

Prenons un exemple concret : le désavantage numérique en début de match contre Chicago.

Arber Xhekaj et Jayden Struble, après une bourde monumentale, ont laissé leur équipe en infériorité numérique à 5 contre 3 dès les premières minutes.

Le résultat? Un but rapide des Blackhawks qui a donné le ton au reste de la partie. 

Les vétérans plus âgés respectent les jeunes, mais il y a des moments où la patience atteint ses limites.

Quand un joueur comme Slafkovsky enchaîne les revirements ou quand un défenseur comme Guhle perd son sang-froid, le silence dans le vestiaire est souvent plus éloquent que n’importe quel discours.

Personne n’ose vraiment dire quoi que ce soit, mais tout le monde sait que ces erreurs coûtent cher.

C’est là que Suzuki et Caufield doivent intervenir. En tant que leaders, ils ont la responsabilité de faire passer le message, de secouer leurs coéquipiers quand c’est nécessaire.

Mais ce n’est pas une tâche facile. Suzuki, en particulier, est connu pour son approche mesurée et réfléchie.

Il n’est pas du genre à hurler ou à pointer du doigt. Caufield, lui, préfère montrer l’exemple par ses performances.

Mais est-ce suffisant? Peut-être pas.

Le véritable test pour cette équipe viendra dans les semaines à venir. Avec une longue saison encore devant eux, les Canadiens devront trouver un moyen de surmonter ces divisions internes.

Parce qu’au final, un vestiaire divisé est une équipe qui perd.

Et à Montréal, la défaite n’est jamais une option.

Les clics, qu’elles soient saines ou non, doivent être gérées.

Suzuki et Caufield, vous êtes au front. À vous de jouer.

Amen!