Les salaires exorbitants versés chez Québecor continuent de susciter l'indignation, surtout après que Guy Jodoin ait révélé qu’il était millionnaire.
(crédit: balado "Prends un break").
«Dans notre métier, l’argent peut entrer rapidement. Ce qui m’a permis d’atteindre ce million, c’est l’animation. C’est ça qui rapporte le plus, parce qu’on filme cinq émissions par jour, vingt par semaine.» (crédit: balado "Prends un break")
Ce paradoxe entre la richesse de quelques-uns et les difficultés des nombreux employés licenciés soulève des questions éthiques.
Tandis que les salariés voient leurs postes disparaître, les dirigeants de Québecor, eux, nagent dans des millions, notamment grâce à l'acquisition de Freedom Mobile.
Les cinq principaux dirigeants de l’entreprise ont vu leur rémunération collective atteindre 13,8 millions de dollars en 2023, une augmentation de 115 % par rapport à l’année précédente.
Cette hausse est en grande partie due à une bonification de leur programme d’options d’achat. Le conseil d’administration a justifié cette hausse par l’acquisition de Freedom, mais pour les employés licenciés, la justification semble bien mince.
Pendant que les hauts dirigeants accumulent les millions, les employés, confrontés à des vagues de licenciements brutaux, doivent faire face à une réalité financière bien plus sombre.
Les coupes massives chez Groupe TVA, qui ont conduit au départ de centaines d’employés, sont un exemple frappant de la disparité entre les élites et les travailleurs.
L'acquisition de Freedom Mobile est présentée comme un tremplin pour Québecor, mais ses bénéfices semblent ne profiter qu'aux dirigeants.
Pierre Karl Péladeau, le PDG de Québecor, a vu sa rémunération grimper à 4,9 millions de dollars en 2023, soit une augmentation de 57 %. Ses frères, également dirigeants, bénéficient de rémunérations généreuses, malgré la situation difficile de l’entreprise.
Ce contraste entre les employés ordinaires, qui perdent leur emploi, et les dirigeants, qui s’enrichissent, met en lumière une injustice flagrante.
Il est difficile pour les employés de comprendre comment un animateur comme Jean-Charles Lajoie, avec des cotes d’écoute modestes, peut toucher 400 000 $ par an, tandis que d’autres peinent à joindre les deux bouts avec des salaires moyens tournant autour de 40 000 $.
Comme Jodoin, le fait que Lajoie anime une quotidienne justifie son salaire...et les dettes de TVA Sports qui perd énormément d'argent quotidiennement.
Les employés de la station se demandent comment une telle disparité salariale peut être justifiée.
Les révélations sur les salaires des dirigeants ne font qu’alimenter la frustration, et beaucoup craignent que les intérêts des travailleurs soient sacrifiés au profit des profits des dirigeants.
Au final, c’est la famille Péladeau qui détient les rênes de Québecor, avec Pierre Karl Péladeau contrôlant près de 76 % des droits de vote.
Pendant que les dirigeants continuent de prospérer, les employés, eux, sont laissés à la dérive, confrontés à une incertitude grandissante.
Pierre-Karl Péladeau a encore une fois surpris tout le monde en réaffirmant, contre toute attente, son désir de voir TVA Sports obtenir de nouveau les droits de diffusion du Canadien de Montréal et de la LNH.
Sa rencontre récente avec Geoff Molson et Louis-Philippe Neveu, directeur général de TVA Sports, dans sa loge lors d’un match des Alouettes, laisse peu de doutes sur ses intentions.
Même après des pertes frôlant les 300 millions de dollars depuis la création de la chaîne en 2011, Péladeau refuse de jeter l'éponge.
Pour plusieurs observateurs, cette obstination à maintenir TVA Sports à flot relève presque de l’entêtement. Comment justifier de tels investissements dans une chaîne déficitaire alors que des centaines d'employés de Quebecor, y compris ceux de TVA, ont été licenciés au cours des dernières années?
Cet écart entre les sacrifices des travailleurs et la rémunération généreuse des dirigeants, dont Péladeau lui-même, est devenu un sujet brûlant de controverse.
Jean-Charles Lajoie, une figure de TVA Sports, se trouve également au cœur des débats. Touchant un salaire avoisinant les 400 000 dollars annuels, son rôle et ses performances sont scrutés à la loupe, surtout dans un contexte où ses audiences sont faibles et où ses collègues, gagnant une fraction de son salaire, sont remerciés les uns après les autres.
Pourtant, Péladeau semble le soutenir envers et contre tout. Cette relation privilégiée entre les deux hommes soulève bien des questions parmi les employés, dont beaucoup peinent à comprendre pourquoi Lajoie reste à son poste avec un salaire aussi élevé, alors que la chaîne continue de perdre de l’argent.
Le cas de Guy Jodoin, qui a récemment admis être millionnaire, ajoute une couche supplémentaire à la perception du public.
Son succès, tout comme celui de Lajoie, contraste avec la réalité des employés licenciés de TVA. Ceux-ci, souvent des pères et des mères de famille, doivent composer avec l’incertitude de retrouver un emploi, pendant que les animateurs et dirigeants semblent prospérer dans cette crise.
À la défense de Jodoin, il est rentable lui...tout le contraire de Lajoie et des autres animateurs de TVA Sports.
L’obsession de Péladeau pour TVA Sports, même en face de pertes massives, démontre une volonté farouche de maintenir la chaîne en vie.
Plutôt que d’accepter l’échec, il semble prêt à tout pour décrocher à nouveau les droits de diffusion du Canadien de Montréal et de la LNH.
Ce pari audacieux pourrait lui permettre de renforcer sa position sur le marché des médias québécois, mais à quel prix?
La ténacité de Péladeau, bien qu’impressionnante, soulève une question cruciale : combien de temps encore pourra-t-il justifier de maintenir en vie une chaîne aussi déficitaire que TVA Sports?
Si son plan de relancer TVA Sports grâce aux droits de diffusion du Canadien se concrétise, il pourrait bien prouver ses détracteurs.
Mais si cette stratégie échoue, les répercussions pourraient être désastreuses pour l’avenir de Quebecor, tant sur le plan financier que social.
Une chose est certaine : Pierre-Karl Péladeau n’a pas fini de faire parler de lui. Sa persistance à obtenir les droits de diffusion de la LNH et du Canadien de Montréal, malgré toutes les pertes et critiques, continue de fasciner et de diviser.
Une chose est certaine. Il a du courage, quoiqu'on en dise.
Toujours plus facile d'avoir de l'audace avec tous ses millions en poche.