Logan Mailloux en larmes : son message final donne des frissons

Logan Mailloux en larmes : son message final donne des frissons

Par André Soueidan le 2025-07-01

Logan Mailloux n’aura jamais joué un seul match officiel dans l’uniforme du Canadien de Montréal.

Et pourtant, on a tous eu l’impression qu’il faisait déjà partie de la grande famille.

Repêché dans la controverse, propulsé malgré lui au cœur d’un tourbillon médiatique, le jeune défenseur a grandi sous les projecteurs, exposé comme peu de joueurs l’ont été avant même d’avoir patiné une seule seconde dans la LNH.

Et aujourd’hui, alors que son aventure montréalaise prend fin, c’est un Logan Mailloux ému, lucide et reconnaissant qui a tenu à adresser un dernier message aux partisans du Canadien.

« Merci d’avoir été avec moi depuis le début, dans les bons, mais aussi dans les moins bons moments. »

Ce sont les mots qu’il a confiés à Anthony Martineau de TVA Sports, dans une conversation empreinte de respect et de sincérité.

Car malgré les erreurs, malgré la pression, malgré tout ce qu’on a pu dire sur lui, Mailloux a toujours ressenti le support d’un peuple de hockey qui lui a offert une seconde chance.

« J’ai toujours senti un support indéfectible des partisans du Canadien. »

Il a aussi tenu à souligner l’importance de Jeff Molson et Rob Ramage dans son parcours.

Deux hommes qui ont cru en lui, qui ont refusé de le réduire à ses fautes, et qui lui ont tendu la main alors que plusieurs voulaient lui tourner le dos.

« Je veux que tu prennes la peine de parler de Jeff Molson, qui m’a permis de réaliser mon rêve. Je vais toujours lui en être reconnaissant. J’ai aussi une pensée pour Rob Ramage, qui m’a accompagné depuis le jour 1. »

C’est donc avec une forme de dignité que Mailloux quitte Montréal. Il ne cache pas sa déception.

Il aurait voulu faire partie de ce qui se construit ici. Il aurait voulu grandir aux côtés de Dobson, Hutson, Reinbacher, Slafkovsky et Demidov.

Il aurait voulu défendre ce logo, devant un Centre Bell en délire, un soir de séries.

Mais le hockey est une business. Et dans cette business, Kent Hughes a fait un pari. Un pari que Noah Dobson  déjà établi pouvait offrir plus, plus vite.

Un pari que Zachary Bolduc pouvait devenir le deuxième centre tant recherché. Et dans cette logique, Mailloux est devenu… une monnaie d’échange.

Un pion peut-être, mais un pion traité avec respect.

« Je vois ce qui est en train de se bâtir avec le Canadien. C’est excitant, puis j’aurais aimé en faire partie. Mais d’un autre côté, je m’en vais à Saint-Louis, dans une équipe qui clairement me désirait. »

Les Blues croient en lui. Ils voient en Logan Mailloux un projet à peaufiner, un jeune homme avec des outils rares, une puissance offensive naturelle et un gabarit difficile à ignorer.

Mais ils savent aussi que ce ne sera pas facile. Que Mailloux a encore du travail à faire dans sa zone, que son jeu sans la rondelle doit gagner en constance.

Le Canadien, de son côté, a simplement conclu qu’il n’avait plus le temps.

Avec l’arrivée de Dobson, avec les jeunes qui poussent, Mailloux n’était plus dans les plans immédiats. Et à 21 ans, un joueur a besoin de jouer. Pas de regarder.

« Je m’en vais dans une équipe qui projette de me donner un rôle important, puis une équipe qui a aussi de bons atouts. »

Il a conclu sa discussion avec un dernier clin d’œil à Montréal :

« Merci beaucoup, puis j’ai hâte de tous vous revoir au Centre Bell. »

Ce ne sera pas avec le Tricolore, mais ce sera avec fierté. Car peu importe la suite de sa carrière, Mailloux restera à jamais ce joueur qui a vécu une rédemption en public, qui a fait face à ses démons et qui n’a jamais abandonné.

À Montréal, il laisse derrière lui un chapitre incomplet, un goût d’inachevé. Mais aussi une trace. Celle d’un jeune homme imparfait, mais sincère, qui aura marqué l’organisation malgré lui.

À Saint-Louis, Logan Mailloux aura une opportunité réelle de faire sa place.

L’organisation est à la croisée des chemins, et avec une brigade défensive en transition, il pourrait rapidement gravir les échelons.

On lui demandera peut-être moins d’être parfait, et plus d’être lui-même : un défenseur audacieux, physique, capable d’apporter une touche offensive.

Le marché est moins féroce qu’à Montréal, ce qui pourrait lui permettre de respirer et de s’épanouir, loin de la pression constante. Pour un jeune comme lui, cette réalité pourrait tout changer.

Ce départ de Mailloux marque la fin d’un chapitre chargé d’émotion.

Il aura été, malgré lui, le symbole d’une ère controversée dans l’histoire récente du Canadien.

L’arrivée de Bolduc, elle, ouvre une page tournée vers la maturité, vers une équipe qui commence à s’outiller sérieusement pour gagner.

Ce n’est pas une trahison. C’est un passage de flambeau, entre deux jeunes qui cherchent leur place dans cette ligue impitoyable.

Bonne chance, Logan. Tu as grandi ici. Tu t’es relevé ici.

Et ici, on ne t’oubliera pas.

C’est tout Montréal qui te dit merci, Logan.

Merci pour ta résilience, ton humilité, ton travail acharné. Tu as grandi ici, sous les projecteurs, dans la tempête et dans le doute.

Tu as porté le logo du CH et du Rocket avec dignité, même si les circonstances n’étaient jamais simples.

Aujourd’hui, une nouvelle page s’écrit pour toi à St. Louis, mais sache que tu laisses derrière toi une base de partisans qui ont cru en toi, qui t’ont vu évoluer et qui ne t’oublieront pas.

Bonne chance, Logan. On va te suivre, et on va t’applaudir de loin.

AMEN