Logan Mailloux abandonné par Pascal Vincent

Logan Mailloux abandonné par Pascal Vincent

Par David Garel le 2025-02-20

Alors que toute l’attention était braquée sur David Reinbacher, qu’il soit pourfendu par les médias ou défendu bec et ongles par Pascal Vincent, un autre défenseur droitier du Rocket de Laval a complètement été mis de côté : Logan Mailloux.

Pourtant, si quelqu’un méritait des éloges mercredi soir, c’était bien lui. Deux buts, une passe, un différentiel de +2, deuxième étoile du match… et pas un seul mot du coach.

Pascal Vincent n’a jamais été un grand admirateur du défenseur offensif. Il l’a replacé sur la première unité d’avantage numérique, ce qui est un signe encourageant, mais dès que les micros se sont braqués sur lui après la défaite, il n’a parlé que de Reinbacher, Reinbacher et encore Reinbacher.

Mailloux? Oublié. Ignoré comme s’il n’avait pas été l’un des seuls joueurs à livrer une performance digne de ce nom.

Le problème, c’est que Vincent ne voit pas Mailloux dans sa soupe. Il a grandi avec une mentalité où un défenseur doit d’abord être stable, rigoureux, fiable en zone défensive.

C’est pour ça qu’il s’accroche autant à Reinbacher, même après une performance difficile. Parce qu’il croit en son potentiel en tant que défenseur structuré, même s’il doit essuyer les coups des médias et des partisans.

Mailloux, lui, est tout l’inverse de ce modèle. Explosif offensivement, imprévisible avec la rondelle, un joueur capable de changer le cours d’un match… mais aussi un défenseur désorganisé en zone défensive. Et ça, Vincent n’a jamais été capable de l’accepter pleinement.

Les joueurs comme Mailloux sont souvent mal-aimés par des entraîneurs de l’ancienne école. Ils brillent par leur talent, mais leurs erreurs sont plus visibles, plus coûteuses.

Et dans un marché comme Montréal, où chaque séquence est disséquée, ça complique les choses.

Ce qui est ironique, c’est que Mailloux est sur le point de dominer la Ligue américaine. Avec 11 buts déjà cette saison, il est en voie d’éclater son record personnel et de démontrer qu’il peut être un atout offensif majeur pour le Canadien.

Mais même avec ses performances, il n’a toujours pas gagné la pleine confiance de son entraîneur.

Il faudra beaucoup plus qu’un match à deux buts pour convaincre Pascal Vincent. Il faudra prouver qu’il peut être fiable défensivement, qu’il peut devenir un joueur sur qui une équipe de la LNH peut bâtir. 

Mais le problème, c’est que Mailloux ne sera jamais un défenseur ultra-structuré.

Si Vincent revient dans la LNH bientôt – et il est clair que ça arrivera – il y a fort à parier qu’il ne recommandera pas Mailloux comme un futur pilier du Canadien.

Il préférera Reinbacher, même si ce dernier est encore en pleine adaptation. Parce que son style de jeu correspond plus à sa vision de ce qu’un bon défenseur doit être.

Mailloux devra faire ce que plusieurs défenseurs offensifs avant lui ont fait : forcer la main de la direction par ses performances, quitte à s’imposer dans un rôle offensif qui compense ses lacunes défensives.

Il ne convaincra jamais Pascal Vincent, mais il peut encore convaincre Martin St-Louis et Kent Hughes que son profil unique a une place dans la LNH.

Mercredi soir, Reinbacher était le centre de l’attention, mais c’est Mailloux qui aurait mérité les projecteurs. Et ce silence de Pascal Vincent en dit long sur la perception qu’il a de lui.

Et si on regarde les récents événements, on sent qu’une transaction pourrait survenir à tout moment.

Si Pascal Vincent refuse même de parler de lui après une telle performance, c’est le signe ultime que son avenir est incertain à Montréal.

Au-delà du manque de reconnaissance, Mailloux traîne un historique qui inquiète plusieurs dans l’organisation.

Ses problèmes hors glace continuent d’alimenter des rumeurs. On parle d’un joueur qui s’entoure d’un garde du corps dans ses sorties nocturnes, qui adopte un mode de vie qui ne plaît pas à la direction, et qui, l’an dernier, s’est attiré les foudres de ses coéquipiers avec ses retards aux entraînements.

Sa relation tendue avec Pascal Vincent, qui ne voit en lui qu’un joueur à risques, incapable de stabiliser son jeu défensif.

Son manque de constance, que plusieurs recruteurs avaient identifié bien avant son entrée chez les professionnels.

Tout cela fait en sorte que son avenir à Montréal semble de plus en plus compromis.

Et ce n’est pas une coïncidence si le dernier match de Mailloux dans la LNH (à Los Angeles) a attiré pas moins de 19 recruteurs dans les gradins.

On est passé de 19 recruteurs tout d’un coup, juste parce que Mailloux était dans l’alignement.

Quand une telle affluence de dépisteurs se produit, ce n’est pas un hasard. Les équipes sentent que le Canadien est prêt à bouger.

Elles savent que Kent Hughes est à la recherche d’un centre et que Mailloux est devenu un actif monnayable.

Si Mailloux est bel et bien sur le marché, plusieurs destinations pourraient s’offrir à lui.

Les Ducks d'Anhaeim cherchent désespérément un défenseur droitier, et Pat Verbeek ne s’en cache même plus.Leur défensive manque cruellement de mobilité et de talent offensif.

Mailloux serait une addition parfaite pour eux, surtout si Montréal tente d’obtenir Trevor Zegras, dont la relation avec son équipe se détériore.

Les Sabres de Buffalo sont en pleine crise et cherchent à reconstruire leur brigade défensive. Mailloux pourrait être un projet intéressant pour eux, en échange d’un jeune centre.

Avec Connor Bedard comme pierre angulaire, les Blackhawks veulent l’entourer d’un noyau solide. Mailloux pourrait intéresser Chicago, mais serait-il un bon fit sous Luke Richardson?

Le Canadien a besoin d’un centre, et Mailloux est l’un des rares joueurs de l’organisation qui pourrait permettre d’en obtenir un.

Mercredi soir, Mailloux a prouvé qu’il pouvait être un atout offensif majeur, mais cela ne changera pas la perception qu’a l’organisation de lui.

Il est sur le marché. Il sait qu’il est sur le marché.

Et avec l’afflux de recruteurs qui le surveillent de près, une transaction semble inévitable.

Son futur ne semble plus être à Montréal. La question n’est plus de savoir s’il sera échangé, mais bien quand.