L'échange qui a envoyé Patrik Laine à Montréal en retour de Jordan Harris a non seulement libéré de l'espace sous le plafond salarial pour les Blue Jackets de Columbus, mais il a aussi placé une énorme pression sur les épaules du jeune défenseur.
Dès l'annonce de la transaction, le directeur général des Blue Jackets, Don Waddell, a été clair : Harris devra prouver sa valeur dans une équipe où la compétition est féroce à la ligne bleue.
Pour l'instant, Harris est le 3e défenseur gaucher derrière Zach Werenski et Ivan Provorov, mais attention, Jake Christiansen et Denton Mateychuk pourraient lui chauffer le derrière.
Le jeune défenseur du CH a déjà confié aux médias de Columbus qu'il est capable de jouer à droite, comme il l'a prouvé à Montréal, mais le côté droit de Columbus est dans le béton (Damon Severson, David Jiricek et Erik Gudbranson).
Harris, âgé de 24 ans, arrive à Columbus avec un contrat à sens unique qui lui garantit un salaire de 1,4 million de dollars pour la saison à venir, qu'il joue dans la LNH ou dans AHL avec les Monsters de Cleveland.
Même s'il ne devrait pas être rétrogradé dans la ligue américaine, ce contrat ne lui assure en rien une place de titulaire avec les Blue Jackets.
Waddell a été cinglant en évoquant la lutte pour les postes à la ligne bleue :
"Nous avons beaucoup de compétition pour certains postes, donc ce sera à lui de montrer ce qu'il vaut, et nous le saurons très rapidement."
Ces déclarations laissent peu de place à l'interprétation : Harris, malgré ses 131 matchs dans la LNH avec les Canadiens et son potentiel indéniable en tant que défenseur fiable, n'est pas assuré de trouver sa place dans une équipe qui regorge de jeunes défenseurs affamés, tous désireux de se tailler une place dans l'alignement.
Waddell a ajouté que les jeunes joueurs doivent être "affamés" et qu'il ne suffit pas de simplement jouer dans la ligue, mais qu'il faut apporter une valeur ajoutée à l'équipe, une pression supplémentaire pour Harris, qui doit maintenant prouver qu'il peut aider les Blue Jackets à gagner des matchs.
"Je pense que les jeunes joueurs doivent être affamés, surtout quelqu'un qui arrive dans une nouvelle organisation."
"Ce n'est pas seulement de jouer dans la ligue, mais aussi d'apporter quelque chose à notre équipe qui nous donne une meilleure chance de gagner des matchs."
Cette situation est d'autant plus délicate pour Harris, qui vient de quitter une équipe où il était apprécié, tant par ses coéquipiers que par son entraîneur, Martin St-Louis.
À Montréal, Harris était considéré comme un joueur intelligent, capable de contribuer de manière significative à la culture de l'équipe.
Son départ vers Columbus, une équipe en reconstruction, représente un véritable défi personnel et professionnel. Waddell a clairement indiqué que l'acquisition de Harris était motivée autant par la flexibilité financière qu'il offrait que par ses capacités sur la glace.
Cela met encore plus de pression sur Harris pour qu'il justifie sa place dans l'équipe, car on sent qu'au final, Columbus voulait simplement se débarrasser du salaire de Patrik Laine.
"Tout autre transaction dont nous avions parlé concernait la rétention de la moitié de son salaire et notre objectif était de nous libérer de l'intégralité du contrat. Donc, nous sommes heureux que cela ait fonctionné."
Pour Harris, cette transaction pourrait s'avérer être un test déterminant de sa résilience et de sa capacité à s'adapter à un nouvel environnement.
Il doit non seulement faire face à la pression de prouver sa valeur sur la glace, mais aussi gérer les attentes élevées d'une équipe qui cherche à tourner la page après les déceptions liées à Laine.
Les Blue Jackets, qui cherchent à rebâtir leur franchise, n'ont pas le luxe d'accorder du temps à un joueur qui ne peut pas immédiatement contribuer de manière significative.
Jordan Harris se retrouve plongé dans une situation où chaque erreur sera scrutée, et où chaque match pourrait déterminer son avenir avec les Blue Jackets.
Pour un jeune défenseur qui a toujours eu un rôle stabilisateur et discret, cette nouvelle réalité pourrait bien s'avérer être l'un des plus grands défis de sa carrière.
Le message de Don Waddell est clair : Harris doit non seulement gagner sa place, mais aussi prouver qu'il peut être un élément clé de la future réussite de l'équipe.
Gagner sa place est une chose. La garder en est une autre.
Pour Harris, la pression est à son comble, et seul le temps dira s'il pourra s'épanouir sous ce nouveau régime.