Malaise entre Cole Caufield et Serge Savard: il se rétracte

Malaise entre Cole Caufield et Serge Savard: il se rétracte

Par Marc-André Dubois le 2024-09-03

Lors d'une entrevue avec Tony Marinaro, Serge Savard s'est retrouvé dans une position délicate lorsqu'il a évoqué le nom de Cole Caufield.

Visiblement mal à l'aise, l'ancien directeur général du Canadien de Montréal a tenu à clarifier ses propos sur les ondes de BPM Sports, qui avaient été perçus par certains comme une critique sévère du jeune ailier.

« Tony, je n'ai pas aimé les titres dans les journaux. Je ne suis pas déçu de Caufield. C'est juste que je m'attendais au même Caufield qui était dangereux à chaque fois qu'il touchait à la rondelle lors de sa première année », a expliqué Savard en se défendant d'avoir "envoyé Caufield sous l'autobus".

Il a poursuivi en précisant que son intention n'était pas de dénigrer Caufield, mais plutôt d'expliquer pourquoi le jeune joueur avait semblé moins percutant sur la glace après son opération à l'épaule.

"Je me disais, câline, on a un gars qui va marquer 50 buts. Et il a subi son opération à l'épaule. Lorsqu'il est revenu au jeu, il n'est pas revenu avec la même fougue.

Est-ce que c'est à cause de son opération. Est-ce que c'est parce qu'il est plus craintif. Mais à la grandeur qu'il a, c'est beaucoup beaucoup plus difficile.

Et aujourd'hui, il n'y a plus de glace sur la patinoire. Alors un gars comme 'Paul Caufield' (lapsus de Savard), ça devient de plus en plus difficile de marquer des buts.

J'ai juste dit qu'il va falloir qu'il soit plus performant en avantage numérique, quand il aura de l'espace. C'est ça que j'ai dit. Je n'ai pas dit que j'étais déçu".

Cependant, cette explication peine à dissiper l'impression laissée par les propos de Savard au milieu du mois d'août, lorsqu'il avait publiquement remis en question la performance de Caufield.

« Je l'ai trouvé moins dangereux », avait-il déclaré, ajoutant que la taille et la fougue de Caufield étaient des facteurs limitants dans un environnement de plus en plus physique et congestionné sur la glace.

Lapsus révélateur ou simple erreur, Savard a d'ailleurs appelé Caufield "Paul Caufield" à deux reprises lors de l'entrevue, un détail qui n'a pas échappé aux observateurs.

Bien que Savard ait tenté de minimiser la portée de ses commentaires, le mal était fait, et l'image d'un Savard critiquant ouvertement l'un des jeunes talents les plus prometteurs de l'organisation a été largement relayée dans les médias.

Et Savard ne l'a pas accepté de se faire passer encore pour le grand méchant loup. On pouvait bien sentir l'amertume, le ressentiment et le malaise dans sa voix.

L'ancien DG avait également profité de l'occasion pour exprimer ses inquiétudes concernant le gabarit actuel du Canadien.

Bien qu'il reconnaisse les efforts de Kent Hughes et de Jeff Gorton, Savard a rappelé que pour réussir dans la LNH moderne, une équipe doit combiner talent et robustesse, comme les Panthers de la Floride.

« Si j'ai une petite crainte avec les Canadiens, c'est qu'au fil des années, il va falloir être bon et gros. »

"C'est ce que la Floride était cette année. On prend peut-être cette direction, mais pour l'instant, le gabarit est un peu petit."

Savard, qui a mené le Tricolore à deux conquêtes de la Coupe Stanley en tant que directeur général, sait de quoi il parle.

Son palmarès en tant que joueur et gestionnaire lui confère une crédibilité indéniable, et ses paroles résonnent d'autant plus fort.

Mais son regard critique sur Caufield et sur la stratégie actuelle de l'équipe souligne un point crucial : le Canadien doit non seulement miser sur ses jeunes talents, mais aussi s'assurer qu'ils soient soutenus par une équipe capable de rivaliser physiquement avec les meilleures formations de la ligue.

Il ne l'avouera jamais, mais il trouve Caufield trop petit. Savard avait bel et bien envoyé Caufield sous l'autobus et les fans ne l'ont pas accepté.

Il a alors tenté de nier les faits au micro de Marinaro, mais il était trop tard. Décidément, les fans du CH n'acceptent pas qu'on critique leurs favoris.

La réaction fut tellement virulente que même le grand Serge Savard, qui n'a jamais eu la langue dans sa poche, a décidé de se coucher devant les partisans frutrés qu'on s'en prenne à leur Caufield chéri.

Décidément, Savard devient plus doux...plus mou...avec le temps...