Louis Jean monte au front sur les ondes du 98,5 FM pour défendre bec et ongles Pascal Vincent.
« Il a fait ses preuves en ce qui a trait au développement des jeunes. Il a déjà fait ses classes dans la Ligue américaine." (crédit: 98,5 FM)
"Il est perçu vraiment comme un entraîneur de la Ligue nationale de hockey. Mais quand on regarde les espoirs que le Canadien a actuellement, je pense qu'on n'aurait pas pu trouver une meilleure personne pour pouvoir les amener, les préparer pour faire le saut dans la Ligue nationale. »
Étrange car les critiques fusent concernant la gestion des jeunes par Vincent.
Ce dernier affirme que lorsqu'il a été congédié par les Blue Jackets de Columbus, il n’avait aucune intention de retourner dans la Ligue américaine de hockey... sauf si c’était avec le Rocket de Laval.
Les astres se sont alignés pour lui lorsque Jean-François Houle a quitté le Rocket pour diriger les Golden Knights de l’Université Clarkson, permettant ainsi à Vincent de prendre les rênes de l’équipe.
Vincent a signé un contrat de trois saisons avec le Rocket. Il a expliqué lors d’un point de presse que son retour dans la Ligue américaine n’était envisageable que pour Laval, en raison de ses racines et de son désir de voir sa fille grandir au Québec.
« J’ai grandi à 10 minutes de la Place Bell. J’ai joué mon hockey mineur à Laval, mais je suis parti depuis longtemps. J’ai fait 9 ans au Cap-Breton, je suis revenu ici brièvement avec le Junior de Montréal pendant 3 ans et je suis reparti du Québec depuis 13 ans. »
"Revenir est un privilège. Le timing était parfait, autant pour l’organisation que pour moi. Je suis un Lavallois pur."
De plus, la qualité des jeunes joueurs dans l’organisation du Canadien rendait le défi très attrayant pour lui, comme il l'a affirmé aux membres des médias par une séance Zoom.
«La qualité des jeunes joueurs de l’organisation m’excite beaucoup. De pouvoir diriger une bonne jeune équipe, d’y amener une éthique de travail, des valeurs et de pouvoir pousser ces jeunes, ça fait partie de ma décision.»
Des jeunes qu'il veut construire....ou détruire?
Car la nomination de Vincent a entraîné des inquiétudes parmi les partisans du Canadien. À Columbus, sa gestion des jeunes talents comme Adam Fantilli, David Jiricek et Kent Johnson a été sévèrement critiquée.
Les médias de Columbus n'ont pas tardé à faire écho des inquiétudes concernant la gestion du temps de jeu des jeunes par Vincent.
Aaron Portzline, un journaliste bien connu couvrant les Blue Jackets, a souligné à plusieurs reprises que la saison dernière devait appartenir aux jeunes joueurs, comme Adam Fantilli, David Jiricek et Kent Johnson, qui jouent souvent mieux que les vétérans.
Pourtant, ces jeunes ont reçu un temps de jeu limité : Jiricek a eu en moyenne 13:42 minutes par match, Fantilli 15:20 minutes et Johnson seulement 12:13 minutes.
Vincent a souvent justifié ces décisions en invoquant le besoin de repos ou d’ajustements stratégiques en cours de match, mais cela n’a pas suffi à apaiser les critiques.
Lors d’un match contre les Kings de Los Angeles, Fantilli n’a joué que 10:20 minutes, une décision qui a ouvert la porte à des questions sur sa gestion de ses jeunes prodiges.
Vincent semble privilégier les vétérans, une approche qui rappelle celle de Dominique Ducharme, un ancien collègue de Vincent dans le junior.
Comme Ducharme à Montréal, Vincent peinait à donner du temps de jeu aux jeunes, ce qui est mal perçu publiquement et a suscité la grogne parmi les partisans et les médias.
Vincent se défend en soulignant que la LNH et la LAH ont des objectifs différents, et il préfère qu’on évalue son travail avec le Moose du Manitoba, où il a œuvré à développer les jeunes sur le long terme.
«Dans la LNH, c’est qu’est-ce qu’on peut faire aujourd’hui pour gagner le match de ce soir tandis que, dans la LAH, c’est plus une vision à long terme, une projection et un plan pour que les jeunes se développent adéquatement."
«J’ai beaucoup appris de l’an dernier. L’organisation était dans une position différente et j’ai eu le poste quatre jours avant le début du camp, donc j’ai eu peu de temps de préparation."
"Nous avions une jeune équipe mais dans la LNH, tu dois gagner. Pour avoir une meilleure idée de ma feuille de route, je pense qu’il faut davantage regarder ce que j’ai fait avec le Moose du Manitoba."
"C’est différent puisqu’on garde un œil sur le futur tout en développant les joueurs dans le présent dans le but de les amener à jouer dans la LNH.»
Pourtant, les critiques persistent. Vincent est bel et bien connu pour son approche autoritaire et ses décisions controversées.
Par exemple, il a renvoyé Kent Johnson dans la Ligue américaine sans lui donner aucune raison. Sa gestion de David Jiricek a également été uen véritable catastrophe.
Ses séances d'entraînement intenses ont même rendu certains joueurs physiquement malades, rappelant les méthodes controversées de Mike Babcock.
Ces incidents ont conduit à son congédiement par le directeur général des Blue Jackets, Don Waddell, qui a évoqué des préoccupations venant des joueurs et de l’entourage de l’équipe. Vincent a refusé d'aborder le sujet.
« Don s’est joint à l’organisation et a pris ce qu’il pensait être la meilleure décision. Je lui souhaite du succès. Moi, je me concentre sur le Rocket et le Canadien. Je commence un nouveau chapitre. »
La nomination de Pascal Vincent au Rocket de Laval est donc perçue comme un pari risqué pour le Canadien de Montréal.
Vincent devra prouver qu’il peut tirer des leçons de son passé et adopter une approche plus constructive avec les jeunes talents.
« De Columbus, ce que je peux dire, c’est que j’ai appris beaucoup. Ai-je fait des erreurs ? Bien sûr. Même si ça fait 30 ans que je coache, c’est un processus continu. »
"C’était une année difficile, aucun doute, mais j’ai appris et grandi."
Dans tous les cas, il a Louis Jean dans son coin.