Le ministre des finances, Éric Girard, devra apprendre à tourner sa langue sept fois avant de parler.

Car celui qu'on surnomme le "ministre des Nordiques" s'enfonce à chaque fois qu'il tente de justifier les 7 millions de dollars des contribuables qu'il va "donner" aux Kings de Los Angeles.

"Je suis déçu et très étonné par vos critiques sévères» a-t-il affirmé aux journalistes peu convaincus par ses réponses.

"Je trouve votre réaction négative très dommage. Ma décision de subventionner ce projet à la hauteur de 5 à 7 millions $ est d'amener sur la glace un produit de qualité».

Pardon? Un produit de qualité? Un match préparatoire au mois d'octobre entre les Kings et les Bruins? Entre les Kings et les Panthers?

Monsieur Girard affirme que les Kings lui ont promis qu'ils allaient envoyer leur alignement complet, bref juste des joueurs de la LNH. Sommes-nous supposés être impressionnés?

Les gens n'arrivent plus à se loger. Les familles n'arrivent plus à mettre du pain sur la table. Les familles n'arrivent plus à rejoindre les deux bouts. Et Monsieur Girard nous parle de produit de qualité pour expliquer sa décision? 

Mais tout ça n'est pas le pire. Alors qu'il avait d'abord juré que cette visite des Kings n'était pas une activité de promotion pour mousser la candidature des Nordiques, le ministre avait changé sa chemise et avait ensuite affirmé qu'effectivement, ce projet avait pour but de promouvoir le retour d'une équipe de la LNH dans la capitale provinciale.

Or, alors qu'il tentait de patiner devant les journalistes, le "ministre des Nordiques" a avoué en bégayant qu'il évaluait à 10 % les chances d'un retour des Nordiques à Québec.

Les journalistes se retenaient pour ne pas rire. Cela n'a pas empêché Éric Girard de persister et signer: il est fier de ce projet.

« Un jour, lorsqu’il y aura une expansion, si nous avons un actionnaire privé, Québec va être sur les rangs, c’est certain »,

« C’est une dépense de promotion pour montrer qu’on a une infrastructure de la LNH qui est disponible ».

« Ce sont des étapes qui visent à utiliser notre infrastructure et à montrer que Québec a des fans et une culture de hockey. »

Il faudrait dire à Monsieur Girard que ce 7 millions de dollars pourrait déplacer des montagnes beaucoup plus importantes qu'un match préparatoire de la LNH.

Nous sommes en crise économique. Les professeurs et le secteur public sont en grève. Des milliers de familles crient famine. L'itinérance est à un point de non-retour. Mais Monsieur Girard préfère donner des millions à des millionnaires.

En tout respect Monsieur Girard, il est temps de vous taire. Car à chaque fois que vous ouvrez la bouche, vous vous enfoncez...

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