Licenciement de la présidente de Cogeco: Patrick Lagacé et Philippe Cantin dans l'eau chaude

Licenciement de la présidente de Cogeco: Patrick Lagacé et Philippe Cantin dans l'eau chaude

Par Marc-André Dubois le 2024-08-23

Le monde de la radio québécoise est en ébullition, secoué par une série de scandales qui ont conduit au départ brutal de Caroline Paquet, présidente de Cogeco Média.

Ce qui semblait être une simple réorganisation interne a rapidement dégénéré en une affaire de collusion impliquant des figures clés du paysage médiatique, notamment Philippe Cantin, ancien journaliste sportif respecté, et Patrick Lagacé, devenu l’une des personnalités les plus influentes du 98,5 FM.

Nos sources au sein de l'entreprise nous décrivent un climat toxique régnant au sein de Cogeco Média. Plusieurs employés de la station, terrifiés à l'idée de perdre leur emploi, nous écrivent.

Des détails troublants sur la manière dont Philippe Cantin et Patrick Lagacé auraient manipulé les rouages de la station pour asseoir leur pouvoir sont effrayants.

Inutile de rappeler que c'est Philippe Cantin qui a engagé Patrick Lagacé à La Presse. Puis, Lagacé a amené Cantin au 98,5 FM. Tout part de là. Mais les choses se sont envenimés davantage par la suite.

Selon un témoignage, Lagacé aurait fait engager des proches, notamment Marie-Ève Tremblay, sa conjointe à l’époque, qui a maintenant une émission à elle seule (de 10h à midi) et Jessica Leblanc, une recherchiste qui est devenu son amoureuse, a maintenant un segment à l'émission de Philippe Cantin.

Ces dernières auraient bénéficié de privilèges assurément en lien avec Patrick Lagacé.

Jessica Leblanc, en particulier, aurait été propulsée à un poste de chroniqueuse sur l'environnement dans l’émission de Philippe Cantin, une nomination directement en lien avec sa relation amoureuse.

De plus, plusieurs invités de l’émission seraient d’anciennes relations de Lagacé, renforçant ainsi l’idée que la station était devenue une extension de son propre cercle d’influence.

Caroline Paquet, présidente de Cogeco Média, a finalement été la victime la plus visible de ce scandale.

Son départ, officiellement annoncé comme une séparation « d’un commun accord », cache en réalité une série de manœuvres internes complexes qui l’ont forcée à quitter son poste.

Paquet, qui avait tenté de maintenir l’équilibre au sein de la station, s’est retrouvée dépassée par les intrigues et les alliances formées (cachées) au 98,5 FM.

Sous sa présidence, Cogeco avait déjà connu des montagnes russes d'émotion, notamment avec les congédiements controversés de Pierre-Yves McSween et MC Gilles.

Ces décisions, largement perçues comme le résultat de rivalités internes, ont entamé la crédibilité de la station. McSween, un vulgarisateur financier très apprécié, avait été écarté en raison de tensions croissantes avec Lagacé, tandis que MC Gilles avait été poussé dehors aussi à cause de tensions avec Lagacé.

Mais au-delà de ces jeux de pouvoir, c’est la révélation des pratiques internes qui a précipité la chute de Paquet. Accusée de ne pas avoir su gérer ces conflits, elle a été tenue responsable de la crise qui a secoué Cogeco Média.

Les auditeurs, habitués à un certain standard de transparence et d’intégrité, ont rapidement perçu les changements internes comme le résultat de jeux de coulisses malhonnêtes.

Cette perception a conduit à une véritable révolte sur les réseaux sociaux, où Cantin et Lagacé sont désormais considérés comme les principaux artisans de la chute de la station.

On nous décrit un climat de peur au sein de la station, où les employés craignent pour leur emploi et où la moindre critique à l’encontre de Lagacé ou Cantin est perçue comme une trahison.

Les révélations sur les relations privilégiées de Lagacé, les passe-droits accordés à ses proches, et la collusion avec Cantin pour manipuler la direction ont créé un environnement toxique, où la méfiance règne en maître.

Le départ de Caroline Paquet marque la fin d’une époque pour Cogeco Média. Alors qu’elle tentait de maintenir un équilibre précaire entre les différentes personnalités de la station, les manoeuvrs à l'interne ont précipité sa chute.

Désormais, le 98,5 FM doit faire face à une crise de confiance majeure, tant auprès de ses employés que de son public.

Cantin et Lagacé, autrefois respectés pour leur intégrité, doivent maintenant faire face à une opinion publique qui les voit comme les complices d’un système qui n'est pas égalitaire.

Philippe Cantin, après une carrière remarquable de 35 ans au sein de La Presse, voit aujourd’hui sa réputation gravement ternie.

Les accusations de collusion, les manœuvres internes pour écarter des collègues et le congédiement de la présidente de Cogeco Média a jeté une ombre sur ses accomplissements passés.

L’homme autrefois respecté pour son professionnalisme et sa rigueur doit désormais faire face à une réalité bien différente, où chaque décision passée est remise en question à la lumière des récentes révélations.

La confiance, une fois brisée, est difficile à rétablir, et Philippe Cantin devra œuvrer sans relâche pour regagner un semblant de crédibilité dans un contexte où les jeux de pouvoir ont pris le dessus sur l’éthique journalistique.

Pour Cogeco Média, la crise actuelle est un test crucial. L’entreprise doit non seulement gérer les retombées des scandales internes, mais aussi rétablir la confiance du public et de ses employés.

La chute de Caroline Paquet, loin d’être une simple anecdote, est le symptôme d’un problème plus profond : une culture d’entreprise minée par les rivalités, les ambitions personnelles, et un manque de leadership clair.

Le futur du 98,5 FM, et plus largement de Cogeco Média, dépendra de la capacité de l’entreprise à surmonter cette crise, à mettre fin aux manigances internes, et à restaurer un climat de travail basé sur la confiance et le respect mutuel.

Sans cela, la station risque de perdre sa position dominante dans le paysage radiophonique québécois, emportée par les scandales qui la secouent aujourd’hui.

Cette histoire montre à quel point le pouvoir et l’ambition peuvent corrompre même les environnements les plus respectés.

Le 98,5 FM, autrefois symbole de stabilité et d’excellence, doit maintenant faire face aux conséquences de ses propres failles internes.

Triste histoire...