Patrik Laine s’est une fois de plus retrouvé dans une tempête médiatique.
Après ses déclarations qui semblaient directement viser Martin St-Louis, le Finlandais a réalisé, bien trop tard, l’ampleur de son erreur.
Tout s’est passé très rapidement. Lors de son point de presse avec l’équipe nationale finlandaise, Laine s’est avancé sur un terrain glissant, laissant entendre que le manque de temps de jeu à Montréal le brisait mentalement et que jouer davantage avec la Finlande allait l’aider.
Dès qu’il a vu les journalistes du "beat" montréalais capoter, Patrik Laine a compris qu’il venait de commettre une erreur fatale.
Il venait de lâcher une bombe devant les médias :
« Le fait de pouvoir jouer un peu plus va assurément aider. Ça a été limité depuis quelques semaines. »
« Les gars avec qui je vais jouer ici vont jouer beaucoup. Ça va aider. C’est dur de trouver du rythme quand tu ne joues pas.
« Est-ce que j’aimerais être sur la glace plus souvent ? Absolument. Qui ne le voudrait pas ? Mais je ne veux pas trop entrer là-dedans.
Quand tu joues 10 minutes, c’est difficile quand tu es habitué à jouer plus. Tu n’es pas dans le rythme et tout ça.. »
Martin St-Louis venait d'être jeté sous l'autobus.
Et c’est à ce moment-là que Laine a vu les réactions autour de lui, les visages tendus, les regards incrédules, les murmures des journalistes qui n’en revenaient pas.
Il a immédiatement tenté de calmer le jeu :
« Est-ce que j’aurais aimé jouer plus ? Bien sûr, comme tout le monde. Mais je n’ai pas joué comme j’en suis capable. Je comprends pourquoi je joue moins. »
Trop tard.
Il n’a fallu que quelques secondes pour que la nouvelle se répande. Les journalistes québécois et finlandais étaient sous le choc.
L’ambiance autour du podium de Laine a changé du tout au tout. L’air préoccupé, il a rapidement compris qu’il venait de déclencher une bombe.
Et c’est à ce moment-là qu’il a tenté de réparer les dégâts.
Se rendant compte du scandale naissant, Laine a immédiatement nuancé ses propos, se lançant dans un exercice de "damage control."
« Évidemment, je n’ai pas été capable de performer comme je l’aurais dû. Je comprends pourquoi je joue moins que d’habitude. »
Il a ensuite tenté de redorer son blason avec un discours de responsabilité :
« À ce stade-là, tu dois aussi te regarder dans le miroir. Il faut juste travailler fort et faire en sorte que les choses arrivent. »
Mais le mal était déjà fait.
Le problème n’était pas tant ses tentatives de recadrage, mais plutôt le message initial qui avait déjà fait son chemin.
Car au final, tout le monde a bien compris la dynamique :
Il a attendu d’être loin de Martin St-Louis pour parler.
Il a profité du tournoi des 4 Nations pour exprimer son mal-être.
Il a réalisé trop tard qu’il venait de s’attaquer à un coach intouchable à Montréal.
Il est temps de regarder la réalité en face. Martin St-Louis et Patrik Laine ne seront plus jamais capable de s'entendre. On parle d'une relation irréparable avec le coach du CH.
Martin St-Louis n’est pas naïf. Il a vu d’autres joueurs passer avant Laine, il a connu d’autres situations tendues, et il sait reconnaître les joueurs qui se cherchent des excuses.
Depuis son arrivée avec le Canadien, St-Louis a toujours privilégié les joueurs qui se défoncent sur la glace. Laine, lui, n’a jamais montré ce niveau d’engagement.
C’est pourquoi, peu importe le recul qu’il tente de prendre aujourd’hui, sa relation avec son coach est brisée à jamais.
Et on peut se poser la question : s’est-il excusé personnellement auprès de St-Louis?
Probablement pas.
Tout indique que Laine a simplement voulu calmer la tempête, mais sans jamais vraiment assumer ses paroles.
Dans un effort désespéré pour sauver les meubles, certains journalistes tentent aujourd’hui de défendre Laine. Ils insistent sur le fait qu’il n’a jamais voulu attaquer son entraîneur directement.
Ils essayent de dire que tout cela est un simple malentendu, une interprétation excessive de ses propos. Voici les propos d'Anthony Marcotte à ce sujet:
Un peu de contexte concernant le point de presse de Patrik Laine aujourd’hui. Il faut savoir qu’il y a plusieurs podiums d’entrevues qui ont lieu en même temps.
Les journalistes se promènent à travers tout ça pour poser leurs questions. Laine a d’abord répondu à la question d'Anthony Martineau.
Mais le point de presse s’est poursuivi plusieurs minutes après. Je ne crois pas que l’intégralité de ce point de presse soit disponible quelque part.
En tout cas, je ne l’ai pas trouvé. D’autres journalistes se sont rajoutés à la mêlée de presse. Les joueurs s’attendent à se répéter parce que c’est impossible de se scinder en deux.
C’est un événement pour mettre la LNH en valeur, et les joueurs acceptent de se prêter au jeu. Ils démontrent tous une grande générosité dans leur temps depuis le début de la semaine.
C’est pour ça qu’on lit toutes sortes de choses sur les déclarations de Laine. Il ne fait pas partie du club des mal cités. Il a répondu à une première question, et de ce que j’en comprends, il est revenu la-dessus un peu plus tard avec un peu plus de contexte et d’auto-évaluation.
Donc, est-ce que Laine avait un message à passer? Probablement. Est-ce que ce sont des déclarations assassines envers Martin St-Louis et le Canadien? Ce n’est pas la lecture que j’en fais.
Mais soyons honnêtes. Les propos initiaux étaient clairs. Les journalistes présents ont tous ressenti le malaise. Même Laine a paniqué en réalisant son erreur.
Ce n’est pas une coïncidence. Un joueur qui parle trop… encore une fois. Ce n’est pas la première fois que Patrik Laine se met les pieds dans les plats.
On se souvient de sa déclaration incendiaire contre les Blue Jackets en décembre dernier, où il avait publiquement critiqué la culture perdante à Columbus.
« Je voulais partir parce que je n’avais pas envie de faire partie d’une équipe de perdants. »
Résultat?
Les joueurs des Jackets ne lui ont jamais pardonné. Il s’est fait frapper toute la soirée par ses anciens coéquipiers. Columbus a annulé l’hommage qu’il devait recevoir. Et Laine avait encore l'air du méchant dans l'histoire.
Aujourd’hui, c’est la même histoire qui se répète. Il parle trop, il se brûle lui-même, puis il tente de se rattraper maladroitement. Mais cette fois, c’est pire.
Car à Montréal, Martin St-Louis est un monument. Et en s’attaquant à son entraîneur, il vient de se condamner définitivement.
Peu importe ses excuses ou ses tentatives d’explications, le mal est fait. Patrik Laine ne sera jamais un joueur apprécié à Montréal.
Il est rejeté par son coach. l est rejeté par les partisans. Il est rejeté par une partie des médias. Il ne reste qu’un seul domino à tomber : le vestiaire.
Car si les joueurs du CH prennent fait et cause pour St-Louis, Laine n’aura plus aucun allié. Et à ce moment-là, il n’aura plus qu’une seule issue : la porte de sortie.
L’histoire de Patrik Laine à Montréal n’est plus qu’un décompte avant son inévitable départ.